Le CCG peut être une «Venise des temps modernes», selon un ancien conseiller du gouvernement britannique

Paul McGrade, ancien conseiller du gouvernement britannique et expert en politique commerciale britannique et européenne, dans « Frankly Speaking », le talk-show d'actualité d'Arab News. (Capture d'écran)
Paul McGrade, ancien conseiller du gouvernement britannique et expert en politique commerciale britannique et européenne, dans « Frankly Speaking », le talk-show d'actualité d'Arab News. (Capture d'écran)
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Publié le Lundi 30 janvier 2023

Le CCG peut être une «Venise des temps modernes», selon un ancien conseiller du gouvernement britannique

  • Paul McGrade, expert en politique commerciale européenne, explique pourquoi il est temps de conclure un accord de libre-échange entre le CCG et le Royaume-Uni
  • La politique intérieure exclut l'accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et les États-Unis, tandis que l'Inde se débat avec des divisions sur le protectionnisme et la politique, affirme-t-il

DUBAΪ: Le bloc du CCG, avec sa position stratégique et ses économies à croissance rapide, peut être une Venise des temps modernes, équilibrant l'Est et l'Ouest, selon Paul McGrade, ancien conseiller du gouvernement britannique et expert en politique commerciale britannique et européenne, qui s'exprimait alors que le CCG et le Royaume-Uni se préparent à lancer le troisième cycle de leurs négociations de libre-échange.

Il prédit que les tentatives du Royaume-Uni de conclure des accords de libre-échange avec les États-Unis et l'Inde se solderont par un échec, contrairement à un accord de libre-échange avec le CCG, qui pourrait fonctionner malgré les différences de politique entre les deux parties concernant la Chine et la Russie.

Il affirme également, en citant des sondages d'opinion, que le public britannique estime désormais que « le Brexit était une erreur qui a entraîné des coûts et très, très peu d'avantages. »

McGrade a tenu ces propos dans « Frankly Speaking », le talk-show d'actualité d'Arab News qui plonge au cœur de l'actualité régionale avec des décideurs politiques et des chefs d'entreprise de premier plan.

Il a discuté des implications d'un accord commercial entre le CCG et le Royaume-Uni, de la possibilité de concrétiser un accord avant la fin de l'année et, compte tenu des bouleversements politiques des douze derniers mois, de la question de savoir si les dirigeants du CCG peuvent réellement faire confiance aux promesses commerciales du gouvernement britannique.

« La région du CCG aura toujours des liens forts avec la Chine. Les besoins énergétiques y sont énormes et croissants. Mais j'espère que la région continuera à avoir des liens forts avec l'Occident », a-t-il déclaré.

« Il s'agit d'un exercice d'équilibre difficile qui va se compliquer dans les décennies à venir. Mais la région est très bien placée et, comme vous pouvez déjà le constater avec le Royaume-Uni et l'Europe plus largement, il y a une reconnaissance plus forte qu'il s'agit d'un partenariat stratégique, ou d'un ensemble de partenariats stratégiques, qu'ils ne peuvent pas se permettre d'ignorer. »

Le mois dernier, le gouvernement britannique a déclaré qu'il était déterminé à signer un accord commercial important avec le CCG. Cependant, étant donné les montagnes russes politiques que le Royaume-Uni a connues en 2022 et le fait qu'il n'est plus le géant manufacturier du siècle dernier, beaucoup se demandent pourquoi les pays du CCG devraient encore être intéressés et s'ils peuvent faire confiance au Royaume-Uni pour tenir ses promesses.

« C'est une question légitime après six années d'instabilité au Royaume-Uni, un pays qui s'est toujours vanté et a promu sa stabilité politique et sa réglementation favorable aux entreprises. Cela a été un peu comme des montagnes russes, mais je pense que la marée haute des perturbations du Brexit est passée », a déclaré McGrade.

Selon lui, bien que le gouvernement conservateur et le principal parti d'opposition, le Parti travailliste, prétendent s'engager à faire en sorte que le Brexit fonctionne, ce qu'ils veulent vraiment, ce sont des finances publiques saines, une relation réglementaire plus stable avec l'Europe, plus prévisible dans laquelle le Royaume-Uni suivra globalement ce que l'UE fait dans des domaines importants comme la réduction nette des émissions.

