Le vaccin, nouveau test-clé pour Macron et le gouvernement

Le président français Emmanuel Macron écoute lors d'une visite au Phoneton 2020, une opération annuelle de collecte de fonds organisée par le Fonds arménien de France. (Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron écoute lors d'une visite au Phoneton 2020, une opération annuelle de collecte de fonds organisée par le Fonds arménien de France. (Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 23 novembre 2020

Le vaccin, nouveau test-clé pour Macron et le gouvernement

  • Emmanuel Macron est très attendu mardi sur sa stratégie concernant les vaccins contre le Covid-19
  • «Vous verrez, nous allons avoir beaucoup de polémiques sur ce sujet», a averti le président dans l'entretien à la revue en ligne Grand Continent il y a une semaine

Outre l'allégement du confinement, Emmanuel Macron est très attendu mardi sur sa stratégie concernant les vaccins contre le Covid-19, un nouveau test majeur pour un exécutif critiqué pour les ratés sur les masques et les tests. 

Les nombreuses questions liées à la future campagne de vaccination seront «évoquées» au cours de l'allocution du chef de l'Etat à 20H, a-t-on indiqué de sources gouvernementales.

Il n'est en effet pas question pour Emmanuel Macron d'apparaître en retard par rapport aux dirigeants des autres pays qui multiplient les annonces sur le début de la vaccination, prévue dès la mi-décembre aux Etats-Unis puis au début 2021 en Europe.

«Oui, il y a une crainte de revivre ce qu'on a vécu sur les masques et les tests. C'est sûr qu'on va être sous pression, parce que les Allemands vont le faire avant nous, etc». confie un membre du gouvernement.

Ces dernières semaines, le chef de l'Etat s'est toutefois gardé de toute promesse malgré les espoirs soulevés par plusieurs laboratoires étrangers.

«Vous verrez, nous allons avoir beaucoup de polémiques sur ce sujet», a-t-il averti dans l'entretien à la revue en ligne Grand Continent il y a une semaine. 

«D'abord, parce qu'il va y avoir une diplomatie du vaccin, c'est-à-dire que chacun va vouloir brandir son drapeau en disant c'est moi qui l'ai trouvé. Donc, il y aura un effet de précipitation sous la pression des opinions publiques pour très vite dire on a le bon vaccin. Il faudra être très vigilant là-dessus», a-t-il expliqué, en prônant le respect des règles scientifiques.

Lors de sa dernière allocution télévisée, le 28 octobre, Emmanuel Macron avait insisté sur la nécessité de maintenir la stratégie de tests de dépistage et de traçage pour «tenir jusqu'au vaccin», attendu «à l'été».

«Confiance»

Mais, depuis, la course s'est accélérée. Comme en a pris acte Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui voit «la sortie du tunnel» car «il ne sera peut-être pas aussi difficile qu'on le pensait de mettre au point un vaccin».

Le ministre de la Santé Olivier Véran a pour sa part évoqué la semaine dernière un lancement de la vaccination «au début de l'année prochaine» et «si le vaccin est efficace et sûr».

Dans cette optique, le gouvernement a budgété 1,5 milliard d'euros pour 2021, a précisé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Approvisionnement, stockage, distribution, population prioritaire...: les décisions à prendre restent nombreuses et impliquent une multitude d'acteurs (administrations, laboratoires...). 

Cette délicate coordination est menée au niveau interministériel, notamment par le centre de crise sanitaire du ministère de la Santé, où un groupe «vaccin» est dirigé par le haut fonctionnaire Louis-Charles Viossat.

«L'enjeu est clairement de créer de la confiance chez nos concitoyens. Le débat doit être le plus transparent possible», souhaite Stanislas Guerini, le patron de LREM. «Il faut la plus grande clarté et un gros travail de communication», insiste le professeur Delfraissy.

L'objectif est de ne pas répéter les cafouillages sur les masques ou les tests que le gouvernement a chèrement payés depuis le début de la crise sanitaire.

L'accusant en permanence de «flou» et de «manque d'anticipation», l'opposition l'appelle à établir sans attendre une doctrine «claire» et «définie» pour que la France «ne manque pas le tournant» du vaccin.

En attendant, le gouvernement veut rassurer sur la disponibilité d'un nombre suffisant de vaccins. Chargée de l'approvisionnement, Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l'Industrie, assure que «15% des volumes» de vaccins acquis par l'Union européenne «iront à la France».

Les négociations avec les laboratoires sont en effet menées au niveau européen, à l'initiative notamment d'Emmanuel Macron, qui bataille pour que le vaccin anti-Covid soit considéré comme «un bien public mondial», accessible à tous les pays, dont les plus pauvres.

Un autre défi pour le gouvernement sera de lever les profondes réticences des Français, dont seule une courte majorité est prête à se faire vacciner contre le Covid. Le nombre d'anti-vaccin baisse toutefois depuis deux semaines, indiquent les dernières enquêtes d'opinion dont dispose le gouvernement.

«Il y aura des gens à convaincre», a reconnu vendredi le Premier ministre Jean Castex. Qui voit «deux écueils»: d'un côté «le syndrome de la file d'attente et des gens qui se précipitent»; de l'autre, «des gens qui vous diront: le vaccin j'en veux pas».


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.