Les gens les plus aimables vivent dans les climats les plus extrêmes, dit le chef de l’expédition Heart of Arabia

Mark Evans caresse un chameau dans l’un des villages de Quwayiah, lors de la deuxième phase de l’expédition Heart of Arabia. (Photo/Ana-Maria Pavalache)
Mark Evans caresse un chameau dans l’un des villages de Quwayiah, lors de la deuxième phase de l’expédition Heart of Arabia. (Photo/Ana-Maria Pavalache)
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Publié le Dimanche 05 février 2023

Les gens les plus aimables vivent dans les climats les plus extrêmes, dit le chef de l’expédition Heart of Arabia

  • La plupart des voyages se déroulent dans l’isolement, loin du chaos et des exigences quotidiennes du monde, offrant aux explorateurs une excellente occasion de réfléchir et de se concentrer sur la recherche en cours
  • Les instincts d’exploration de M. Evans ont été aiguisés dès son plus jeune âge puisqu’il a grandi dans la campagne britannique

RIYAD: À première vue, l’Arctique glacial et le désert brûlant d’Arabie semblent avoir peu en commun mais, selon l’explorateur britannique Mark Evans, leurs similitudes se situent plutôt au niveau des gens qui y vivent.

M. Evans a terminé l’expédition Heart of Arabia à travers le Quart vide de l’Arabie saoudite, un voyage entrepris par le grand explorateur et écrivain Harry St. John Philby en 1917. Ce dernier a grandement contribué à la documentation de la région et se sentait tellement chez lui qu’il s’est converti à l’islam et s’est fait appeler Abdallah.

L’équipe de quatre personnes – dont la petite-fille de M. Philby Reem Philby, la photographe Ana-Maria Pavalache et l’expert régional Alan Morrissey – et dirigée par M. Evans,est partie de la province orientale de l’Arabie saoudite vers l’ouest, dans le cadre d’un voyage de 1 300 kilomètres qui a pris fin le 30 janvier.

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Mark Evans et l’exploratrice saoudienne Reem Philby lors de la deuxième étape de l’expédition Heart of Arabia sur les pas d’Abdallah Philby à partir de 1917. (Photo/Ana-Maria Pavalache)

Chaque jour, M. Evans et Reem débutent leur traversée au lever du soleil, à pied ou parfois à dos de chameau, récupérant les véhicules dans la journée après avoir suivi la route de M. Philby. Grâce à la documentation photographique et aux journaux détaillés de M. Philby au début des années 1900, le groupe a pu localiser les emplacements exacts près de 105 ans plus tard.

M. Evans vit dans la région depuis plus de 25 ans et dirige l’Outward Bound Oman, une organisation d’apprentissage expérientiel dédiée au développement des compétences en plein air – la première du genre dans la région arabe.

Avant de se rendre au Moyen-Orient, il avait un style de vie néo-nomade, honorant la beauté des lieux inhabités à travers ses voyages, qui comprenaient la traversée de la calotte glaciaire du Groenland et la recherche de preuves de l’expédition arctique de William Edward Parry en 1820 sur l’île Melville.

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Une aire de repos pour l’équipe de l’expédition Heart of Arabia entre les dunes de sable du désert saoudien lors de la deuxième étape du voyage, qui a débuté à Diriyah en janvier. (Photo/Ana-Maria Pavalache)

La plupart des voyages se déroulent dans l’isolement, loin du chaos et des exigences quotidiennes du monde, offrant aux explorateurs une excellente occasion de réfléchir et de se concentrer sur la recherche en cours. Ces expéditions significatives ont permis à M. Evans de recentrer la notion d’isolement.

«J’aime beaucoup le mot sérénité parce que je retrouve une grande paix et satisfaction au sein du désert. L’un de mes moments préférés de la journée est lorsque je me mets dans mon sac de couchage. Cette première demi-heure durant laquelle je pose simplement ma tête sur mon oreiller et regarde les étoiles est tout simplement incroyable», déclare-t-il. Par ailleurs, il préfère se coucher sur le sable plutôt que dans une tente.

Après avoir passé une année entière dans l’Arctique, dont quatre mois dans l’obscurité totale avec des températures aussi basses que moins 37°C, deux semaines dans le désert saoudien sont relativement simples pour M. Evans.

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Une grande partie des expéditions de l’explorateur britannique Mark Evans se déroule loin du chaos et des événements du monde, ce qui est l’occasion idéale pour réfléchir et se concentrer. (Photo/Ana-Maria Pavalache)

Les instincts d’exploration de M. Evans ont été aiguisés dès son plus jeune âge puisqu’il a grandi dans la campagne britannique.

«J’ai grandi à une époque où il fallait créer son propre divertissement. J’étais déjà très heureux dans les lieux silencieux et les endroits calmes proches de la nature. Ainsi était mon enfance. J’étais moins à l’aise d’aller dans des discothèques et des restaurants bruyants», soutient-il.