« Cela inspire confiance aux investisseurs », a-t-il déclaré à Katie Jensen, l'animatrice de l'émission « Frankly Speaking ».

« Le Royaume-Uni ne va pas se laisser embarquer au milieu de l'Atlantique ou dans l'océan Pacifique. Il sera géographiquement, et évidemment en termes réglementaires, très fermement ancré dans le voisinage européen. Cela donne un peu de confiance et un peu de stabilité pour l'avenir. Et le Royaume-Uni a besoin d'investissements, qui ont fortement chuté depuis le vote de 2016. »

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Paul McGrade, ancien conseiller du gouvernement britannique et expert en politique commerciale britannique et européenne, dans « Frankly Speaking », le talk-show d'actualité d'Arab News. (Photo, AN)

Alors que l'Occident se distancie de la Chine, les experts affirment qu'il aura besoin de relations solides avec les pays du Golfe. McGrade estime que la guerre en Ukraine a recentré les esprits sur l'importance du partenariat stratégique avec les pays du Golfe. « Pas seulement à travers l'accord commercial, qui pourrait aider dans certains domaines, mais de manière plus globale », a-t-il dit.

« Il y a une énorme opportunité en l’occurrence pour les États du Golfe et leurs investisseurs de remodeler en quelque sorte cette relation dans les secteurs qu'ils pourraient vouloir attirer dans leurs propres économies en termes de construction de modèles durables et hautement qualifiés pour l'avenir. »

Le gouvernement conservateur de l'ère post-Brexit avait promis que la Grande-Bretagne serait en mesure de conclure des accords commerciaux dans le monde entier. Cependant, ils ont manqué leurs objectifs l'année dernière. Le Royaume-Uni n'a signé des accords commerciaux qu'avec environ 60 % de ses partenaires commerciaux mondiaux et les pourparlers avec les États-Unis et l'Inde sont au point mort.

« Certaines de ces négociations commerciales sont au point mort, mais d’autres n'étaient probablement pas très réalistes de toute façon », a déclaré McGrade. « La politique intérieure des deux côtés de l'Atlantique a probablement exclu le type d'accord commercial approfondi avec les États-Unis que certains adeptes du Brexit disaient vouloir. »

Quant à l'Inde, il a déclaré que le pays « n'a pas vraiment d'accord de libre-échange moderne et ambitieux avec une quelconque entité. C'est une économie qui est aux prises avec ses propres divisions internes sur les degrés de protection de son industrie nationale. Et il y a des politiques en jeu sur des choses comme les visas ».

Il poursuit : « Le schéma est différent dans le monde arabe et en particulier le CCG, car il y a une relation historique très forte. Il y a évidemment des questions difficiles dans tout accord commercial concernant l'accès au marché, mais la relation est probablement plus positive et la politique moins difficile autour du contenu de cet accord commercial. »

Élaborant sur le potentiel d'investissements transfrontaliers, McGrade a déclaré : « De nombreux secteurs économiques du Royaume-Uni sont en position de faiblesse. Mais certains des fondamentaux sont assez forts dans des domaines comme les technologies médicales et la santé numérique. Nous avons la Semaine arabe de la santé, bien sûr, et les industries créatives, la technologie « net-zéro », les forces traditionnelles et des domaines comme la banque et les autres services professionnels.

« Ces secteurs sont importants pour les économies du Golfe et pourraient l'être de plus en plus, car nous cherchons à construire une économie nette-zéro durable. Il y a donc beaucoup d'offres au Royaume-Uni, dont certaines sont probablement sous-évaluées en raison de la crise économique que le pays a connue ces dernières années. C'est probablement un très bon moment pour investir, que nous ayons ou non un accord commercial rapidement. Mais cet accord commercial est potentiellement plus facile à conclure que celui avec les États-Unis ou l'Inde, par exemple, en termes politiques. »

Les États du Golfe sont forts d'un point de vue stratégique, mais la relation avec le Royaume-Uni devra être à double sens, selon les experts, l'innovation britannique pouvant aider les premiers à devenir des économies hautement qualifiées et de haute technologie.

McGrade, pour sa part, est convaincu qu'à l'heure où le Royaume-Uni cherche à diversifier ses relations en matière de commerce et d'investissement, les États du Golfe joueront un rôle important en donnant accès à de nouveaux marchés, sources d'énergie et autres domaines.

