Sihem tuée par un proche avec qui elle entretenait une «relation amoureuse»

Cette photo non datée obtenue le 2 février 2023 sur le compte Facebook de la Gendarmerie française du Gard montre Sihem, 18 ans, disparue le 25 janvier 2023, posant pour une photo dans un lieu non connu.  (Photo GENDARMERIE NATIONALE / AFP)
Cette photo non datée obtenue le 2 février 2023 sur le compte Facebook de la Gendarmerie française du Gard montre Sihem, 18 ans, disparue le 25 janvier 2023, posant pour une photo dans un lieu non connu. (Photo GENDARMERIE NATIONALE / AFP)
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Publié le Jeudi 02 février 2023

Sihem tuée par un proche avec qui elle entretenait une «relation amoureuse»

  • Entendu depuis mardi, avec son ex-compagne, une cousine de la disparue, l'homme de 39 ans, déjà condamné à plusieurs reprises, a reconnu mercredi soir avoir tué la jeune fille, puis il a conduit les enquêteurs vers le corps, dans un bois
  • Jeudi matin, le corps retrouvé, qui porterait les traces d'une «mort violente» , selon la même source proche de l'enquête, n'avait pas encore été officiellement identifié comme étant celui de Sihem

MONTPELLIER: Retrouvée morte jeudi, une semaine après sa disparition, Sihem, 18 ans, a été tuée par un proche. Mais si cet homme de 39 ans affirme avoir entretenu avec elle une "relation amoureuse", ce lien est fermement nié par la famille de la victime.

Le cadavre de la jeune fille a été retrouvé vers 01h00 du matin jeudi, au bord d'un chemin isolé des Salles-du-Gardon, village limitrophe de La Grand Combe (Gard), où elle vivait.

Les enquêteurs ont été menés sur les lieux par le suspect lui même, l'ex-compagnon de sa cousine, un homme déjà condamné plusieurs fois et qui devait encore comparaître devant les assises mercredi, pour vol à main armée.

Entendu sous le régime de la garde à vue depuis mardi, le meurtrier présumé a reconnu mercredi soir avoir tué la jeune fille, a expliqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, lors d'une conférence de presse. Le corps retrouvé "correspond en tous points" à la description de Sihem, même si les investigations scientifiques devront encore confirmer formellement son identité, a précisé la magistrate.

L'homme a assuré "avoir tué la jeune fille dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse", a expliqué Mme Gensac, précisant que le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire.

"Cette relation amoureuse, personne n'en avait connaissance", a réagi à Paris l'avocat de la famille de Sihem, Me Mourad Battikh: cette hypothèse "n'est que la version" du suspect et il est "tout à fait probable qu'elle n'ait jamais existé", a-t-il insisté.

"Sihem voyait ce monsieur comme une nièce voyait son oncle", a précisé Me Battikh, expliquant que la jeune fille gardait régulièrement les enfants de sa cousine, ex-compagne du suspect. Celle-ci, placée en garde à vue en même temps que lui, a quant à elle été relâchée.

«Aimée et appréciée de tous»

"Belle comme le jour", "très proche de sa famille et de tous ceux à qui elle pouvait rendre service", Sihem "était toujours dans le partage, aimée de tous, heureuse de vivre et avec la vie devant elle", a expliqué Me Battikh, en assurant que la famille "fait preuve d'une grande dignité" face à ce drame, malgré sa "colère profonde".

"J'ai assisté un homme qui a décidé d'affronter sa lourde responsabilité dans la disparition de Sihem et faire cesser un suspense insoutenable pour ses proches en guidant les enquêteurs", a de son côté déclaré à l'AFP Jean-Marc Darrigade, l'avocat du meurtrier présumé: "Il sait que sa faute n'est pas pardonnable, mais son silence n'aurait fait que l'aggraver".

Condamné cinq fois pour atteinte aux biens et huit fois pour des faits en lien avec la conduite d'un véhicule, selon Mme Gensac, le suspect avait notamment été condamné à 12 ans de réclusion en avril 2015 pour vol avec arme par la cour d'assises du Gard, une peine qu'il avait fini de purger en février 2021. Et il était à nouveau sous contrôle judiciaire, dans un dossier similaire pour lequel il devait à nouveau comparaître devant la même cour d'assises mercredi.

La jeune fille "avait pour la dernière fois communiqué avec des amis aux alentours de minuit" le 25 janvier, alors qu'elle "s'apprêtait à sortir de son domicile, probablement pour rejoindre une personne de sa connaissance", avait précisé mercredi la procureure de Nîmes, en annonçant l'ouverture d'une enquête pour enlèvement et séquestration.

Les enquêteurs avaient dans un premier temps exploré la piste d'un éventuel enlèvement lié à des faits pour "obtenir des fonds". Mais ni les survols du secteur en hélicoptère, ni le recours à des chiens pisteurs, ni les perquisitions menées n'avaient permis de la retrouver.

Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon un bilan publié en août 2022 par le ministère de l'Intérieur. Le bilan moins élevé de 2020, avec 102 femmes tuées contre 146 en 2019, avait été exceptionnel, sans qu'on sache quel rôle y ont joué les périodes de confinements et couvre-feu.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.