Législatives: Les Tunisiens confirment leur désaffection pour les élections et la politique

Un responsable électoral est assis derrière un bureau dans un bureau de vote lors du second tour des élections législatives du 29 janvier 2023 dans la capitale Tunis. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Un responsable électoral est assis derrière un bureau dans un bureau de vote lors du second tour des élections législatives du 29 janvier 2023 dans la capitale Tunis. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 01 février 2023

Législatives: Les Tunisiens confirment leur désaffection pour les élections et la politique

  • Le taux de participation au 2e tour a été de 11,30%, d’après l’Instance supérieure indépendante pour les élections
  • Ce score constitue le deuxième plus faible dans l’Histoire des élections tunisiennes, après celui du 18 décembre 2022

TUNIS: Les Tunisiens sont décidément devenus d’indécrottables boycotteurs d’élections. Dimanche 29 janvier 2023, jour du 2e tour des élections législatives, ils ont été – presque – aussi peu nombreux que lors du premier tour, le 18 décembre 2022, à se rendre dans les bureaux de vote. En effet, le taux de participation au 2e tour a été de 11,30%, d’après l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), contre 11,22% au 1er tour.

On est non seulement encore une fois très en deçà du taux de participation (54,1%) des élections de l’Assemblée nationale constituante (ANC), le 23 octobre 2011, mais ce score constitue le deuxième plus faible dans l’Histoire des élections tunisiennes, après celui du 18 décembre 2022.

En d’autres circonstances, l’attention se serait moins focalisée sur le taux de participation, malgré sa faiblesse, car le plus important dans des élections législatives, c’est normalement de désigner un vainqueur qui sera appelé à former le gouvernement, donc à exercer le pouvoir.

En Tunisie, les choses ont pris une autre tournure, en raison des choix politiques du président, contestés par toute l’opposition. Kaïs Saïed a opté pour un mode de scrutin uninominal, en décidant d’exclure les partis politiques du processus politique et électoral, et en privant le Parlement – qui jadis votait la confiance au gouvernement – de toute prérogative dans ce domaine.

D’après l’article 101 de la nouvelle Constitution, qui lui a accordé tous les pouvoirs, c’est en effet le président qui désigne le nouveau chef du gouvernement ainsi que ses membres, sur proposition de ce dernier. Ainsi, les législatives ont été vidées de toute substance politique collective et l’unique enjeu de ce scrutin se concentre sur le taux de participation.

En réalité, les élections du 18 décembre 2022 et du 29 janvier 2023 se sont transformées en… référendum, pour ou contre l’hôte du palais de Carthage.

Cette nouvelle règle constitutionnelle signifie en réalité que les élections du 18 décembre 2022 et du 29 janvier 2023 se sont transformées en… référendum, pour ou contre l’hôte du palais de Carthage. Un taux élevé indiquant une adhésion à l’action présidentielle et une faible participation, un désaveu.

Déçus par le très faible taux de participation du 1er tour, le président, Kais Saïed, ses partisans, et le gouvernement ont multiplié les appels aux Tunisiens à aller voter au second tour. L’Isie a fait de même, multipliant en particulier l’envoi de SMS aux électeurs. Un enseignant universitaire qui n’avait pas l’intention de voter, indique en avoir reçu quatre durant les jours précédant le 2e tour. Mais, visiblement, cela n’a pas suffi à redresser la barre. L’organisation non gouvernementale Mourakiboun («Observateurs») impute cet échec à «un plan de communication confus et à une campagne électorale faible», dans un communiqué du 27 janvier.

Considérant ce faible taux de participation comme une victoire et un désaveu de l’action du président, le Front du salut, principale composante de l’opposition, a demandé à ce dernier dès l’annonce des résultats du premier tour de «quitter immédiatement ses fonctions». Le 29 janvier au soir, son porte-parole, Ahmed Nejib Chebbi, a appelé l’opposition à s’unir contre Kaïs Saïed.