« Ils vont être vitaux, alors que l'Europe se désengage des approvisionnements traditionnels en pétrole et en gaz de la Russie, et qu'elle recalibre également ses relations avec la Chine », a-t-il déclaré. « Les États-Unis parlent ouvertement de se séparer des chaînes d'approvisionnement chinoises. Le Royaume-Uni tient le même genre de discours. Le Royaume-Uni est probablement un peu plus proche des États-Unis que certaines des grandes puissances européennes sur ce point ».

« Si c'est le genre de monde vers lequel nous nous dirigeons, alors les États du Golfe deviennent plus importants que jamais, pas seulement pour l'énergie, mais pour les marchés qu'ils représentent, les investissements et les partenariats qu'ils cherchent à mettre en place. »

« Regardez l'ampleur de l'ambition dans le Golfe, pas seulement pour une sorte de retour sur investissement, mais pour l'énorme projet de durabilité à long terme que les gouvernements du Golfe, les fonds souverains et les autres investisseurs visent. Il y a une énorme opportunité pour de véritables partenariats où certaines de ces technologies innovantes dans lesquelles le Royaume-Uni excelle encore pourraient faire partie de l’élaboration de cette base de compétences durables dans les économies du Golfe. »

Le Royaume-Uni estime qu'un accord de libre- échange avec le CCG ajouterait environ 1,6 milliard de livres (1,98 milliard de dollars) à son économie. Alors, où McGrade voit-il les gains les plus importants pour des pays comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ?

« Un accord commercial est bon à avoir, mais il n'est pas essentiel. Ce sont des économies déjà très ouvertes au niveau mondial. Ils ont déjà de solides relations commerciales avec le Royaume-Uni. Un accord commercial pourrait contribuer à réduire certaines des barrières, mais ce n'est pas le principal enjeu », a-t-il déclaré.

« Le tableau plus large consiste à examiner les secteurs dans lesquels l'innovation britannique, en particulier, peut aider à atteindre les objectifs stratégiques à long terme de pays comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Certains de nos points forts notamment dans la technologie médicale, la technologie de la santé, la santé numérique, recèlent beaucoup d'innovation sur le marché britannique, qui est souvent sous-tendue par le fait que vous avez cet ensemble de données presque unique parce que vous avez un énorme service de santé national couvrant quelque 60 millions de personnes. »

McGrade estime que le secteur de la création est une autre grande source de la force mondiale du Royaume-Uni, ce qui peut être important pour des domaines comme le tourisme et la culture, dans lesquels certains États du Golfe ont beaucoup investi. « Il y a des domaines comme l'éducation qui sont des forces traditionnelles et dans lesquels le Royaume-Uni est déjà présent dans la région », a-t-il dit.

« Les services professionnels, les services bancaires et financiers sont évidents. Mais nous voyons de plus en plus de services juridiques et comptables, ainsi que des services de conseil en gestion, s'établir et développer leur présence dans la région. »

Il s'est ensuite penché sur ce qu'il a appelé un autre grand domaine, « à savoir la technologie autour du net-zéro, l'atteinte du net-zéro, mais en aidant à rendre cela durable et à construire des économies qui seront à croissance rapide et riches, et hautement qualifiées au-delà de la dépendance aux hydrocarbures. »

Katie Jensen. (AN photo)
Katie Jensen. (Photo, AN)

« Il y a beaucoup de choses à faire. Les fonds souverains de la région investissent déjà dans plusieurs de ces secteurs. Dans certains cas, ce qu'ils recherchent dans un partenariat, c'est d’intégrer certaines de ces compétences dans la région afin qu'elles puissent être utilisées pour aider à développer les hautes compétences et technologies nationales qui seront nécessaires (à long terme) dans le siècle pour maintenir des économies riches à forte croissance dans la région du Golfe. »

Mais que se passe-t-il si le Royaume-Uni ne parvient pas à signer un accord spécifique avec le CCG dans son ensemble ? A-t-il alors la possibilité d'envisager des accords commerciaux individuels avec, par exemple, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Qatar ?

Selon McGrade, c'est ce qui s'est produit dans les faits. « Il a signé des accords individuels dans plusieurs secteurs avec certains des membres du CCG. Cela continuera », a-t-il précisé.

