A Paris, les «lumières noires» de Zanele Muholi et Faith Ringgold

Un visiteur regarde un tableau de Faith Ringgold nommé «Die: American people series #20» lors de la Foire d'Art Contemporain «Post-Picasso, réactions contemporaines» à Barcelone le 7 mars 2014. (AFP)
Un visiteur regarde un tableau de Faith Ringgold nommé «Die: American people series #20» lors de la Foire d'Art Contemporain «Post-Picasso, réactions contemporaines» à Barcelone le 7 mars 2014. (AFP)
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Publié le Samedi 04 février 2023

A Paris, les «lumières noires» de Zanele Muholi et Faith Ringgold

  • Son nom ne dira sans doute rien au grand public, pourtant elle est l'une des figures majeures de la peinture de la seconde moitié du XXe siècle: Faith Ringgold fait l'objet d'une rétrospective au musée Picasso
  • «Faire cette rétrospective aujourd'hui, un an après celle au New Museum de New York, est une façon de lui rendre hommage de son vivant», souligne auprès la directrice du musée Picasso, Cécile Debray.

PARIS: L'une est une peintre américaine dont les oeuvres questionnent l'identité afro-américaine; l'autre est photographe, non-binaire, qui veut "écrire l'histoire visuelle queer" de son pays, l'Afrique du Sud: pour la première fois, Faith Ringgold et Zanele Muholi sont à l'honneur à Paris.

Son nom ne dira sans doute rien au grand public, pourtant elle est l'une des figures majeures de la peinture de la seconde moitié du XXe siècle: à 92 ans, l'artiste et militante Faith Ringgold fait l'objet d'une rétrospective au musée Picasso (jusqu'au 2 juillet).

"Faire cette rétrospective aujourd'hui, un an après celle au New Museum de New York, est une façon de lui rendre hommage de son vivant", souligne auprès de l'AFP la directrice du musée Picasso, Cécile Debray.

Reste une question: pourquoi la faire au Musée Picasso ? Parce que le maître espagnol a profondément inspiré l'artiste américaine, assure Mme Debray. Née à Harlem en 1930, Faith Ringgold a placé le combat pour les droits civiques au cœur de son œuvre.

Une œuvre qui commence en 1963 -- en pleine ségrégation raciale -- dans la série "The American people". De façon presque balzacienne, elle cherche à représenter la société américaine. Les Blancs comme les Noirs, avec une attention particulière sur les couleurs.

Faith Ringgold travaille les tons marrons, gris. Son but ? Parvenir à une juste représentation des Afro-américains. En 1967 alors que les tensions sont à leur comble, elle peint les "black light" (lumière noire), où elle célèbre la beauté afro à travers le slogan "black is beautiful".

«Regardez-nous»

Une question l'obsède: celle de l'identité. Préoccupation centrale que l'on retrouve dans son autoportrait daté de 1965. Bras croisés, un collier de perles autour du cou, le regard au loin: "c'est une façon de dire, regardez-moi, une femme noire et une artiste", analyse Cécile Debray.

"Elle a toujours porté cette double minorité" -- celle d'être une femme et d'être Afro-américaine--, poursuit Mme Debray. Et d'ajouter que "cette double minorité lui a donné l'énergie de se battre toute sa vie".

Des questionnements qui sont aussi au cœur de l’œuvre de Zanele Muholi, photographe de renommée internationale, originaire d'Afrique du Sud, qui fait l'objet jusqu'au 21 mai prochain d'une vaste rétrospective (plus de 200 photos) à la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris.

A l'honneur début novembre lors du salon Paris-Photo, l'artiste non-binaire (qui ne se reconnaît ni femme, ni homme) entend "décoloniser l'image" par un travail sur la diversité de genre mais pas que.

En documentant la vie de la communauté LGBT+ -- en principe protégée par la constitution sud-africaine, une des plus avancées au monde -- Zanele Muholi entend "réécrire une histoire visuelle de l'Afrique du Sud queer et trans afin que le monde entier sache que nous existons et surtout que nous résistons" face aux discriminations qui perdurent, avait déclaré mardi l'artiste lors de la visite presse.

Emplies de fiertés, ses photos entendent rendre visible le quotidien de cette communauté, encore marginalisée. A une limite près: ne pas montrer de photos violentes. "Pour moi il était important de laisser la violence en dehors de mes photos", avait ajouté Zanele Muholi.

Surtout, "je voulais produire des documents qui vont parler aux générations futures", a poursuivi l'artiste.

L'autre partie de son œuvre, sans doute la plus connue, sont ses autoportraits. Zanele Muholi se prend en photo et joue avec les stéréotypes (sauvagerie, magie, exotisme..) qu’ont longtemps véhiculés les arts visuels à l’égard des personnes noires.

Pour ce faire, l'artiste utilise aussi de nombreux objets du quotidien: éponges, pinces à linge... Une manière de dénoncer la domesticité imposée aux femmes noires.

A chaque fois, une lumière souligne le sujet. A cela s'ajoute un jeu de contraste, donnant aux images une noirceur charbonneuse, faisant penser à des peintures. "Ce que j'essaye de dire, c'est regardez-nous, nous sommes là".


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.