L'expédition «Heart of Arabia» lance un prix pour une étude approfondie de l'Arabie saoudite

L'explorateur et documentariste britannique Harry St. John Philby a légendé la photo «Prière sous un acacia» (Photos, site de Heart of Arabia).
L'explorateur et documentariste britannique Harry St. John Philby a légendé la photo «Prière sous un acacia» (Photos, site de Heart of Arabia).
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

L'expédition «Heart of Arabia» lance un prix pour une étude approfondie de l'Arabie saoudite

  • Pour rendre hommage à l'explorateur Harry St. John Bridger Philby; les chercheurs, historiens et créateurs peuvent poser leur candidature
  • À la mort de Philby en 1960, Laurence Kirwan, directeur de la Royal Geographical Society, l’a qualifié de «l'un de ses plus éminents explorateurs»

DIRIYAH: L'expédition «Heart of Arabia» s'apprête à lancer une initiative, le Philby Arabia Fund, en collaboration avec la Saudi British Society, qui offrira une récompense à un chercheur, un créateur ou un historien cherchant à étudier et à promouvoir une meilleure compréhension du Royaume.

Ce prix rend hommage à l'arabisant, explorateur et écrivain britannique Harry St. John Bridger Philby, qui s'est converti à l'islam et a pris le nom d'Abdellah. En 1917, il a entrepris une expédition de collecte d'informations à travers ce qui est aujourd'hui l'Arabie saoudite moderne.

Ce voyage de 1 300 km en deux parties est aujourd'hui commémoré par l'initiative «Heart of Arabia», qui vise à suivre plus ou moins le parcours de Philby.

DS
Portrait de l'explorateur et documentaliste britannique Harry St. John Philby portant des vêtements traditionnels saoudiens (Photo, Fournie).

Le fonds vise à accroitre l'héritage du voyageur et est supervisé par la Saudi British Society. Il a été créé par le directeur exécutif de Outward Bound Oman, Mark Evans, président de la société, l'ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Arabie saoudite, Sir William Patey, et Mike Engelbach, descendant direct de Philby.

«C'est fantastique que nous ayons obtenu ce soutien et que la Saudi British Society ait été si rapide à s'y intéresser», a affirmé Engelbach.

La Saudi British Society est une organisation à but non lucratif qui se consacre à la perpétuation des relations de longue date entre les deux royaumes. Elle a été l'un des principaux soutiens de l'expédition «Heart of Arabia», qui a été baptisée d'après le livre de Philby, publié en 1922.

EN BREF

- L'expédition actuelle, inspirée de Philby, a achevé sa première étape en novembre à Riyad, avec 2 500 téléchargements de son podcast dans 52 pays et un grand nombre de vues sur le site.

- Le groupe entamera la prochaine étape du voyage jusqu'au bord de la côte occidentale le 16 janvier. L'équipe comprend Evans, la photographe suisse Ana-Maria Pavalache, l'expert régional Alan Morrissey et la petite-fille de Philby, l'exploratrice Reem Philby.

- Le fonds encourage l'étude de tous les aspects de la géographie, de la topographie, de la géologie, de la faune et de la culture saoudiennes, comme l'a fait Philby, voire même l'étude d'un tout nouveau domaine. 

 

 

«Le fonds est là pour soutenir toute personne qui fait quelque chose qui ajoute à notre connaissance et à notre compréhension du Royaume d'Arabie saoudite, en particulier les choses qui sont liées à ces sphères d'intérêt», a indiqué Evans, le chef de l'expédition, à Arab News.

Ouvert à tous les types d'études

Le fonds encourage l'étude de tous les aspects de la géographie, de la topographie, de la géologie, de la faune et de la culture saoudiennes, comme l'a fait Philby, voire même l'étude d'un tout nouveau domaine.

L'objectif de ce prix est double: le premier est de mettre en lumière un individu unique, Abdellah Philby, qui a joué un rôle crucial dans l'évolution du Royaume.

Le second est de remettre en question certains stéréotypes que les étrangers ont de l'Arabie saoudite.

Bien que le fonds n'ait pas encore défini les rôles clés et la logistique, les candidats devront présenter un aperçu de leurs objectifs et de leurs budgets. Le conseil d'administration de la Saudi British Society choisira une liste de candidats sélectionnés, puis un gagnant.

Le lauréat devra fournir un rapport de recherche sur le terrain, avec des photos numériques pour étayer les conclusions et les résultats.

