A Strasbourg, les musées de nouveau ouverts «six jours sur sept»

Le musée du Palais Rohan, à Strasbourg. (Photo, AFP)
Le musée du Palais Rohan, à Strasbourg. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 février 2023

A Strasbourg, les musées de nouveau ouverts «six jours sur sept»

  • Les musées vont rouvrir «six jours par semaines, sur une amplitude de 10h00 à 18h00»
  • En 2022, les musées strasbourgeois ont accueilli 576 000 visiteurs, en hausse de 56% par rapport à 2021, selon l'adjointe à la Culture, Anne Mistler

STRASBOURG: La ville de Strasbourg va revenir sur la mesure controversée de fermeture deux jours par semaine des ses musées, ouverts de nouveau "six jours sur sept" à compter de mars, a annoncé jeudi la maire EELV, Jeanne Barseghian. 

Les musées vont rouvrir "six jours par semaines, sur une amplitude de 10h00 à 18h00", avec une "pause méridienne" en semaine "de 13h00 à 14h00", et "en continu le week-end", a annoncé l'élue lors d'une conférence de presse. 

Cette mesure, prise après avoir consultés les agents des musées et les syndicats, entrera en vigueur le 18 mars. 

Elle "nous permet d'avoir une accessibilité maximum de nos musées pour le public" et "d'améliorer substantiellement les conditions de travail de nos agents", notamment avec la conservation de la pause méridienne, a-t-elle estimé. 

A l'exception d'une exposition sur le surréalisme, les musées de Strasbourg sont fermés depuis le 3 octobre deux jours par semaine et à la mi-journée, entre 13h00 et 14h00. 

Cette décision, prise fin août par Mme Barseghian dans "un contexte de crise nationale et internationale affectant fortement le budget des collectivités", avait suscité des interrogations sur la politique culturelle de la ville chez les syndicats et l'opposition municipale. 

"On est sorti de cette situation de difficultés cumulées qui était absolument intenable et qui nous avait conduits de manière exceptionnelle (...) à devoir réduire l'amplitude des musées pour quelques mois", a commenté jeudi Mme Barseghian, évoquant "une remise à plat en profondeur de tout le système". 

Avant la décision de fermer deux jours, "il y avait des fermetures inopinées" des musées, "du fait de l'absentéisme ou du manque de vacataires", avec des agents "en surmenage et à bout de souffle", selon la maire. L'absentéisme parmi les agents des musées strasbourgeois est en moyenne de "14%", selon la municipalité. 

"On a mené ce dialogue avec l'ensemble des corps de métiers pendant quatre mois" afin d'"identifier toutes les difficultés auxquelles étaient confrontés les agents au quotidien et auxquelles nous sommes en train d'apporter (...) des solutions", a expliqué Mme Barseghian. 

"On a relevé plus de 150 problèmes (...) et on en a traité une bonne partie", a ajouté son 1er adjoint, Syamak Agha Babaei, selon lequel "l'enveloppe dévolue aux vacations" a été portée à 250 000 euros. 

Selon la mairie, les musées emploient, outre 140 agents permanents, "entre huit et dix" vacataires en semaine, "22 le week-end". 

Avec plus de 86 millions d'euros, le budget de la culture est le deuxième de la ville et "il n'a cessé d'augmenter depuis le début de cette mandature", a souligné M. Agha Babaei. 

"On a maintenant un système plus soutenable et ce, dans la durée", a insisté Jeanne Barseghian, rappelant que les onze musées de Strasbourg sont en régie directe de la ville, un cas selon elle presque unique en France. Seuls Rouen et Marseille fonctionnent de la même façon. 

En 2022, les musées strasbourgeois ont accueilli 576 000 visiteurs, en hausse de 56% par rapport à 2021, selon l'adjointe à la Culture, Anne Mistler. 


Beyoncé en tête des nominations pour les Grammy Awards, avec 11 catégories

Beyoncé sera en compétition avec l'autre méga vedette de la musique américaine Taylor Swift, notamment dans la catégorie du meilleur album, ainsi qu'avec les nouvelles stars de la pop Charli XCX, Chappell Roan et Sabrina Carpenter. (AFP)
Beyoncé sera en compétition avec l'autre méga vedette de la musique américaine Taylor Swift, notamment dans la catégorie du meilleur album, ainsi qu'avec les nouvelles stars de la pop Charli XCX, Chappell Roan et Sabrina Carpenter. (AFP)
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  • La chanteuse Beyoncé sera la grande favorite de la prochaine cérémonie des Grammy Awards
  • Beyoncé sera en compétition avec l'autre méga vedette de la musique américaine Taylor Swift

NEW YORK: La chanteuse Beyoncé sera la grande favorite de la prochaine cérémonie des Grammy Awards, le 2 février 2025 à Los Angeles, avec des nominations dans onze catégories pour son album "Cowboy Carter", hommage aux racines afro-américaines de la country, a annoncé vendredi la Recording Academy.

