A Londres avant Paris et Bruxelles, Zelensky exhorte ses alliés à livrer des avions

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) et le premier ministre britannique Rishi Sunak (à droite) rencontrent des troupes ukrainiennes formées au commandement de chars Challenger 2 dans une installation militaire à Lulworth, Dorset, dans le sud de l'Angleterre, le 8 février 2023. (AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) et le premier ministre britannique Rishi Sunak (à droite) rencontrent des troupes ukrainiennes formées au commandement de chars Challenger 2 dans une installation militaire à Lulworth, Dorset, dans le sud de l'Angleterre, le 8 février 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 08 février 2023

A Londres avant Paris et Bruxelles, Zelensky exhorte ses alliés à livrer des avions

  • Volodymyr Zelensky, dont le deuxième déplacement à l'étranger depuis un an avait été gardé secret jusqu'au bout, a été reçu par le Premier ministre Rishi Sunak à Downing Street
  • «Nous savons que la liberté va l'emporter, nous savons que la Russie va perdre», a insisté le dirigeant ukrainien

LONDRES : A Londres au début d'une tournée européenne surprise, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi ses alliés à lui livrer des avions pour repousser la Russie, nouvelle étape dans le soutien à Kiev à laquelle le gouvernement britannique a ouvert la voie.

A quelques jours du premier anniversaire de l'invasion lancée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui l'a transformé en chef de guerre, le dirigeant ukrainien est venu plaider sa cause au Royaume-Uni, avant de se rendre à Paris mercredi soir pour un dîner de travail avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz puis Bruxelles jeudi pour un sommet de l'Union européenne.

Le moment est crucial pour l'Ukraine qui s'inquiète des succès de l'armée russe dans le Donbass depuis janvier et craint une offensive d'ampleur dans les semaines à venir.

Volodymyr Zelensky, dont le deuxième déplacement à l'étranger depuis un an avait été gardé secret jusqu'au bout, a été reçu par le Premier ministre Rishi Sunak à Downing Street. Puis il s'est adressé au Parlement britannique dont les deux chambres étaient réunies dans le cadre grandiose du Westminster Hall, vaste salle qui a accueilli de rares dirigeants étrangers comme le Français Charles de Gaulle en 1960, mais aussi le cercueil de la reine Elizabeth II en septembre.

"Nous savons que la liberté va l'emporter, nous savons que la Russie va perdre", a insisté le dirigeant ukrainien.

"Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples mais pourtant très importants: des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté", a déclaré M. Zelensky, avant de conclure par des remerciements "pour le thé anglais délicieux" et "d'avance pour les puissants avions britanniques".

«Former des pilotes»

Jusqu'ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir ce pas supplémentaire dans l'aide à l'Ukraine, de crainte d'une escalade avec la Russie. Mais les tabous tombent les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.

Semblant entrouvrir la porte, le chef du gouvernement conservateur britannique a promis à Volodymyr Zelensky de former des pilotes de chasse "aux normes de l'Otan" et ce "afin de garantir que l'Ukraine puisse défendre son espace aérien à l'avenir".

Il a fait ensuite savoir, via son porte-parole, qu'il avait demandé à l'armée d'étudier de possibles livraisons d'avions tout en prévenant qu'il ne pouvait s'agir que "d'une solution à long terme".

"Pour ce qui est d'apporter une aide militaire à l'Ukraine, rien n'est exclu", a précisé le dirigeant britannique devant la presse aux côtés de M. Zelensky, reconnaissant que les livraisons d'avions faisaient "bien sûr partie de la conversation" mais soulignant que les formations nécessaires pouvaient atteindre trois ans.

Souriant, le président ukrainien a rétorqué que les pilotes ukrainiens, vu leur expérience de terrain de guerre, avaient déjà suivi l'équivalent de "deux ans et demi" de formation. Il a admis que la priorité de l'armée ukrainienne pour l'instant était surtout de recevoir des blindés ainsi que de armes de longue portée.

Sur ce dernier point, Londres a promis d'envoyer immédiatement des capacités d'artillerie à plus longue portée, sans détailler lesquelles. Le gouvernement a également renforcé ses sanctions contre le secteur de la défense russe et notamment la production de drones.

Victoire «décisive»

Londres est le premier allié de Kiev à ouvrir la voie à une livraison d'avions, même si ce n'est que dans une perspective éloignée.

L'ambassade de Russie au Royaume-Uni a averti que des livraisons d'avions ne resteraient pas sans "réponse": "Dans un tel scénario, la moisson sanglante du prochain cycle d'escalade sera sur votre conscience, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier".

Le Royaume-Uni confirme sa position en pointe du soutien à Kiev: il a déjà fourni 2,3 milliards de livres (2,5 milliards d'euros) d'aide militaire à l'armée ukrainienne et s'est engagé à la maintenir cette année à ce niveau, le deuxième après les Etats-Unis.

Londres avait été le premier pays à annoncer en janvier son intention de lui envoyer des chars lourds (14 Challengers 2). Ont suivi les Etats-Unis et surtout l'Allemagne qui a annoncé mercredi compter fournir avec ses alliés un premier bataillon de Leopard 2 fin avril à l'Ukraine.

C'est la deuxième fois que Volodymyr Zelensky quitte le territoire ukrainien depuis un an. Lors d'une visite de quelques heures le 21 décembre à Washington, il avait été reçu à la Maison Blanche par Joe Biden et s'était exprimé devant le Congrès américain.

Depuis, l'armée russe, épaulée par les paramilitaires du groupe Wagner et renforcée par des centaines de milliers de civils mobilisés, est repassée à l'attaque, en particulier dans le Donbass, dont Moscou revendique l'annexion.

Pour autant, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit convaincu mercredi que Vladimir Poutine "n'atteindrait pas ses objectifs", ni sur "le champ de bataille", ni en "imposant un traité de paix".

A l'approche de l'anniversaire de l'invasion, "la Russie va voir plus que jamais que ses tactiques ne font que renforcer la détermination des Occidentaux à aller plus loin dans notre aide", a averti Rishi Sunak.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.