La biennale inaugurale d’art islamique présentera les trésors de la civilisation islamique

L'équipe de commissaires de la biennale d’art islamique, de gauche à droite: Sumayya Vally, Dr Julian Raby, Dr Saad al-Rachid et Dr Omniya Abdel Barr (Photo, Fondation de la Biennale de Diriyah).
L'équipe de commissaires de la biennale d’art islamique, de gauche à droite: Sumayya Vally, Dr Julian Raby, Dr Saad al-Rachid et Dr Omniya Abdel Barr (Photo, Fondation de la Biennale de Diriyah).
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

La biennale inaugurale d’art islamique présentera les trésors de la civilisation islamique

  • Cet événement artistique unique en son genre présentera plus de 250 objets anciens et des dizaines de pièces modernes
  • L'exposition sera inaugurée le 23 janvier au terminal occidental Hajj de l'aéroport international Roi Abdelaziz de Djeddah

DJEDDAH: L'art islamique a rarement fait l'objet d'une exposition internationale dédiée, à l'exception notable du Festival d'art islamique de Londres en 1976. Aujourd'hui, quatre décennies plus tard, la première biennale d'art islamique se tient à Djeddah et propose une juxtaposition d'œuvres traditionnelles et contemporaines.

La biennale, qui se tiendra dans l'emblématique terminal occidental Hajj de l'aéroport international Roi Abdelaziz du 23 janvier au 23 avril, a pour but de comparer et d'opposer des œuvres contemporaines à une collection d'objets historiques, dont beaucoup sont prêtés par des musées, avec une scénographie conçue par Oma, une firme internationale spécialisée dans l'architecture et l'urbanisme.

Dirigée par une équipe de conservateurs de renom, dont Sumayya Vally, Dr Julian Raby, Dr Saad al-Rachid et Dr Omniya Abdel Barr, la biennale a pour thème «Awwal Bait» — ou «Première maison» en arabe.

«L'un de nos points forts est l'emplacement», a déclaré Abdel Barr à Arab News. «C'est déjà un site monumental, un lieu impressionnant et c'est littéralement le premier endroit croisé par les visiteurs qui viennent en pèlerinage et parfois en hommage pendant le Ramadan.

«De cette façon, l’endroit est aussi très lié à notre premier thème pour la biennale, qui est ‘Awwal Bait’ ou ‘Première maison’.»

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Suspendues à des pylônes d'acier effilés, les tentes en tissu de fibre de verre de l'emblématique terminal Hajj de Djeddah ont remporté le prix Aga Khan d'architecture en 1983 deux ans après son ouverture en 1981 (Photo, Fournie).

Le terminal, qui sert de porte d'entrée mondiale aux villes saintes de La Mecque et de Médine depuis son ouverture en 1981, n'est utilisé que pendant les six semaines du Hajj. Construit par Skidmore Owings and Merrill, le terminal a remporté le prix Aga Khan d'architecture en 1983.

La conception originale s'inspire des tentes traditionnelles utilisées par les pèlerins depuis des siècles lors des voyages dans le désert vers les villes saintes. Son toit translucide et lumineux, constitué d'une membrane en fibre de verre recouverte de téflon, permet un éclairage et une ventilation naturels, ce qui en fait un espace d'exposition poignant et saisissant.

Le thème «Awwal Bait» sera représenté à travers deux sections complémentaires: Qiblah ou «direction sacrée» qui présentera des œuvres d'art mettant l'accent sur la spiritualité de l'Islam et Hijrah ou «migration» qui présentera de grandes installations extérieures sous la verrière du terminal du Hajj.

L'exposition sera une représentation multidisciplinaire de ce que signifie être musulman, avec de nombreuses pièces reflétant l'importance centrale de la Kaaba, le site de pèlerinage le plus sacré de l'Islam, au centre de la plus importante mosquée de la foi, le Masjid al-Haram à La Mecque.

La décision a été prise d'organiser l'exposition à Djeddah, plutôt qu'à Riyad, la capitale saoudienne, en raison du lien étroit entre la ville portuaire de la mer Rouge et le Hajj, qui est un point de transit crucial pour les visiteurs.

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La Fondation Biennale de Diriyah a été lancée par le ministère de la Culture en 2020 (Photo, Fournie).

En effet, Djeddah a longtemps été une porte principale pour les pèlerins dans le passé et le présent, en route vers La Mecque et Médine, ce qui en fait un lieu hautement symbolique pour l'exposition. 