Beyoncé sera en compétition avec l'autre méga vedette de la musique américaine Taylor Swift, notamment dans la catégorie du meilleur album, ainsi qu'avec les nouvelles stars de la pop Charli XCX, Chappell Roan et Sabrina Carpenter.

 


Cinéma: Romain Duris continue d'explorer la figure du père, version japonaise

L'acteur français Romain Duris sourit lors d'un photocall pour le film "Le Regne Animal" lors de la 76e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 18 mai 2023. (AFP)
L'acteur français Romain Duris sourit lors d'un photocall pour le film "Le Regne Animal" lors de la 76e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 18 mai 2023. (AFP)
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  • Romain Duris revient mercredi dans "Une part manquante", drame franco-japonais sur des parents confrontés à l'enlèvement d'un enfant binational par l'autre
  • Le film est inspiré du parcours, médiatisé ces dernières années, de pères français qui ont eu un enfant avec une femme japonaise, se sont séparés et sont privés de toute visite

PARIS: On l'avait quitté père d'un ado mutant dans "Le règne animal", Romain Duris revient mercredi dans "Une part manquante", drame franco-japonais sur des parents confrontés à l'enlèvement d'un enfant binational par l'autre.

Le film est inspiré du parcours, médiatisé ces dernières années, de pères français qui ont eu un enfant avec une femme japonaise, se sont séparés et sont privés de toute visite et de tout lien au nom du principe de continuité du foyer familial, très fort au Japon.

Jay, le personnage joué par Romain Duris, est coincé depuis des années à Tokyo où il est devenu chauffeur de taxi, arpentant les rues dans le vain espoir de croiser un jour son ex-famille et sa fille Lily qu'il n'a plus revue depuis ses trois ans.

Cette dernière, devenue ado, a presque tout oublié de sa vie d'avant, la famille de sa mère ne voulant plus entendre parler de Jay et le menaçant de poursuites judiciaires s'il s'approche.

S'ajoutent à ce décor une série d'âmes errantes, parents isolés confrontés à la même situation qui se retrouvent pour des groupes de parole. Avec un même dilemme: hausser le ton et réclamer ses droits, au risque de finir en prison ou d'être expulsé du Japon, ou faire profil bas au risque que son enfant l'oublie.

Ce petit monde va être bousculé par l'arrivée d'une maman décidée à ne pas se laisser faire, jouée par Judith Chemla, et par la rencontre entre Jay et une jeune lycéenne qu'il doit conduire au lycée et qui fait renaître chez lui l’espoir de retrouver Lily.

Tout en délicatesse, le film est centré sur le seul point de vue du parent privé de son enfant, le plus souvent le père.

Six ans après "Nos Batailles", un film remarqué sur la paternité, lui aussi et déjà avec Romain Duris, le réalisateur Guillaume Senez a emmené l'acteur s'immerger dans le monde de ces parents coincés au Japon qui tentent de soulever des montagnes pour retrouver leur enfant.

"Le phénomène est politique. Le gouvernement ne veut pas que les gens se séparent, divorcent, mais qu'ils restent mariés. C'est la politique de l'autruche", explique-t-il à l'AFP.

La pression internationale est montée depuis des années sur le Japon pour réformer son droit de la famille. L'éloignement total d'un enfant est très courant au Japon lorsqu'un couple se sépare mais est censé se raréfier avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi d'ici à 2026, qui crée la possibilité de la garde partagée.


Une artiste saoudienne sublime l'univers féminin arabe dans ses œuvres

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  • Fatimah Al-Nemer, artiste saoudienne, dévoile sa passion pour la narration des histoires féminines à travers un art multiforme, mêlant habilement collage, photographie et art textile
  • L'artiste réside actuellement sur l'île de Tarout, dont l'étymologie rappelle Ishtar, déesse mésopotamienne incarnant l'amour et la guerre

DUBAI: Fatimah Al-Nemer, artiste saoudienne, dévoile sa passion pour la narration des histoires féminines à travers un art multiforme, mêlant habilement collage, photographie et art textile. Son inspiration puise dans son enfance, profondément marquée par les présences féminines, tant familiales que mythologiques.

Née à Al-Qatif, une des plus anciennes villes de la Province Orientale du Royaume, l'artiste réside actuellement sur l'île de Tarout, dont l'étymologie rappelle Ishtar, déesse mésopotamienne incarnant l'amour et la guerre. "Cette terre respire l'histoire", partage-t-elle, "elle existait déjà six siècles avant notre ère."

