Retraites: Dussopt, Rist, Ruffin... les premiers rôles dans l'hémicyle

Le député et membre de la coalition de gauche NUPES François Ruffin (Photo, AFP).
Le député et membre de la coalition de gauche NUPES François Ruffin (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 04 février 2023

Retraites: Dussopt, Rist, Ruffin... les premiers rôles dans l'hémicyle

  • Le ministre du Travail, ancien proche de Martine Aubry puis de Manuel Valls, se verra reprocher un revirement politique
  • François Ruffin, autre figure montante, ou encore l'ancienne femme de chambre Rachel Keke, interviendront pour LFI dans l'hémicycle

PARIS: Des ministres venus de la gauche, des faiseurs de roi à droite, et des opposants surchauffés: voici les principaux acteurs de la bataille des retraites à l'Assemblée, à partir de lundi dans l'hémicycle.

Dussopt-Attal: un duo d'ex-PS
"Vous entrez dans une technicité de zinzin. Donc faut laisser faire Olivier Dussopt qui sait faire ça parfaitement", plaide un de ses collègues. "Il est bon dans le débat parlementaire, ce n'est pas une petite chose", abonde un cadre de la majorité.

Le ministre du Travail, ancien proche de Martine Aubry puis de Manuel Valls, se verra reprocher un revirement politique. En 2010, il qualifiait d'"injuste" la réforme Woerth, qui repoussait l'âge légal à 62 ans. A 44 ans, celui qui a rejoint Macron fin 2017 défend une "maturité politique".

Il se retrouve par ailleurs fragilisé après que le parquet national financier a retenu l'infraction de "favoritisme" à son encontre, dans une affaire liée à un cadeau d'oeuvres d'art en 2017 par une entreprise de traitement des eaux.

"Aucune corruption" ne lui est reprochée, a-t-il souligné, peu après la parution d'un article vendredi de Mediapart sur le sujet.

On devrait également retrouver un autre ancien socialiste: le ministre Gabriel Attal.

Au cabinet de Marisol Touraine sous François Hollande, il s'est rapidement imposé dans la macronie depuis 2016, jusqu'à obtenir en 2022 le portefeuille des Comptes publics à 33 ans. Très vocal récemment sur le rapport au travail, il pourrait surtout se faire le gardien de l'équilibre budgétaire.

Bergé-Maillard, à l'aile droite de la majorité
C'est plutôt l'aile droite du groupe majoritaire Renaissance qui va monter au filet, entre sa présidente Aurore Bergé, son numéro deux Sylvain Maillard, et l'ancien ministre sarkozyste Eric Woerth.

Marc Ferracci, expert des questions d'emploi, et Charlotte Parmentier-Lecocq, engagée sur la réforme avortée de 2020, sont aussi appelés à battre le fer.

Mais c'est la rapporteure Stéphanie Rist qui sera la plus exposée. La rhumatologue de profession devra répondre à tous les amendements des oppositions comme de la majorité, qui compte son lot de réticents, y compris chez les alliés du MoDem et d'Horizons.

La présidente Renaissance de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet se prépare également aux débats les plus tendus depuis son arrivée au perchoir. Elle compte "beaucoup présider" les séances.

Des LR au bras de fer
Le groupe Les Républicains a bien conscience de son rôle pivot, et les membres de la commission des Affaires sociales Stéphane Viry et Thibault Bazin seront en pointe. Tous deux sont insatisfaits de la copie initiale.

Mais c'est dans un amendement déposé par le récent candidat à la présidence du parti Aurélien Pradié que se joue le bras de fer. Cosigné par son groupe, il prévoit que les travailleurs qui ont commencé à cotiser avant 21 ans puissent partir après 43 annuités plutôt que 44.

La négociation se fait aussi hors Palais Bourbon: Élisabeth Borne a encore reçu mercredi les chefs du parti et des députés, Eric Ciotti et Olivier Marleix.

