Les Rohingyas menacés de génocide si le monde ne réagit pas, avertit un expert de l'ONU

Des musulmans rohingyas qui ont fui le génocide organisé par l'État au Myanmar, dans le camp de réfugiés de Kutupalong, au Bangladesh (Photo, AFP).
Des musulmans rohingyas qui ont fui le génocide organisé par l'État au Myanmar, dans le camp de réfugiés de Kutupalong, au Bangladesh (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 février 2023

Les Rohingyas menacés de génocide si le monde ne réagit pas, avertit un expert de l'ONU

  • Les Rohingyas demandent des comptes à la communauté internationale, peu réactive face aux atrocités commises à leur encontre au Myanmar
  • Andrews a présenté son rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations unies à la veille du deuxième anniversaire du coup d'État militaire au Myanmar

NEW YORK: L'expert indépendant des Nations Unies chargé d'enquêter sur la situation au Myanmar a appelé la communauté internationale à «faire beaucoup plus» afin de protéger la population vulnérable des Rohingyas dans l'État de Rakhine.
Tom Andrews, dont le titre officiel est rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, a averti que «ne pas faire davantage, c'est risquer de voir un autre génocide similaire à celui de 2017».
Il faisait référence à la persécution brutale des Rohingyas amorcée par une répression militaire de leur communauté il y a environ six ans, au cours de laquelle des milliers de personnes ont été tuées et plus d'un million ont finalement été contraintes de fuir vers d'autres pays.
Tom Andrews a prévenu que les mêmes forces qui ont commis «ces attaques génocidaires» sont maintenant aux commandes du pays et «leur priorité n'est pas les droits de l'homme du peuple Rohingya».
Les musulmans rohingyas subissent la violence, la discrimination et la persécution au Myanmar depuis des décennies. Des pressions menées à leur paroxysme le 25 août 2017, après que l'armée du Myanmar a lancé des opérations brutales les visant dans le nord de l'État de Rakhine.
Amnesty International a déclaré que la vague de violence qui a suivi a donné lieu à des crimes graves au regard du droit international. La junte militaire a incendié des villages entiers et forcé plus de 700 000 personnes, dont la moitié étaient des enfants, à fuir vers le Bangladesh, où près d'un million de Rohingyas vivent aujourd'hui dans des camps de réfugiés surpeuplés à Cox's Bazar.
Andrews, de retour d'un voyage d'enquête, et qui a présenté aux Nations unies à New York son rapport sur la situation dans ce pays d'Asie du Sud, a déclaré à Arab News que plus de 600 000 Rohingyas vivent toujours dans l'État de Rakhine, dont 130 000 dans des camps d'internement de fortune.
«Les gens sont prisonniers dans leurs propres villages. Ils n'ont pratiquement aucun droit. Vivre dans ces conditions est très, très oppressant» a-t-il affirmé.

En chiffres

• 700 000 personnes ont fui le Myanmar après que des soldats du gouvernement ont incendié des villages entiers.
• 600 000 Rohingyas vivent toujours dans l'État de Rakhine au Myanmar, dont 130 000 dans des camps d'internement de fortune.
• 1 million de Rohingyas vivent actuellement dans des camps de réfugiés surpeuplés à Cox's Bazar, au Bangladesh.
• 2 900 personnes sont décédées depuis que l'armée du Myanmar a évincé le gouvernement démocratiquement élu.

 

Le rapporteur spécial a déclaré que la frustration et la colère de la communauté rohingya face à l'absence d'obligation de rendre des comptes pour les atrocités qui ont été commises à leur encontre «est omniprésente».
«Beaucoup de Rohingya diraient que l'absence de conséquences réelles à la suite du génocide qui s'est produit en 2016 et 2017 n'a pas échappé aux dirigeants militaires qui ont commis le coup d'État de février 2021», a indiqué Andrews.
«Si vous avez pu vous en tirer avec un, pourquoi ne pas vous en tirer avec un autre? Si la communauté internationale n'est pas disposée à rendre justice dans un cas, peut-être oubliera-t-elle ce qui se passe après un coup d'État.
«C'est une injustice pour les personnes qui souffrent. C'est également une injustice et une tragédie pour ceux qui souffriront aux mains de ces mêmes forces qui reçoivent le message que la communauté internationale ne se soucie tout simplement pas d’eux.»
Une organisation de défense des droits de l'homme et un groupe de personnes originaires du Myanmar ont déposé ce mois-ci une plainte au pénal en Allemagne pour demander que les généraux du Myanmar soient punis pour le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis. Ces atrocités, selon eux, ont été commises lors de la répression de la minorité rohingya en 2017 et après le coup d'État militaire de 2021.
Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Ahmad Khan a quant à lui déclaré que l'enquête menée par son bureau sur les crimes commis contre les Rohingyas serait une priorité pendant son mandat.
Andrews a déploré le fait que ces mécanismes juridiques soient «lents et fastidieux, et ne sont d'aucun réconfort pour les personnes qui ont perdu des êtres chers de la manière la plus horrible qui soit». Il a appelé la communauté internationale à faire la «moindre des choses» et à les soutenir pleinement.
«Nous devons exercer une pression sur les responsables de ces tragédies, à savoir le Conseil d'administration de l'État qui dirige actuellement le Myanmar, afin qu'ils comprennent qu'il y a un prix à payer (et) que ce qu'ils font maintenant n'est pas viable – et tant qu'ils ne recevront pas ce message de la communauté internationale, l'impunité continuera de régner», a-t-il prévenu.
Dans son rapport au Conseil des droits de l'homme, publié à la veille du deuxième anniversaire du coup d'État militaire au Myanmar qui a évincé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi, Andrews a qualifié le coup d'État d’«illégal» et la prétention des militaires à être le gouvernement légitime du pays d'«illégitime».
Il a appelé les nations qui soutiennent les droits de l'homme à reconnaître le gouvernement d'unité nationale, principal groupe clandestin coordonnant la résistance au régime militaire, comme les représentants légitimes du peuple du Myanmar. Ce gouvernement a été formé par des élus empêchés de siéger lorsque les militaires ont pris le pouvoir.
Andrews a signalé que les États membres de l'ONU «ont une responsabilité et un rôle importants à jouer pour déterminer si la junte militaire du Myanmar parviendra à atteindre son objectif d'être acceptée comme légitime et de prendre le contrôle d'une nation en révolte».
Il a qualifiée la situation au Myanmar de «guerre oubliée» et a accusé la communauté internationale de ne pas s'attaquer correctement à la crise et aux «crimes systématiques contre l'humanité et les crimes de guerre de la junte militaire».
Il a révélé que depuis l'arrivée des militaires au pouvoir, au moins 2 900 personnes, et probablement beaucoup plus, sont mortes, 17 500 personnes sont des prisonniers politiques et au moins 38 000 maisons, cliniques et écoles ont été réduites en cendres.
En outre, un total de 1,1 million de personnes ont été déplacées, plus de 4 millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation formelle et 17,6 millions de personnes devraient avoir besoin d'une aide humanitaire cette année, contre 1 million avant le coup d'État.
Selon Andrews, la crise nécessite urgemment une nouvelle réponse mondiale coordonnée.
Il a mentionné dans son rapport que l'emprise de l'armée sur le pays «s'affaiblit» et son enquête a révélé que les sanctions internationales ont rendu difficile pour la junte de se déplacer et d'accéder aux fonds dont elle a besoin afin de maintenir ses opérations.
Mais «le problème est que les sanctions ne sont pas coordonnées», a-t-il soutenu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.