Accord entre le Soudan et Israël pour une «normalisation» de leurs liens

Le drapeau national israélien à Jérusalem et le drapeau national soudanais à Khartoum (Photo, AFP).
Le drapeau national israélien à Jérusalem et le drapeau national soudanais à Khartoum (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Accord entre le Soudan et Israël pour une «normalisation» de leurs liens

  • Un traité de paix entre le Soudan et Israël sera signé après le transfert du pouvoir au Soudan à un gouvernement civil
  • Le pays avait ainsi rompu avec la position inflexible de Béchir, grand ennemi de l'Etat hébreu

KHARTOUM: Le Soudan et Israël se sont mis d'accord jeudi pour la "normalisation" de leurs relations et un "traité de paix", lors de la première visite officielle du ministre israélien des Affaires étrangères à Khartoum.

Au cours de ce "voyage politique historique", selon les termes de la diplomatie israélienne, les deux pays se sont "mis d'accord pour avancer vers une normalisation des relations", a affirmé le ministère soudanais des Affaires étrangères.

"Un traité de paix entre le Soudan et Israël" sera signé "après le transfert du pouvoir au Soudan à un gouvernement civil qui sera établi dans le cadre du processus de transition en cours dans le pays", a indiqué le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen, une fois de retour en Israël.

Après la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir, civils et militaires se sont partagé le pouvoir au Soudan jusqu'au 25 octobre 2021, date à laquelle le général Abdel Fattah al-Burhane a pris le pouvoir après un coup d'Etat.

La transition démocratique est depuis interrompue et le dialogue politique dans l'impasse, et la répression exercée par les forces de l'ordre a tué plus de 120 militants opposés au putsch.

M. Cohen a rencontré dans la capitale soudanaise le général Burhane, chef de facto du pays depuis le putsch, et le ministre nommé par ce dernier à la tête de la diplomatie, Ali al-Sidiq.

En janvier 2021, le Soudan avait exprimé son adhésion aux accords d'Abraham, par lesquels trois autres Etat arabes ont reconnu Israël, alors que civils et militaires se partageaient encore le pouvoir au Soudan.

Le pays avait ainsi rompu avec la position inflexible de Béchir, grand ennemi de l'Etat hébreu et longtemps proche du mouvement palestinien Hamas.

Avec ces accords, Khartoum, au ban de la communauté internationale durant un long embargo sous Béchir, avait obtenu une aide financière des Etats-Unis, quelques semaines après son retrait de la liste américaine des Etats accusés de financer le terrorisme.

«Relations fructueuses»
Contrairement aux Emirats arabes unis, à Bahreïn et au Maroc, le Soudan n'a toutefois pas fait suivre l'accord jusqu'ici de mesures concrètes pour approfondir les liens.

Et la ratification formelle par des institutions élues n'a toujours pas eu lieu, le pays nageant en plein marasme politique.

Le putsch a aussi provoqué le naufrage économique du Soudan, la communauté internationale ayant alors interrompu son aide de deux milliards de dollars annuels, une manne précieuse pour ce pays, l'un des plus pauvres au monde.

Selon le Conseil souverain soudanais, présidé par le général Burhane, ce dernier et M. Cohen ont discuté des "moyens d'établir des relations fructueuses" et des "projets possibles de coopération" dans des domaines aussi variés que la sécurité, l'agriculture, l'énergie, la santé, l'eau et l'éducation.

"Israël oeuvrera après la signature (du traité de paix, NDLR) pour aider les efforts de développement du Soudan dans les domaines de l'agriculture, de l'eau, de la médecine", a confirmé M. Cohen. "La signature d'un accord de paix servira les deux pays, elle renforcera la sécurité nationale d'Israël, la stabilité régionale et contribuera à l'économie."

"Nous mettons un terme à 75 ans d'hostilité avec Israël, s'est réjoui M. Cohen.

En octobre 2021, dès son tout premier discours, quelques heures après son coup d'Etat, le général Burhane avait assuré que son pays resterait lié par les accords internationaux qu'il avait signés.

En novembre, il avait ainsi envoyé un message de félicitations au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui venait de remporter les législatives avec ses alliés d'extrême droite et ultra-orthodoxes.

Autre pays africain, le Tchad a inauguré jeudi une ambassade en Israël, quatre ans après la reprise des relations diplomatiques entre les deux Etats.

Benjamin Netanyahou, qui a participé à l'inauguration de l'ambassade à Ramat Gan près de Tel-Aviv, avec le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, a salué "un moment historique", d'après son bureau.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".