A gauche, les porte-voix de la rue
C'est Mathilde Panot pour La France insoumise qui aura l'une des premières prises de parole lundi, pour défendre le rejet d'emblée du texte. François Ruffin, autre figure montante, ou encore l'ancienne femme de chambre Rachel Keke, interviendront à ses côtés pour les insoumis.

Côté EELV, c'est l'écoféministe et toujours "cash" Sandrine Rousseau qui est coordinatrice. Les socialistes ont confié le rôle à un de leurs jeunes espoirs Arthur Delaporte.

Chez les communistes, deux habitués de la tribune, Pierre Dharréville et Sébastien Jumel, porteront la parole du groupe avec Yannick Monnet.

L'enjeu pour la gauche est d'obtenir le "retrait" du texte en se faisant l'écho de la mobilisation populaire. "Ça se joue ici, mais ça se joue essentiellement dans la force du peuple", soutient M. Jumel.

Au RN, Le Pen et de nouveaux venus
Également vent debout contre la réforme, les élus du Rassemblement national revendiquent un autre type d'opposition, avec beaucoup moins d'amendements que la gauche pour aller à l'essentiel, espérant mettre en minorité le gouvernement lors du vote du texte.

Ils ambitionnent de faire adopter dès lundi par l'Assemblée une demande de référendum, qui sera portée par Sébastien Chenu mais a peu de chances d'aboutir.

Les néo-députés Thomas Ménagé, Laure Lavalette et Victor Catteau seront aux avant-postes dans le débat. La patronne du groupe Marine Le Pen prendra la parole dès lundi.


Mayotte provoque des frictions entre extrêmes droites française et allemande

Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
Short Url
  • Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte aux Comores
  • «L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN)

MAMOUDZOU, France : La dirigeante d'extrême droite française Marine Le Pen, en visite à Mayotte samedi, s'est dite «fâchée» contre son allié allemand au Parlement européen, l'AfD, qui «ferait mieux de s'occuper des problèmes de l'Allemagne» au lieu de questionner l'appartenance à la France de cet archipel de l'océan Indien.

Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD (Alternative für Deutschland) a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte à l'Union des Comores».

«L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN). «Je vais leur expliquer la raison pour laquelle les Mahorais ont par trois fois déjà exprimé leur souhait d'être Français».

Lors de la proclamation de l'indépendance des Comores, Mayotte a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. Un troisième référendum en 2009 a fait de Mayotte un département.

Un porte-parole de l'Afd, Matthias Moosdorf, a expliqué à l'AFP que son parti n'avait «pas imaginé que le RN serait contrarié par cette question» et que cette question visait l'ambivalence, selon l'Afd, pratiquée par le gouvernement allemand sur les référendums d'autodétermination, ce dernier ne reconnaissant pas le résultat de celui organisé en Crimée en 2014.

«Ce parallèle avec la Crimée est particulièrement maladroit», a jugé Mme Le Pen qui compte donner à ses alliés «quelques leçons de géopolitique».

Les relations entre les deux partis, qui siègent dans le même groupe «Identité et démocratie» au Parlement européen sont tendues depuis la révélation d'un projet secret d'expulsion massive d'étrangers et de citoyens allemands réputés non-intégrés si l'AfD arrivait au pouvoir.

L'affaire avait provoqué des manifestations d'ampleur contre l'extrême droite dans toute l'Allemagne. Et Mme Le Pen avait déclaré être «en total désaccord» avec cette idée.

Par ailleurs, sur les relations avec les Comores dont sont issus nombre d'immigrants arrivant sur Mayotte, Mme Le Pen a appelé à «siffler la fin de la récréation», les accusant de «vouloir récupérer Mayotte par la démographie».

Elle a évoqué des mesures de rétorsion comme le gel des avoirs des dirigeants comoriens ou la suppression de visas.


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Short Url
  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
Short Url
  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.