Maroc-Royaume-Uni, une idylle économique

Un vendeur, portant un masque de protection, attend les clients au marché central pendant le mois sacré musulman du Ramadan dans la capitale marocaine Rabat le 6 mai 2020.  Les tomates marocaines sont plébiscitées par les Britanniques (AFP / Fadel Senna)
Un vendeur, portant un masque de protection, attend les clients au marché central pendant le mois sacré musulman du Ramadan dans la capitale marocaine Rabat le 6 mai 2020. Les tomates marocaines sont plébiscitées par les Britanniques (AFP / Fadel Senna)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Maroc-Royaume-Uni, une idylle économique

  • En quête de nouveaux partenaires économiques fiables après le Brexit, le Royaume-Uni a noué un partenariat avancé avec le Maroc prévoyant une exonération des droits de douane et des taxes
  • Les produits agricoles sont les principaux produits exportés au Royaume-Uni par le Maroc

CASABLANCA: Deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord d’association entre le Maroc et le Royaume-Uni, les relations économiques entre les deux pays n’ont jamais été aussi bonnes. En quête de nouveaux partenaires économiques fiables après le Brexit, le Royaume-Uni a noué un partenariat avancé avec le Maroc prévoyant une exonération des droits de douane et des taxes, à l’instar de l’accord Maroc-Union européenne (UE).

Le résultat ne s’est pas fait attendre. En 2021, date d’entrée en vigueur de cet accord d’association, les exportations marocaines vers le marché britannique ont doublé à 10,85 milliards de dirhams (1 dirham marocain = 0,090 euro). Du jamais-vu… Le Maroc a même réalisé un taux de couverture dépassant 160%. Une première dans l’Histoire des relations économiques entre ces deux pays qui, rappelons-le, ne datent pas d’aujourd’hui, mais de plus de trois cents ans (le premier traité commercial entre les deux pays a été signé le 23 janvier 1721 à Fès au Maroc).

Cette dynamique économique entre les deux pays a fait gagner deux rangs au Maroc, qui se positionne 5e dans le classement des clients du Royaume-Uni. Ce dernier est, de son côté, 18e fournisseur du royaume chérifien. Le Maroc est le premier partenaire commercial du Royaume-Uni dans le Maghreb.


Cette dynamique économique entre les deux pays a fait gagner deux rangs au Maroc, qui se positionne 5e dans le classement des clients du Royaume-Uni.


Les tomates marocaines plébiscitées par les Britanniques

Les produits agricoles sont les principaux produits exportés par le Maroc, dont les tomates marocaines en particulier. Ce fruit a la cote sur le marché britannique, friand des tomates produites au Maroc, réputées pour leur fraîcheur et pour leur goût. Alors que les exportations de tomates avoisinaient 800 millions de dirhams en 2019, elles ont plus que doublé, à plus de deux milliards de dirhams en 2022. Et ce n’est pas un hasard si le Royaume-Uni a été désigné «invité d’honneur» de la 15e édition du Salon International de l'agriculture au Maroc (Siam) qui se tiendra du 2 au 7 mai à Meknès.

Le Maroc, porte d’entrée vers l’Afrique

Présent lors de la conférence de presse annonçant la prochaine tenue du Siam, le 11 janvier 2023, l'ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, Simon Martin, a indiqué que la présence de son pays en tant qu'invité d'honneur au salon sera l'occasion de présenter l'expérience britannique dans ce secteur essentiel. M. Martin a également souligné que cette présence «permettra une amplification des potentialités de coopération agricole entre les deux pays», notant que le Maroc et le Royaume-Uni ont une coopération historique, tant sur le plan diplomatique que commercial, qui s'est consolidée avec la ratification d'un nouvel accord de coopération en décembre 2021.

Par ailleurs, l’ambassadeur a mis en avant le rôle du Maroc en tant que plate-forme du continent africain, ce qui représente une réelle opportunité pour les entreprises britanniques à la recherche de nouvelles perspectives de développement.

Dans le cadre de leur développement en Afrique, les entreprises britanniques peuvent en effet bénéficier de la présence et de l’expertise marocaine, notamment en Afrique de l’Ouest. Les entreprises marocaines disposent d’une bonne expérience dans cette région du monde et dans plusieurs secteurs stratégiques comme les banques et les assurances, l’immobilier, la finance, l’industrie pharmaceutique, les télécommunications et les services.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.