Avec l'UE, le G7 et l'Australie s'accordent sur le plafonnement du prix des produits pétroliers russes

Le président du Conseil européen Charles Michel, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (Photo, AFP).
Le président du Conseil européen Charles Michel, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 février 2023

Avec l'UE, le G7 et l'Australie s'accordent sur le plafonnement du prix des produits pétroliers russes

  • La Pologne et les Etats baltes réclamaient un niveau encore plus bas du plafond pour pénaliser davantage Moscou
  • Il doit être mis en oeuvre à partir de dimanche

BRUXELLES: Les puissances du G7 et l'Australie sont parvenues vendredi, dans la foulée d'un accord de l'UE plus tôt dans la journée, à un accord sur le plafonnement du prix des produits pétroliers russes, deux jours avant le début d'un embargo européen sur ces produits.

Dans un communiqué commun, les pays partenaires ont annoncé avoir trouvé un accord "sur un plafond de prix pour les produits pétroliers russes transportés par bateau".

Il doit être mis en oeuvre à partir de dimanche "ou très peu de temps après", précise le texte signé par l'UE, l'Allemagne, l'Australie, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Italie, le Japon et les Etats-Unis.

Ce plafond de prix doit "empêcher la Russie de profiter" de la guerre en Ukraine et "soutenir la stabilité sur les marchés énergétiques mondiaux", notent-ils encore.

L'accord a été permis par le consensus trouvé plus tôt dans la journée par les 27 pays de l'Union européenne et annoncé sur Twitter par les responsables suédois au nom de leur pays qui assure la présidence tournante de l'Union.

Il s'agit selon eux d'un "accord important qui s'inscrit dans la réponse continue de l'Union européenne et de ses partenaires à la guerre d'agression russe contre l'Ukraine".

L'accord doit permettre de limiter "le financement de la guerre illégale" de la Russie en Ukraine, a salué de son côté la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen dans un communiqué.

Equilibre 

L'accord comprend un prix plafond de 100 dollars le baril pour des produits plus chers comme le diesel et un autre de 45 euros le baril pour des produits moins raffinés comme le mazout.

Cet accord correspond aux propositions qu'avaient faites la Commission européenne.

Les plafonds fixés concernent les produits pétroliers russes transportés par des bateaux des pays partenaires.

Des sources diplomatiques ont qualifié ces prix d'"équilibrés", permettant de "réduire les revenus russes tout en garantissant l'accès des pays tiers" non membres de l'UE à ces produits.

"Avec le G7, nous fixons des prix plafonds sur ces produits, pour réduire les revenus russes tout en assurant la stabilité du marché global de l'énergie", a de son côté estimé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Nous devons continuer à priver la Russie des moyens de faire la guerre à l'Ukraine", a-t-elle aussi dit rappelant l'entrée en vigueur dimanche de l'embargo sur les produits pétroliers russes exportés par voie maritime.

Selon d'autres sources diplomatiques, la Pologne et les Etats baltes réclamaient un niveau encore plus bas du plafond pour pénaliser davantage Moscou.

Embargo 

L'équation est cependant délicate, l'objectif étant --comme pour le plafonnement du pétrole brut adopté en décembre-- de restreindre les revenus de la Russie tout en s'assurant qu'elle continue à alimenter le marché mondial pour ne pas déstabiliser les échanges et provoquer une envolée des cours.

La diversité des produits pétroliers concernés, dont le prix de vente varie énormément d'un marché à l'autre, complique également la donne.

L'embargo européen sur les produits raffinés russes "va déséquilibrer davantage les marchés internationaux de l'énergie", a prévenu vendredi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que Moscou "prenait des mesures pour couvrir (ses) intérêts".

Selon un accord conclu en décembre par l'UE, les puissances du G7 et l'Australie, ces niveaux de plafonnement doivent être adoptés avant l'entrée en vigueur dimanche de l'embargo européen sur les produits raffinés russes exportés par voie maritime, pour empêcher que Moscou trouve facilement ailleurs de nouveaux acheteurs aux prix du marché.

Au-delà du plafond fixé, il sera interdit pour les entreprises basées dans l'UE, le G7 ou l'Australie de fournir les services permettant le transport maritime, notamment l'assurance (les pays du G7 assurant quelque 90% des cargaisons mondiales).

Emboîtant le pas aux Etats-Unis et au Canada, l'UE interdit déjà depuis le 5 décembre sur son sol la quasi-totalité des livraisons de pétrole russe acheminé par voie maritime.

A cela s'est ajouté simultanément un mécanisme de plafonnement des prix approuvé par l'UE, le G7 et l'Australie, prévoyant que, dans le monde, seul le brut russe vendu à 60 dollars maximum le baril peut continuer à être livré. Au-delà, les entreprises basées dans ces pays ne peuvent plus fournir leurs services (négoce, fret, assurance, armateurs, etc.) sous peine de sanctions.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com