Libye: le cousin et ancien conseiller de Kadhafi cultive la mémoire du «Guide»

Ahmed Kadhaf al-Dam dans sa maison du Caire le 2 novembre (Photo, Khaled DESOUKI/AFP).
Ahmed Kadhaf al-Dam dans sa maison du Caire le 2 novembre (Photo, Khaled DESOUKI/AFP).
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Publié le Lundi 23 novembre 2020

Libye: le cousin et ancien conseiller de Kadhafi cultive la mémoire du «Guide»

  • Cet homme de 68 ans présente une surprenante ressemblance physique avec celui qui a dirigé la Libye d'une main de fer pendant plus de quarante ans
  • À l'écouter, le responsable du chaos libyen actuel est évident: l'Occident, notamment l'ex-président français Nicolas Sarkozy et l'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton

LE CAIRE: De son somptueux appartement cairote avec vue sur le Nil, Ahmed Kadhaf al-Dam cultive la mémoire et le verbe de Mouammar Kadhafi, cousin dont il fut le conseiller : sous son règne, la Libye était un « havre de paix ». Et la révolution de 2011 n'a jamais existé, dit-il.

Cet homme de 68 ans présente une surprenante ressemblance physique avec celui qui a dirigé la Libye d'une main de fer pendant plus de quarante ans, comme en témoignent les nombreux portraits accrochés au mur de son domicile du quartier huppé de Zamalek.

Bientôt une décennie après la mort du « Guide », l'éloquence familiale n'a, elle, presque pas pris une ride.

« La Libye était un havre de paix en Afrique du Nord et en Méditerranée », déclare Kadhaf al-Dam, cheveux ébouriffés noir de jais et longue abaya. « Pas d'extrémistes ou de gens qui mouraient de faim », ajoute-t-il.

Depuis la mort du dictateur, la Libye a il est vrai sombré dans un chaos politique et sécuritaire que l'ONU et la communauté internationale ne parviennent pas, jusque-là, à résoudre.

Et lui, le cousin Kadhaf, quel souvenir garde-t-il du Printemps arabe libyen ? « Il n'y a pas eu de révolution en Libye. Il y a eu une attaque pour tuer Mouammar Kadhafi », tranche celui qui, avec d'autres proches du pouvoir, avait pourtant démissionné au début de la révolte, en février 2011.

A l'écouter, le responsable du chaos libyen actuel est évident : l'Occident, notamment l'ex-président français Nicolas Sarkozy et l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, responsables de 10 ans de « famine, pauvreté et destruction ».

Une référence à l'intervention militaire menée par Paris, Washington et Londres sous l'ombrelle de l'Otan en mars 2011, alors que le régime promettait de faire couler toujours plus de sang à Benghazi, fief de la rébellion.

« Missions impossibles »

Jambes croisées et posture kadhafiste, l'ancien militaire poursuit son propos, et évoque l'essor du jihadisme, dont celui du groupe Etat islamique (EI), parvenu à s'installer durant plusieurs années en Libye même.

Là encore, il en rend responsable les anciens dirigeants occidentaux. Ce jihadisme est un « islam créé par Clinton et Sarkozy, qui l'a lui-même soutenu en 2011 avec ses avions de guerre ».

Personnage incontournable du régime, ce cousin a occupé plusieurs fonctions auprès du Guide, dont celle de « coordinateur des relations libyo-égyptiennes », un rôle d'intermédiaire avec le président égyptien Hosni Moubarak.

De ces années de pouvoir, on lui reconnaît une différence avec Mouammar Kadhafi :  une plus grande diplomatie et certains succès comme la normalisation des relations avec l'Arabie saoudite, l'Egypte ou le Maroc, nations qui avaient rompu avec la Libye au gré des actions violentes et des propos controversés du chef libyen.

Son surnom durant cette période ? « L'homme des missions impossibles ».

Du Caire, capitale arabe où il s'est exilé, Kadhaf al-Dam porte à ce jour un regard sombre sur la situation régionale.

« Destructions, déplacements forcés, meurtres, pillages de richesses, instabilité, terrorisme, immigration illégale » : elle est aujourd'hui « mille fois pire qu'il y a 10 ans ».

En Tunisie, pionnière du Printemps arabe, « les gens sont sortis avec des demandes claires et le président a été évincé », admet-il. « Mais les conditions sont instables aujourd'hui encore ».

Quant à l'Egypte, où le président islamiste Mohamed Morsi a été renversé en 2013 par l'actuel chef de l'Etat Abdel Fattah al-Sissi à la suite de manifestations populaires massives, il estime qu'elle « aurait pu tomber dans un autre piège avec les groupes extrémistes islamistes au pouvoir et leurs homologues en Libye pour les couvrir ».


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.