«Je pense que mon rôle dans la vie est d’essayer d’inspirer les autres et de leur donner la possibilité  que j’ai eue quand j’étais jeune, à savoir celle de façonner leur propre vie et d’avoir une influence positive au sein de la société.»- 

Mark Evans, explorateur britannique

À l’âge de 17 ans, il a eu la chance de participer à une expédition de six semaines dans le nord de la Norvège avec l’aide d’une organisation caritative éducative à Londres. Il partageait une tente avec deux étrangers dans un endroit où le soleil ne se couchait jamais.

«Je suis juste tombé amoureux d’une vie en dehors de mon petit quotidien rural en Grande-Bretagne», affirme M. Evans.

Cette période lui a permis de se lancer dans une série d’expéditions au cours des années qui ont suivi. Il a passé dix ans dans l’Arctique,donnant beaucoup aux jeunes et aux générations futures, tout comme l’organisation caritative a investi en lui à un âge précoce.

«C’était l’occasion pour moi d’intervenir et d’investir un peu de mon temps pour soutenir la société», dit-il.

EN BREF

  • L’expédition Heart of Arabia sur les pas d’Abdallah Philby comprend sa petite-fille Reem Philby, la photographe Ana-Maria Pavalache, l’expert régional Alan Morrissey et l’explorateur chevronné Mark Evans qui a dirigé le groupe de la province orientale de l’Arabie saoudite vers l’ouest, dans le cadre d’un voyage de 1 300 kilomètres qui a pris fin le 30 janvier.
  • Depuis le début de Heart of Arabia, le podcast officiel de l’expédition a enregistré près de 3 000 téléchargements dans 53 pays à travers le monde, ainsi qu’une croissance constante du nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux. Les auditeurs peuvent suivre la documentation du groupe sur la vie quotidienne dans les déserts du Royaume.

Si ses voyages et ses aventures philanthropiques étaient une excellente façon de voir le monde, ils étaient cependant loin de lui permettre de toucher un salaire décent, ce qui l’a poussé à devenir enseignant.

Bien que M. Evans affirme s’être tourné vers l’enseignement «pour les mauvaises raisons», cela l’a conduit jusqu’au Moyen-Orient, d’abord au royaume de Bahreïn, puis pendant quatre ans à la British School de Riyad et plus tard à Oman.

Au début, il pensait qu’il n’apprécierait pas particulièrement la région, mais il est rapidement tombé amoureux de la culture, du patrimoine et de l’hospitalité des gens.

«Il y a un véritable lien entre ces deux endroits de ma vie. L’Arctique et l’Arabie commencent tous deux par la lettre «A» et la seule chose qu’ils ont en commun, c’est que leurs habitants vivent aux deux extrêmes en termes de confort humain.

«Les uns vivent dans un froid extrême, les autres dans une chaleur extrême. Comme le dit l’explorateur et écrivain Wilfred 'Moubarak ben Landan' Thesiger: «Plus la vie est dure, plus la personne est belle.»

Pendant les nuits d’hiver, le ciel arctique s’anime de l’énergie électrisante des aurores boréales. La lumière du soleil, cependant, survient en phases: de l’obscurité totale au début du mois de février aux éclats de soleil à l’horizon, la saison se transforme finalement en lumière du jour ininterrompue.

«Je n’avais pas vu le soleil depuis trois mois. Je me souviens m’être effondré et avoir pleuré parce que je savais que l’hiver touchait à sa fin et que l’été arrivait. C’était assez émouvant», dit M. Evans.

Des moments comme celui-ci gardent le voyageur en haleine. À 61 ans, il poursuit sa quête pour découvrir les offrandes glorieuses de la nature et de la sérénité.

«En étant ici, je puise une satisfaction totale que je ne trouverais pas dans une ville bruyante», précise-t-il.

Au fur et à mesure que M. Evans vieillit, son héritage devient une motivation majeure. Il continue de trouver des moyens d’obtenir des résultats durables qui influencent le comportement et la pensée des autres, tout comme l’a fait Abdallah Philby.

Depuis le début de Heart of Arabia, le podcast officiel de l’expédition a enregistré près de 3 000 téléchargements dans 53 pays à travers le monde, ainsi qu’une croissance constante du nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux. Les auditeurs peuvent suivre la documentation du groupe sur la vie quotidienne dans les déserts du Royaume.

L’équipe a également lancé le Philby Arabia Fund qui est dédié aux chercheurs souhaitant initier des projets en Arabie saoudite.

«Le financement peut être un véritable défi», explique M. Evans. «Vous pouvez avoir une idée, mais ne pas savoir par où commencer. Je pense que mon rôle dans la vie est d’essayer d’inspirer les autres et de leur donner la possibilité  que j’ai eue quand j’étais jeune, à savoir celle de façonner leur propre vie et d’avoir une influence positive au sein de la société.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.