Pour Washington, le ballon chinois «clairement» équipé d'outils d'espionnage

Une image tirée d'une vidéo de téléphone portable prise par Haley Walsh à Myrtle Beach, en Caroline du Sud, montre un ballon de surveillance chinois présumé après qu'il a été abattu (Photo, AFP/Haley Walsh).
Une image tirée d'une vidéo de téléphone portable prise par Haley Walsh à Myrtle Beach, en Caroline du Sud, montre un ballon de surveillance chinois présumé après qu'il a été abattu (Photo, AFP/Haley Walsh).
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Publié le Samedi 11 février 2023

Pour Washington, le ballon chinois «clairement» équipé d'outils d'espionnage

  • Les clichés pris par des avions espions U2 indiquent que le matériel du ballon «était clairement fait pour de l'observation à des fins d'espionnage»
  • Le ballon «était équipé de panneaux solaires assez larges pour fournir l'énergie nécessaire à faire fonctionner de multiples capteurs collectant du renseignement»

WASHINGTON: Des images capturées par des avions militaires américains montrent que le ballon chinois qui a survolé les Etats-Unis la semaine passée était bien équipé d'outils d'espionnage, et non destinés à la météo, ont affirmé jeudi des responsables américains.

Les clichés pris par des avions espions U2 indiquent que le matériel du ballon "était clairement fait pour de l'observation à des fins d'espionnage, et ne colle pas avec un équipement de ballon-sonde météo", a déclaré un haut responsable du département d'Etat américain, sous couvert de l'anonymat.

"Il avait de nombreuses antennes, un ensemble probablement capable de collecter et géo-localiser des communications", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le ballon "était équipé de panneaux solaires assez larges pour fournir l'énergie nécessaire à faire fonctionner de multiples capteurs collectant du renseignement", a-t-il encore précisé.

Washington a abattu samedi au large de sa côte Atlantique un ballon qui avait survolé des sites militaires sensibles et avait été qualifié par Pékin d'aéronef "civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques".

Cet accrochage diplomatique avait mené le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à repousser une rare visite en Chine.

Les autorités américaines s'affairent toujours à récolter les débris du ballon dans l'Atlantique, près des côtes de Caroline du Sud.

Un responsable du FBI, qui est chargé de les examiner, a indiqué que seul une "petite partie" des équipements de surveillance avait été récupérée.

"Les pièces qui ont été récupérées et apportées au FBI sont très limitées", a-t-il dit, précisant qu'elles sont examinées dans les laboratoires de la police fédérale à Quantico, en Virginie.

Ce qui a été récupéré jusqu'ici flottait à la surface de l'océan, a précisé le responsable qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.

La plus grande partie des équipements, notamment les vastes panneaux solaires, a coulé à une profondeur de 14 mètres lorsque le ballon a été abattu samedi.

Washington ajoute six entreprises chinoises à sa liste noire

Les Etats-Unis ont ajouté vendredi six entreprises chinoises à leur liste noire, leur interdisant l'accès aux technologies et biens américains sans autorisation.

"L'utilisation par la Chine de ballons à haute altitude viole notre souveraineté et menace la sécurité nationale des États-Unis", a déclaré le sous-secrétaire au Commerce pour l'industrie et la sécurité, Alan Estevez, cité dans le communiqué du département du Commerce.

La liste noire américaine sur laquelle ont été placées ces six entreprises chinoises "est un outil puissant pour identifier et bloquer les acteurs qui cherchent à utiliser leur accès aux marchés mondiaux pour nuire et menacer la sécurité nationale américaine", a déclaré le secrétaire adjoint au Commerce, Don Graves.

"Nous n'hésiterons pas à utiliser (cette) liste et nos autres outils de réglementation et d'application pour protéger la sécurité nationale des États-Unis", a-t-il assuré.

Lien «direct» avec l'armée chinoise

Le FBI n'a pas précisé si ces pièces avaient été localisées mais il a prévenu que le mauvais temps risquait de gêner leur récupération.

Les Etats-Unis estiment que le ballon était contrôlé par l'armée chinoise et faisait partie d'une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d'espionnage.

"Nous sommes convaincus que le fabricant du ballon a un lien direct avec l'armée chinoise", a ajouté le haut responsable du département d'Etat.

Il a indiqué que Washington soupesait d'éventuelles mesures à l'encontre d'entités chinoises liées au ballon - ce qui pourrait indiquer de possibles sanctions à venir.

Lors d'une audition au Congrès, une responsable du Pentagone a défendu la décision de l'armée américaine de ne pas abattre le ballon au large de l'Alaska, dès qu'il a pénétré l'espace aérien des Etats-Unis, le 28 janvier.

Il aurait été beaucoup plus difficile et "extrêmement dangereux" de le récupérer dans les eaux glacées du Pacifique nord, profondes de plus de 5 000 mètres, a noté Melissa Dalton, chargée de l'Amérique du Nord au ministère de la Défense.

"Nous l'avons surveillé et évalué en continu, et nous en avons appris davantage sur les capacités et les techniques" d'espionnage de la Chine, a-t-elle assuré.

Les élus de la Chambre américaine des représentants ont par ailleurs dénoncé à l'unanimité "l'utilisation par le Parti communiste chinois d'un ballon espion", estimant qu'il s'agit d'une "violation éhontée de la souveraineté des Etats-Unis".

La Chine a aussi confirmé jeudi avoir refusé un appel téléphonique du chef du Pentagone Lloyd Austin samedi, peu après la destruction du ballon.

"Cet acte irresponsable et gravement erroné n'a pas créé un climat propice au dialogue et aux échanges entre les deux armées", a justifié le ministère chinois de la Défense dans un communiqué.


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".