« Quoi que fassent les gouvernements, ces fondamentaux économiques devraient être attrayants pour les investisseurs du Golfe, que ce soit au niveau de l'État, d'un fonds souverain ou d'une entreprise, car certains des atouts de l'économie britannique, l'innovation dans plusieurs secteurs, peuvent vraiment apporter une partie de la réponse à ce que les économies du Golfe doivent faire et savent qu'elles doivent mettre en œuvre pour construire des économies durables, hautement qualifiées et post-net-zéro pour le 21e siècle. »

Quant à l'approche moins belliqueuse des pays du CCG vis-à-vis de la Russie, McGrade n'y voit pas un obstacle aux pourparlers avec le Royaume-Uni. « Pour deux raisons », a-t-il souligné. « Il y a une plus grande reconnaissance de l'importance stratégique de la région du Golfe, pour le Royaume-Uni et pour l'Occident en général, à cause de la guerre en Russie et de ce que cela signifie pour les prix de l'énergie et les besoins énergétiques à long terme ».

« L'autre point est que si l'Occident doit se séparer de la Chine, il a besoin du Golfe. Les États du Golfe sont bien placés. Ils sont en position de force sur le plan économique. »

Bien sûr, a ajouté McGrade, « le Royaume-Uni et les gouvernements occidentaux sont généralement toujours aux prises avec l'opinion publique et les groupes de pression nationaux sur l’ordre des valeurs. Ils s'inquiètent toujours de savoir si cela peut être concilié avec les besoins de la relation stratégique avec le Golfe. Cela continuera à être un problème ».

Faisant allusion aux obstacles techniques et politiques à la conclusion d'un accord commercial, il a reconnu que les deux parties avaient des opinions différentes sur certaines questions, mais a précisé : « Ce ne sont pas des obstacles. L'accord est réalisable. Il s'agit probablement davantage d'une question de volonté politique à Londres. Ce serait un échec de la volonté politique si cet accord n'était pas conclu. »

McGrade a été franc quant à son opinion sur la décision des électeurs britanniques de quitter l'UE il y a trois ans. « Des sondages assez cohérents au fil du temps suggèrent qu'un nombre toujours plus grand de Britanniques estiment que le Brexit était une erreur qui a entraîné des coûts et très, très peu d'avantages », a-t-il déclaré.

Néanmoins, a-t-il ajouté, les partis conservateur et travailliste ont conclu qu'ils ne pouvaient pas revoir l'accord commercial de manière fondamentale. « Il y a une révision de l'accord commercial au bout de cinq ans, c'est-à-dire en 2025 », a-t-il dit. « Si les travaillistes remportent les élections, ils voudront améliorer les conditions de l'accord commercial sans changer son caractère fondamental. »

Interrogé sur son opinion personnelle sur les conséquences du Brexit - une livre affaiblie, une inflation plus élevée, une perturbation du commerce et des investissements, une incertitude politique, une perte d'accès au marché unique de l'UE - McGrade a déclaré qu'il était clair que les inconvénients étaient énormes et pas seulement économiques.

« L'atteinte à la réputation de stabilité politique de la Grande-Bretagne, qui est en quelque sorte le cœur de sa puissance douce, a été, d'une certaine manière, pire que l'atteinte économique liée à la suppression de l'accès au marché », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite déplore l’échec de la candidature de la Palestine à l’ONU

Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza. (AP)
Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza. (AP)
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  • Le Royaume réaffirme son soutien au droit du peuple palestinien à l'autodétermination
  • La Jordanie exprime également sa "sincère tristesse" face à l'incapacité du Conseil de sécurité à approuver la résolution.

DUBAI : L'Arabie saoudite a exprimé son regret face à l'échec du Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter une résolution acceptant l'adhésion à part entière de la Palestine à l'ONU.

Dans une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères sur la plateforme de médias sociaux X, le Royaume a déclaré que "la non-adoption de la résolution permet à l'occupation israélienne de poursuivre ses violations du droit international sans dissuasion et ne rapprochera pas la paix souhaitée".

Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza.

Le Royaume a également réaffirmé son soutien au droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à l'établissement d'un État palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à l'initiative de paix arabe et aux résolutions internationales pertinentes.