«J'ai eu la chance de vivre à Riyad dans les années 1990 pendant quatre ans. Je sais donc combien l'Arabie saoudite est belle et combien ses habitants sont hospitaliers. En Occident, les gens ont tendance à se laisser guider par les gros titres et ne regardent pas vraiment au-delà», a déclaré Evans.

Le fonds mettra en lumière, non seulement la diversité et la culture de la région, mais aussi les nuances d'une région en mutation depuis le voyage de Philby, dans le but d'inspirer les jeunes du monde entier.

Les objectifs de Philby

«Philby était incroyablement doué pour voyager ou se déplacer dans un but précis. Il ne le faisait pas pour lui. Ce n'était pas seulement une course pour aller de A à B, pour être la première personne à traverser ceci ou à faire cela», a expliqué Evans.

L'explorateur se rendait régulièrement à Londres, où il présentait ses découvertes à la Royal Geographical Society. En tant que documentaliste méticuleux, il transmettait les détails de son voyage, ce qui a permis d'établir les premières cartes de l'Arabie centrale, faisant de lui un personnage clé dans l'archivage de l'histoire de la région.

«Tout ce qu'il voyait sur le terrain, tout ce qu'il entendait, sentait, touchait; il utilisait ses sens en permanence pour décrire un paysage que personne d'autre en dehors de l'Arabie n'avait jamais vu», a expliqué Evans.

L'expédition actuelle, inspirée de Philby, a achevé sa première étape en novembre à Riyad, avec 2 500 téléchargements de son podcast dans 52 pays et un grand nombre de vues sur le site.

«L'objectif était de créer cette plate-forme d'intérêt au cours de la première étape, afin de pouvoir l'utiliser au cours de la deuxième étape pour commencer à faire connaître le fonds Philby pour l'Arabie, dans l'espoir qu'une ou deux personnes fassent des dons importants pour mettre en place ce fonds», a signalé Evans.

Le groupe entamera la prochaine étape du voyage jusqu'au bord de la côte occidentale le 16 janvier. L'équipe comprend Evans, la photographe suisse Ana-Maria Pavalache, l'expert régional Alan Morrissey et la petite-fille de Philby, l'exploratrice Reem Philby. Ils seront accueillis par la princesse Anne.

«À ma connaissance, il n'y a vraiment rien à l'heure actuelle pour financer la recherche ou des projets comme notre ‘Heart of Arabia’, qui ajoute à notre compréhension des déserts, mais aussi, en particulier, de l'Arabie saoudite.»

«Ce fonds est quelque chose de tout à fait unique que les gens peuvent solliciter dans le but ultime de faire ce que Philby faisait très bien, c'est-à-dire nous éclairer tous et nous aider à mieux comprendre ce beau pays», a mentionné Evans.

L'amitié d'Ibn Saoud

Le grand héritage de Philby a commencé il y a 105 ans, lorsqu'il a traversé le quart vide en 1917 dans le cadre d'une mission politique pour rencontrer le chef de la région de l'époque, Ibn Saoud, dont les résultats lui ont valu la médaille du fondateur de la Royal Geographical Society.

L'explorateur a été impressionné par le charisme et la personnalité du souverain et la même intrigue a été réciproque, formant une amitié qui a duré 36 ans. Philby assistait souvent aux réunions du conseil, menait des affaires et se documentait sur Riyad. Même il y a un siècle déjà, la relation entre l'Arabie saoudite et la Grande-Bretagne était forte.

«La vision de Philby était simple et c'est là que lui et Ibn Saoud se complétaient bien, car Ibn Saoud était aussi clair dans ses idées», a souligné Engelbach.

À la mort de Philby en 1960, Laurence Kirwan, directeur de la Royal Geographical Society, l’a qualifié de «l'un de ses plus éminents explorateurs».

C'est au cours des longs voyages dans le désert, souvent solitaires, que sa force a le plus brillé. Il a concentré ses compétences et ses connaissances sur la récolte des trésors culturels de la région, qui ont permis de faire des découvertes sans précédent sur l'Arabie et le troisième royaume saoudien.

«Il n'était jamais aussi heureux que dans le désert, avec, comme il le décrit, ses Arabes, ses guides et son cortège», a souligné Engelbach.

Ses dernières années ont consisté à mener des discussions avec des personnes plus jeunes sur ses escapades et l'importance de son travail, partageant assez souvent ses pensées et ses expériences avec le monde arabe.

«Philby préférait la compagnie des jeunes... Il était résolument pro-arabe... Tout était motivé par l'idée que les pays arabes devaient avoir le droit à l'autodétermination. La beauté du paysage arabe l'a tout simplement impressionné», a soutenu Engelbach.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.