En même temps, cette exposition renvoie à la construction du «chez soi» à travers nos rituels spirituels et culturels dans l'islam — des actes qui nous unissent et célèbrent à la fois notre diversité et notre hybridité culturelle», a signalé la commissaire Vally à la SPA. 

L'exposition est l'une des deux biennales organisées par la Fondation Biennale de Diriyah, créée en 2020 par le ministère saoudien de la Culture. L'autre est la Biennale d'art contemporain, lancée en décembre 2021 et organisée dans le quartier JAX de Diriyah.

L'événement de ce janvier comprendra des artistes contemporains d'Arabie saoudite et de tout le Moyen-Orient. Parmi eux, Farah Behbehani, une artiste et designer koweïtienne, qui a créé le «Chemin de la lumière» pour l'événement.

Cette œuvre cinétique, brodée à la main de fils métalliques et de soie, ainsi que de cordes et de perles de verre sur du lin, célèbre la naissance du prophète Mohamed et se concentre sur le concept de lumière, qui est au cœur de la foi islamique.

«Pour cette œuvre, j'ai sélectionné un vers d'Ahmed Chawki, l'écrivain égyptien du XIXe siècle connu sous le nom de ‘Prince des poètes’, qu'il a écrit en hommage au prophète Mohamed», a révélé Behbehani à Arab News.

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L'exposition est l'une des deux biennales organisées par la Fondation Biennale de Diriyah, l'autre étant la Biennale d'art contemporain, lancée en décembre 2021 et organisée dans le quartier JAX de Diriyah (Photo, Fournie).

«Le vers parle de la façon dont la bonne nouvelle de la naissance du prophète a créé un chemin de lumière à partir de l'obscurité, illuminant le monde d'est en ouest.»

Behbehani a intégré le vers poétique dans trois panneaux conçus selon des motifs géométriques islamiques, qui s'inspirent des dômes des mosquées.

«L'ensemble de l'œuvre a été brodé à la main et fait référence au travail des carreaux de brique qui a été créé et conçu dans l'architecture islamique dans les mosquées et autres bâtiments», a-t-elle expliqué.

L'artiste égyptienne Houda Lotfi, basée au Caire, a créé «Inside the Black Enclosure», une installation qui s'inspire de l'acte accompli par des millions de pèlerins musulmans les premiers et derniers jours du pèlerinage.

La création d'une nouvelle couverture embellie pour la Kaaba est un acte de vénération qui remonte aux premiers jours de la foi. À travers son travail, Lotfi montre comment, dès la période abbasside, le noir devient la couleur préférée pour le revêtement.

Fabriqué avec beaucoup de soin et à grands frais, cet ornement tissé, connu sous le nom de kiswa, est un parangon de l'artisanat arabe.

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Farida al-Husseini, directrice de la Biennale d’art islamique (Photo, Fournie).

Dans l'œuvre de Lotfi, les spectateurs sont invités à pénétrer dans l'espace intérieur d'une pièce cubique sombre, éclairée par une lumière fluorescente noire. La kiswa, devant protéger et orner l'extérieur de la Kaaba tout en affichant la richesse et l'autorité de ses commanditaires, est dissimulée dans la structure fermée, où elle sert à la contemplation.

Une fois à l'intérieur de la zone d'obscurité fermée, tout ce que l'on peut voir à travers les murs noirs est un panneau blanc chatoyant sur lequel on peut lire des inscriptions noires. La calligraphie brodée qui entoure la pièce est un verset du Coran, qui se lit comme suit: «A Allah seul appartiennent l'Est et l'Ouest. Où que vous vous tourniez, la Face (l’Essence) d'Allah est donc là.»

Finalement, l'objectif de la biennale est de célébrer et de partager la signification de l'Islam à travers l'art du passé et du présent, dans une tentative de solidifier la continuité à travers le discours artistique, en combinant à la fois l'héritage de l'Islam et son appropriation contemporaine.

«Avec l'inauguration de la biennale d’art islamique à Djeddah, nous nous tournons vers l'avenir de l’art islamique, tout en réfléchissant à son passé riche et diversifié», a déclaré à la SPA, Farida al-Husseini, directrice de la biennale d’art islamique. 

«En reliant l'artisanat et le monde universitaire et les pratiques continues de l'art et de la créativité, nous espérons que cette édition, ainsi que les éditions futures, créeront un espace pour que de nouvelles perspectives soient exprimées et que des liens inattendues inspirent et génèrent du sens», a-t-elle soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.