Près de Vougledar, une situation «très tendue» pour les unités ukrainiennes

Les bruits d'explosions sont incessants, les échanges d'artillerie presque ininterrompus: près de Vougledar  (Photo, AFP).
Les bruits d'explosions sont incessants, les échanges d'artillerie presque ininterrompus: près de Vougledar (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 01 février 2023

Près de Vougledar, une situation «très tendue» pour les unités ukrainiennes

  • Depuis plusieurs jours, les Russes ont en effet créé un deuxième foyer de combats
  • Vougledar, petite ville d'environ 15000 habitants avant la guerre, est la nouvelle cible russe dans cette zone de l'Est ukrainien

PRÈS DE VOUGLEDAR: Les bruits d'explosion sont incessants, les échanges d'artillerie quasiment ininterrompus : près de Vougledar, la situation est "très tendue" pour l'armée ukrainienne, au moment où les troupes de Moscou ont lancé leurs forces dans la conquête de cette petite ville de l'Est ukrainien.

Depuis plusieurs jours, les Russes ont en effet créé un deuxième foyer de combats, à 130 kilomètres au sud-ouest de Bakhmout, sanglante bataille qui dure depuis l'été dernier.

"Plus le temps passe, plus la situation empire", commente auprès de l'AFP Oleksandre, 45 ans, un soldat ukrainien qui tire des mortiers depuis son poste installé à tout juste 5 kilomètres de Vougledar.

Les Russes "viennent, reviennent et reviennent encore", dit-il à l'AFP. "Chaque jour, nous avons de plus en plus de travail", affirme-t-il aux côtés de ses compagnons de guerre.

Vougledar, petite ville d'environ 15.000 habitants avant la guerre, est la nouvelle cible russe dans cette zone de l'Est ukrainien où les combats se faisaient rares ces derniers mois. Perchée en hauteur, elle permet aux troupes qui la contrôlent d'avoir une vue panoramique de la zone.

Depuis plusieurs jours, le feu s'abat partout. Sur le terrain, pas de neige, mais un froid hivernal et de la pluie glacée tombe par intermittence.

"Si nous le pouvons, nous dormons. Sinon, non. C'est notre travail", explique Oleksandre, qui jure vouloir tout faire pour "ne pas donner" la ville aux Russes.

Assis dans son petit poste creusé dans la terre, la fatigue se lit sur son visage.

"Cette position est stratégiquement importante pour eux", analyse-t-il, alors que les lignes de réapprovisionnement ukrainiennes ne sont pas si loin, un peu plus dans les terres.

Bataille indécise

A ses côtés, Roman, le commandant de 35 ans de cette unité, décrit la tactique russe: "Ils essaient de percer nos défenses dans toutes les directions où nous nous tenons".

"Mais pour autant que je sache, ils n'ont pas réussi" à ce stade, se félicite-t-il, toutefois bien conscient de la ligne de crête sur laquelle se tiennent ses hommes.

Son équipe est installée à la lisière d'un petit bois, de quoi se cacher et ne pas se faire repérer par les drones de reconnaissance de l'armée russe, positionnée à environ 5 kilomètres.

"Depuis quelques jours, une semaine environ, la situation est devenue très, très tendue", "plus qu'avant", observe-t-il auprès de l'AFP, casque sur la tête.

En cas de perte de Vougledar au profit des Russes, ces derniers "pourront alors frapper nos positions les plus proches", craint le commandant.

Roman déplore surtout l'avantage numérique des Russes, dont l'armée a été renforcée ces derniers mois par plusieurs centaines de réservistes civils, ainsi que des repris de justice, pour tenter de conquérir le reste du Donbass ukrainien.

"Ils ont de l'équipement, ils ont des armes et ils ont plus de monde que nous", jure-t-il.

Difficile pour lui de prédire quel camp va sortir vainqueur de cette bataille, au moment où l'armée ukrainienne va être renforcée par la livraison de chars lourds occidentaux, mais aussi de blindés légers et d'autres armes plus modernes.

"Personne ne sait ce qui va se passer ensuite, mais pour le moment, on a tout, on tient notre position".

«Nous ne partirons pas»

Non loin de la ligne de front, d'autres militaires ukrainiens s'affairent à couper du bois pour consolider les tranchées creusées dans le sol endurci par le froid et réchauffer les troupes.

"On coupe le bois ici et les gars viennent le chercher", explique Volodymyr, 43 ans, hache à la main.

Dans le village proche de Bogoyavlenka, l'un des rares civils encore présents dans la zone, Andriï Sajnev, 43 ans, explique que la dernière livraison d'aide humanitaire remonte à il y a deux semaines.

Depuis, face à l'intensification des frappes et au manque d'électricité et d'eau potable, plus de la moitié des 300 habitants qui restaient sont partis, selon lui.

Sa cuisine a même été touchée lors d'un tir. Mais malgré ces conditions très difficiles, il dit vouloir rester faut de choix, pour aider son père, "qui a des problèmes pour marcher", et sa mère de 74 ans.

"Nous ne partirons pas", jure le quadragénaire.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com