La peur de suffoquer: des patients ukrainiens face aux coupures de courant

Un bâtiment détruit à Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 30 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un bâtiment détruit à Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 30 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 février 2023

La peur de suffoquer: des patients ukrainiens face aux coupures de courant

  • Pour répondre aux coupures, Valentyn, qui souffre de la maladie de Charcot, a installé un système de batteries qui prend le relais pour faire tourner le respirateur quand l'électricité vient à manquer
  • Mais cette organisation ne suffit pas à complètement rassurer le couple, car il ne sait bien souvent pas quand les coupures auront lieu, ni combien de temps elles dureront

KIEV: Valentyn Mozgovy est paralysé et a besoin d'un appareil dédié pour l'aider à respirer. C'est dire si, pour lui, les bombardements russes qui ravagent l'infrastructure électrique de l'Ukraine sont une menace.

Valentyn souffre de la maladie de Charcot, une affection neurodégénérative qui le cloue chez lui, à Kiev, sur son lit médicalisé. Son visage est à peine visible derrière le masque de son respirateur.

"Vous voyez, il est vivant. Ce qui veut dire que j'ai réussi" à trouver une solution, dit à l'AFP son épouse Lioudmila Mozgova, assise à ses côtés.

Puis elle raconte sa terreur lorsque, début octobre, Kiev s'est retrouvé plongé dans le noir et son mari sans respirateur après les premières frappes russes sur les installations énergétiques ukrainiennes.

«C'était une torture»

Sans électricité, Valentyn a dû respirer pendant 10 longues minutes seul, sans assistance.

"La manière dont il respirait (à ce moment-là), c'était effrayant ! On ne savait pas quoi faire", se souvient Lioudmila.

Comme le reste de la population de la capitale ukrainienne, Lioudmila et Valentyn sont privés de courant plusieurs heures par jour. Il se sont donc adaptés.

"Son corps ne bouge pas mais (Valentyn) reste très alerte, il donne beaucoup de conseils. C'est notre capitaine", explique Lioudmila, dont le mari s'exprime avec difficulté en murmurant.

Pour répondre aux coupures, elle a installé un système de batteries qui prend le relais pour faire tourner le respirateur quand l'électricité vient à manquer.

Mais cette organisation ne suffit pas à complètement rassurer le couple, car il ne sait bien souvent pas quand les coupures auront lieu, ni combien de temps elles dureront.

"J'aimerais qu'on ait un peu de stabilité, savoir quand on aura de l'électricité", déplore-t-elle, tout en se disant consciente qu'elle et son mari ont "le luxe" d'avoir pu acheter leur équipement actuel. "C'était très cher, nos enfants nous ont aidés. Je ne sais même pas quel conseil donner à ceux qui n'ont pas les moyens".

Selon Iryna Kochkina, à la tête de "Svoyi", une ONG qui aide des patients en soins palliatifs, des dizaines de milliers de personnes en Ukraine sont dans la situation de Valentyn.

"Si toutes ces personnes, d'un coup, ne pouvaient plus être aidées (à domicile) par les équipements qui les maintiennent en vie, et étaient conduites à l'hôpital, alors notre système de soins exploserait, tout simplement", dit-elle.

Tetyana Venglinska, elle, n'a pas eu d'autre choix que de faire hospitaliser sa mère, Eva, 75 ans, après trois mois à faire face aux coupures d'électricité.

Eva, qui souffre d'un cancer du poumon, doit être reliée à un concentrateur d'oxygène, explique sa fille, assise sur le bord d'un lit d'hôpital à Kiev.

Pour que les batteries de l'appareil tiennent durant les longues coupures de courant, il a d'abord fallu réduire le débit d'oxygène. "C'était une torture totale pour ma mère", se souvient Tetyana, "Imaginez ! Diviser par trois votre quantité d'oxygène respiré !"

Et comme l'autonomie de l'appareil n'est que d'environ huit heures, la famille d'Eva vivait dans un état d'anxiété permanent.

Pas un petit verre 

Mon mari "avait peur de pénétrer dans la chambre car il se demandait si ma mère était toujours en vie", raconte Tetyana.

Quand des bombardements russes provoquent une nouvelle coupure la nuit du 17 décembre, Tetyana se résout à appeler une ambulance et à faire hospitaliser sa mère, dont l'appareil n'a plus que quelques dizaines de minutes d'autonomie. Une décision qui lui a sauvé la vie, car l'immeuble restera au final quatre jours sans électricité.

Depuis, Tetyana passe l'essentiel de son temps au chevet de sa maman, tout en disant garder l'espoir de pouvoir la ramener un jour à la maison.

Lioudmila Mozgova, elle, croit aussi en des jours meilleurs et que son mari sera là pour fêter la fin de la guerre.

"On boira à la victoire, c'est sûr ! Valentyn le fera à sa manière, avec une paille, et je me servirai un verre", sourit-elle. "Et ce ne sera pas un petit verre !"


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.