La Jordanie a également exprimé sa "sincère tristesse" face à l'incapacité du Conseil de sécurité à approuver une résolution qui aurait admis la Palestine comme membre à part entière des Nations unies, en raison du droit de veto des États-Unis.

Dans une déclaration, le ministère des affaires étrangères du pays a réaffirmé "que la communauté internationale est en faveur de la solution à deux États, qu'Israël est en train de saper".

"Le Conseil de sécurité doit reconnaître l'État palestinien afin d'empêcher Israël de priver le peuple palestinien de son droit à la liberté et à son propre État", a rapporté l'agence de presse nationale Petra.

"La reconnaissance de l'État palestinien et son adhésion pleine et entière sont une étape nécessaire pour imposer une paix juste qui mette fin à l'occupation et au conflit et qui respecte le droit de tous les peuples de la région à vivre dans la sécurité et la stabilité", a déclaré le porte-parole du ministère, Sufian Qudah.

"La Jordanie exige que toutes les nations reconnaissent l'État de Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, comme condition préalable à l'instauration de la paix et de la sécurité dans la région.

Le Qatar, dans une déclaration publiée par son ministère des affaires étrangères, a également exprimé son "profond regret face à l'échec du Conseil de sécurité à adopter un projet de résolution acceptant l'adhésion à part entière de l'État de Palestine aux Nations unies".

L'Organisation de la coopération islamique a également exprimé son profond regret face à l'incapacité du Conseil de sécurité "d'assumer ses responsabilités en accordant à l'État de Palestine le statut de membre à part entière des Nations unies, à un moment où le peuple palestinien est confronté aux formes les plus dures d'agression, de persécution et de génocide".

Dans une déclaration, l'organisation a affirmé que "l'utilisation du droit de veto des États-Unis contrevient aux dispositions de la Charte des Nations Unies, qui permet l'adhésion de tous les États acceptant les obligations qu'elle contient, et continue d'empêcher le peuple palestinien d'obtenir ses droits légitimes, perpétuant ainsi l'injustice historique subie par le peuple palestinien au cours des 75 dernières années", a rapporté l'agence de presse qatarie.

L'OCI a également affirmé le droit légitime de la Palestine à incarner son statut politique et juridique au sein des Nations unies, "considérant qu'il s'agit d'un droit en souffrance depuis des décennies, fondé sur les droits politiques, juridiques, historiques et naturels du peuple palestinien sur sa terre, comme le confirment les résolutions pertinentes des Nations unies".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un tribunal ordonne la libération d'une éminente professeure palestinien soupçonné d'incitation à la violence

La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l’abolition du sionisme et suggéré que les récits d’agressions sexuelles lors des attaques dirigées par le Hamas contre Israël ont été fabriqués. (X/File)
La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l’abolition du sionisme et suggéré que les récits d’agressions sexuelles lors des attaques dirigées par le Hamas contre Israël ont été fabriqués. (X/File)
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  • Nadera Shalhoub-Kevorkian était sous enquête après avoir interrogé les atrocités du Hamas, critiquant Israël
  • Justification insuffisante de l’arrestation, selon le tribunal. La détention fait partie d’une campagne plus large, selon l’avocat

LONDRES : Nadera Shalhoub-Kevorkian, éminente professeure de l'Université hébraïque de Jérusalem, a été libérée vendredi après qu'une décision de justice ait rejeté les conclusions de la police.

La criminologue et professeur de droit avait été arrêtée la veille, soupçonnée d'incitation à la haine. Elle faisait l'objet d'une enquête pour des remarques concernant les attaques du 7 octobre menées par le Hamas et pour avoir déclaré que les Israéliens commettaient des "crimes génocidaires" dans la bande de Gaza et qu'ils devaient en craindre les conséquences.

Vendredi, le tribunal a rejeté une demande de la police visant à prolonger sa détention provisoire, estimant que l'arrestation n'était pas suffisamment justifiée, selon les médias hébraïques.

Des manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice pour protester contre l'arrestation de Mme Shalhoub-Kevorkian.

La chaîne israélienne Channel 12, qui a rapporté la nouvelle en premier, n'a pas précisé où Shalhoub avait été arrêtée, mais son avocat a confirmé plus tard qu'elle avait été appréhendée à son domicile dans le quartier arménien de Jérusalem.