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"Color of Life." (Photo fournie)

Al-Qatif, sa ville natale, vibre d'une intense vie artistique. "Notre héritage culturel nous a façonnés", raconte-t-elle. "C'était un carrefour enchanteur où convergaient les marchands de Perse et d'Anatolie. Ces récits ont bercé notre jeunesse."

Sa première muse fut sa mère, dont la sensibilité artistique s'est manifestée par un soutien indéfectible, lui procurant matériel créatif et encouragements, même lorsqu'elle s'aventurait à peindre sur les murs familiaux.  "Elle allait jusqu'à financer mes cours d'art", confie Al-Nemer. "Elle me désignait toujours comme l'artiste de la famille. Sans elle, je n'aurais jamais pu embrasser cette carrière artistique", reconnaît-elle.

Pendant son enfance, l'art représentait son unique exutoire. "J'étais une enfant timide, en proie à l'anxiété sociale. L'art est devenu ma voix", confie-t-elle. "Il m'a donné confiance en moi. Je dessinais partout, sur les murs comme sur le papier. Que je sois triste ou heureuse, je traduisais mes émotions par le dessin. L'art m’a profondément marquée jusqu'à devenir mon véritable langage."

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Al-Nemer aux côtés de "Malak" (ange), l'une de ses œuvres. (Photo: fournie)

À peine majeure, elle endosse déjà le rôle de professeure d'art tout en exerçant comme créatrice de bijoux. L'année 2009 marque un tournant : elle s'envole pour la Jordanie où elle entreprend des études de design d'intérieur à l'Université de Philadelphie d'Amman.

"La Jordanie était imprégnée de culture. L'environnement artistique y était foisonnant, peuplé d'artistes et de poètes. On ne se limitait pas à étudier l'art, on vivait la culture au quotidien, notamment au théâtre où j'ai même eu l'occasion de me produire", confie-t-elle.

À ses débuts, l'artiste saoudienne explorait différentes techniques, de la peinture à l'huile au fusain, créant des œuvres oscillant entre classicisme, surréalisme et symbolisme. Elle s'est ensuite tournée vers l'autoportrait exclusif, une période qui, selon ses dires, a provoqué certaines tensions familiales et sociales, particulièrement lors de la diffusion de ses œuvres dans la presse.

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"Gold." (Photo: fournie)

"Je pense que je cherchais à affirmer : 'Je suis Fatimah. Acceptez-moi comme je suis. Je suis artiste, j'incarne cette identité et ma culture, et j'en suis fière'", révèle-t-elle.

Au fil du temps, son regard s'est porté au-delà d'elle-même, s'ouvrant à d'autres figures féminines. Les histoires intimes de ses compatriotes saoudiennes sont devenues une source d'inspiration majeure. "J'écoutais leurs récits et les vivais intensément, comme si j'étais l'héroïne de leurs histoires", témoigne-t-elle.

Son art a évolué des autoportraits controversés vers des œuvres célébrant les femmes saoudiennes et arabes. Ses créations, semblables à des tapis richement ornementés, rendent hommage aux femmes parées de leurs tenues traditionnelles, tenant des objets emblématiques de leur patrimoine - ici un instrument de musique, là un brûle-encens. À travers cette imagerie riche et complexe, elle affirme son attachement viscéral à ses origines.

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"Princess of the North 1." (Photo: fournie)

"Mon art tente de saisir l'essence de la femme arabe dans toute sa noblesse", explique Al-Nemer. "Elle incarne à la fois le papillon, la mère, la sœur, le médecin. Elle transcende la simple représentation physique; c'est tout un univers qui vit en elle. Mes œuvres sont une forme d'hommage à tout ce qu'elle symbolise et à sa contribution inestimable à notre société."

Ces créations, entamées il y a près de dix ans, constituent un précieux travail d'archiviste, documentant minutieusement les costumes traditionnels saoudiens et leur symbolique culturelle. L'artiste y explore les spécificités de différentes régions du Royaume, en commençant, naturellement, par sa terre natale.

Dans ses portraits, les femmes apparaissent souvent les yeux ou la bouche voilés. Un choix artistique qui, tout en invitant le spectateur à s'attarder sur les détails environnant ces silhouettes féminines, témoigne aussi des restrictions créatives de sa jeunesse, époque où l'art figuratif était peu apprécié dans le Royaume. Aujourd'hui, portée par l'ouverture culturelle de l'Arabie Saoudite, l'artiste jouit d'une liberté d'expression nouvelle.

"Pour nous, artistes, c'est une véritable révolution", confie-t-elle en évoquant l'effervescence culturelle qui anime aujourd'hui l'Arabie Saoudite. "L'art a transcendé sa dimension professionnelle."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com