La question est maintenant de savoir si le chef de l’État va saisir la seule perche qui lui est encore tendue, soit celle du quatuor d’organisations dirigé par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le syndicat ouvrier, qui lui propose de superviser un dialogue national destiné à sortir le pays de l’impasse politique actuelle.


Les Houthis intensifient leurs opérations et attaquent les forces yéménites à Shabwa

Un combattant yéménite soutenu par la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen lors d'affrontements avec les rebelles houthis (Photo, AP).
Un combattant yéménite soutenu par la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen lors d'affrontements avec les rebelles houthis (Photo, AP).
Short Url
  • Les Houthis ont attaqué les forces de défense de Shabwa samedi dernier
  • Selon les troupes gouvernementales, la milice a été forcée de suspendre l'assaut et de se retirer

AL-MUKALLA: Les troupes gouvernementales yéménites ont annoncé dimanche avoir repoussé l'offensive des Houthis sur leurs positions dans la province méridionale de Shabwa alors que la milice continue d'étendre ses opérations militaires.

Les Houthis ont attaqué les forces de défense de Shabwa samedi dans une chaîne de montagnes connectant le district de Merkhah Al Ulya à la province adjacente de Bayda, donnant lieu à de violents combats qui auraient fait des morts et des blessés dans les deux camps.

Les troupes gouvernementales ont déclaré que les Houthis avaient été contraints de suspendre l'assaut et de se retirer après avoir échoué à prendre le contrôle des hautes terres. Des renforts militaires ont été envoyés sur la ligne de front pour repousser toute nouvelle action.

Des sources médiatiques non officielles des Houthis ont déclaré que leurs troupes avaient progressé de 8 kilomètres à l'intérieur de Merkhah Al Ulya, territoire sous contrôle des forces gouvernementales.

Selon un responsable yéménite à Shabwa, les attaques des Houthis visaient à distraire les soldats du gouvernement plutôt qu'à prendre le contrôle de la province.

«Plutôt qu'une action militaire de grande envergure dans la région, l'objectif de l'attaque est de remuer les eaux stagnantes», a indiqué le responsable, qui a requis l'anonymat.

Le déploiement militaire des Houthis à Shabwa fait suite à de violents combats dans la province centrale de Marib, où des soldats gouvernementaux ont été attaqués dans les zones rurales de Hareb.

Ces combats se sont atténués dimanche alors que les forces gouvernementales auraient repris des villages aux Houthis.

Par ailleurs, le gouverneur de Taiz, Nabil Shamsan, a déclaré sur Twitter que les Houthis avaient attaqué son convoi pendant 90 minutes samedi à l'aide d'un missile guidé, de mortiers et de bombes d'artillerie, lors de son retour à Taiz depuis la ville de Mocha sur la mer Rouge.

L'un de ses gardes du corps a été tué et deux autres ont été blessés dans l'incident.

Face aux attaques et à l'escalade militaire des Houthis, des voix se sont élevées pour mettre en garde contre l'échec imminent des efforts diplomatiques menés par les Nations unies pour sortir du conflit.

Par ailleurs, le ministère yéménite des Droits de l'homme a déclaré dimanche que les Houthis avaient encerclé d'anciennes zones de la ville d'Ibb et détenu de nombreuses personnes, dont deux militants qui avaient participé à un rassemblement contre la milice la semaine dernière.

L'enterrement d'un influenceur s'est transformé en rassemblement contre les Houthis jeudi.

Les manifestants ont accusé la milice d'avoir enlevé, torturé et exécuté Hamdi Abdel-Razzaq, également connu sous le nom d'Al-Mukahal, un influenceur enlevé par les Houthis en octobre pour avoir dénoncé la corruption.

Le gouvernement yéménite a indiqué que des membres des forces armées houthies circulant à bord de véhicules militaires avaient encerclé la ville d'Ibb, où vivait l'influenceur, et effectué des descentes dans les maisons, arrêtant de nombreuses personnes.