"Elle n'était pas en bonne santé ces derniers temps et a été arrêtée à son domicile", a déclaré Alaa Mahajna. "La police a fouillé la maison et a saisi son ordinateur et son téléphone portable, des livres de poésie [palestinienne] et des documents liés à son travail.

M. Mahajna a décrit l'arrestation de Mme Shalhoub-Kevorkian comme faisant partie d'une campagne plus large menée contre elle, qui a comporté de nombreuses menaces de mort et de violence. 

La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l'abolition du sionisme et suggéré que les récits d'agressions sexuelles lors des attaques menées par le Hamas contre Israël avaient été fabriqués.

La suspension a d'abord été critiquée par la communauté universitaire, qui y a vu une atteinte à la liberté académique en Israël. Toutefois, la décision a été annulée après que Mme Shalhoub-Kevorkian a présenté ses excuses et admis que des agressions sexuelles avaient eu lieu.

Depuis le début des hostilités l'année dernière, de nombreuses voix dissidentes en Israël ont été arrêtées pour avoir exprimé leur solidarité avec les victimes des bombardements à Gaza.

En octobre, le célèbre journaliste israélien ultraorthodoxe Israel Frey a été contraint de se cacher à la suite d'une violente attaque à son domicile.

Bayan Khateeb, étudiante au Technion-Israel Institute of Technology, a été arrêtée l'année dernière pour incitation après avoir posté une histoire Instagram montrant la préparation d'un plat populaire à base d'œufs épicés avec la légende : "Nous mangerons bientôt la shakshuka de la victoire".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Irak: un mort dans une frappe imputée à la Turquie

Des combattants peshmergas kurdes marchent pour inspecter les dégâts suite à une attaque transfrontalière iranienne dans la région de Zargwez, où plusieurs partis kurdes iraniens de gauche en exil ont des bureaux, à environ 15 kilomètres de la ville irakienne de Sulaimaniyah, le 28 septembre 2022. (AFP)
Des combattants peshmergas kurdes marchent pour inspecter les dégâts suite à une attaque transfrontalière iranienne dans la région de Zargwez, où plusieurs partis kurdes iraniens de gauche en exil ont des bureaux, à environ 15 kilomètres de la ville irakienne de Sulaimaniyah, le 28 septembre 2022. (AFP)
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  • En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux
  • La Turquie a installé depuis 25 ans des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région

ERBIL: Un homme a été tué dans une frappe de drone imputée à la Turquie dans le nord de l'Irak, a indiqué vendredi un responsable local du Kurdistan autonome, secteur des opérations turques contre les combattants kurdes turcs du PKK.

L'armée turque confirme épisodiquement ses bombardements en territoire irakien voisin, où elle mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre des positions du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) au Kurdistan autonome d'Irak mais aussi dans la région montagneuse du Sinjar, plus à l'ouest.

En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

La frappe a eu lieu jeudi soir près d'un petit village mais la victime a été retrouvée vendredi matin, a indiqué à l'AFP Ihsan Chalabi, maire du district de Sidakan, zone montagneuse du Kurdistan irakien, près de la jonction des frontières avec la Turquie et l'Iran.

Il a évoqué "une frappe de drone turc contre une voiture", précisant que "le corps appartient à un habitant de la région qui fait partie des Peshmergas", les forces de sécurité locales kurdes.

La Turquie a installé depuis 25 ans des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région.

Début avril, un "haut responsable militaire" issu du PKK a été tué par un drone de l'armée turque ayant visé son véhicule dans la région du Sinjar, selon les services antiterroristes du Kurdistan autonome.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu lundi en Irak. Il n'a pas exclu une visite, sur le chemin du retour, à Erbil, capitale du Kurdistan autonome depuis 1991.

La dernière visite officielle de M. Erdogan en Irak remonte à mars 2011. Alors Premier ministre, il avait exhorté les autorités irakiennes à coopérer avec son pays dans la lutte contre le PKK.

En mars, le ministre de la Défense irakien Thabet al-Abassi a exclu "des opérations militaires conjointes" contre le PKK mais souligné que la Turquie et l'Irak "oeuvreront à l'installation d'un centre conjoint de coordination des renseignements".

Le pouvoir central à Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien ont été accusés de tolérer les activités militaires de la Turquie afin de préserver leurs liens économiques étroits.