«Le ministère a suivi la campagne sauvage de la milice terroriste Houthi qui a procédé à des arrestations arbitraires contre les habitants d'Ibb, au pillage et à la destruction de leurs biens, terrorisant les femmes et les enfants», ajoute le communiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Iran dénonce l'attaque «terroriste» américaine en Syrie

Les frappes américaines ont déclenché de nouvelles attaques à la roquette par des milices soutenues par l'Iran (Photo, AFP).
Les frappes américaines ont déclenché de nouvelles attaques à la roquette par des milices soutenues par l'Iran (Photo, AFP).
Short Url
  • Au moins 19 personnes, essentiellement des Syriens, sont mortes dans ces frappes survenues dans la nuit de jeudi à vendredi
  • Washington a expliqué avoir procédé aux frappes après l'attaque jeudi d'un drone «d'origine iranienne»

TÉHÉRAN: L'Iran a qualifié d'"attaque terroriste" les frappes aériennes américaines ayant ciblé des groupes pro-iraniens en Syrie, en riposte à une attaque de drone meurtrière.

Au moins 19 personnes, essentiellement des Syriens, sont mortes dans ces frappes survenues dans la nuit de jeudi à vendredi dans l'est de la Syrie, selon le dernier bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé, dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, "l'attaque terroriste et agressive menée par l'armée américaine sur des cibles civiles dans la ville de Deir Ezzor".

"Les États-Unis continuent à être présents militairement illégalement, à occuper différents lieux de la Syrie et à attaquer des cibles diverses, ce qui représente une violation des lois internationales, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays", a poursuivi le porte-parole du ministère, Nasser Kanani, dans le communiqué.

"Les États-Unis affirment être présents en Syrie pour combattre l'EI (le groupe État islamique), (...) ce qui est juste une excuse pour continuer l'occupation et le pillage des richesses de la Syrie, dont ses ressources énergétiques et céréalières", selon lui.

Le porte-parole a affirmé que "les conseillers militaires de la République islamique d'Iran étaient présents en Syrie à la demande du gouvernement syrien et dans le but d'aider le pays à lutter contre le terrorisme". L'Iran "restera aux côtés de la Syrie pour aider à l'établissement de la paix, de la stabilité et d'une sécurité durable", a-t-il ajouté.

Washington a expliqué avoir procédé aux frappes après l'attaque jeudi d'un drone "d'origine iranienne" contre une base de la coalition internationale dirigée par les États-Unis près de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, qui a causé la mort d'un sous-traitant américain. Un autre sous-traitant et cinq militaires ont été blessés.

Après les frappes, le président américain Joe Biden a déclaré que les États-Unis "ne cherchaient pas le conflit avec l'Iran, mais étaient prêts à agir avec force pour protéger leur peuple".


Israël: Netanyahou doit répondre à une pétition pour outrage au tribunal

Le projet met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël, selon ses détracteurs (Photo, AFP).
Le projet met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël, selon ses détracteurs (Photo, AFP).
Short Url
  • M. Netanyahou a jusqu'au 2 avril, pour répondre à la pétition
  • Le Premier ministre a rappelé sa détermination à faire avancer sa réforme décriée du système judiciaire

JERUSALEM: La Cour suprême a donné dimanche au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou une semaine pour répondre à la pétition d'une ONG demandant à ce qu'il soit condamné pour "outrage au tribunal".

M. Netanyahou a jusqu'au 2 avril, pour répondre à la pétition du 'Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël' qui a saisi la Cour suprême, accusant M. Netanyahou d'"outrage au tribunal" après un discours retransmis jeudi à la télévision, a indiqué la Cour.

Dans son intervention, le Premier ministre a rappelé sa détermination à faire avancer sa réforme décriée du système judiciaire, s'engageant à "mettre fin à la division au sein du peuple" après bientôt trois mois de manifestations massives contre le projet en cours d'examen au Parlement.

Suscitant l'inquiétude dans le pays, mais aussi à l'étranger, la réforme portée par le gouvernement de droite et d’extrême droite mis sur pied en décembre par M. Netanyahou vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.