Fragilisée, la Moldavie se dote d'un nouveau Premier ministre pro-européen

La présidente moldave Maia Sandu prononce un discours lors de la troisième conférence ministérielle de soutien de la plateforme à la Moldavie au «Centre de Conférence Ministériel» à Paris, le 21 novembre 2022 (Photo, AFP).
La présidente moldave Maia Sandu prononce un discours lors de la troisième conférence ministérielle de soutien de la plateforme à la Moldavie au «Centre de Conférence Ministériel» à Paris, le 21 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 février 2023

Fragilisée, la Moldavie se dote d'un nouveau Premier ministre pro-européen

  • Dans une décision relevant apparemment de motifs politiques internes, la Première ministre Natalia Gavrilita a remis dans la matinée sa démission, après un an et demi au pouvoir
  • Ancien ministre de l'Intérieur et entrepreneur dans la fintech, Dorin Recean, 48 ans, va prendre le relais

CHISINAU: La Moldavie a nommé vendredi un nouveau Premier ministre pro-européen, Dorin Recean, quelques heures à peine après la démission de sa prédécesseure et le survol de son territoire par un missile russe.

Cette ex-république soviétique subit de plein fouet les conséquences de la guerre dans l'Ukraine voisine, entre crise énergétique et "tentatives de déstabilisation" de Moscou.

Dans une décision relevant apparemment de motifs politiques internes, la Première ministre Natalia Gavrilita a remis dans la matinée sa démission, après un an et demi au pouvoir.

La veille, les services de renseignement moldaves avaient confirmé des informations de Kiev selon lesquelles Moscou planifiait de renverser le gouvernement de Chisinau.

"Il est temps pour moi de partir", a expliqué la responsable de 45 ans devant la presse, évoquant "un manque de soutien et de confiance dans le pays".

La présidente Maia Sandu l'a remerciée pour "son sacrifice et ses énormes efforts pour gouverner à travers autant de crises", avant de nommer promptement son successeur.

Ancien ministre de l'Intérieur et entrepreneur dans la fintech, Dorin Recean, 48 ans, va prendre le relais. Il occupait depuis février 2022 le rôle de conseiller auprès de la cheffe d'Etat dans les questions de défense.

Il doit maintenant recevoir la confiance du Parlement, un vote qui devrait se dérouler sans accrocs: le parti pro-européen dispose du soutien de 63 députés sur 101 sièges.

"Nous avons besoin d'unité pour surmonter cette période difficile", a insisté Mme Sandu lors d'une courte allocution, promettant la mise en place "rapide" d'un nouveau cabinet.

"Notre pays va sortir la tête haute de cette période troublée", a-t-elle ajouté.

Multiples crises

La Moldavie, petite nation de 2,6 millions d'habitants nichée entre l'Ukraine et la Roumanie, est confrontée à de nombreux défis.

Candidate depuis fin juin à l'entrée dans l'UE, elle doit compter avec des soldats russes sur son sol, dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie.

Vendredi, le ministère de la Défense a détecté un projectile ayant survolé deux villages dans sa course vers l'Ukraine. L'ambassadeur de la Russie a été convoqué dans la foulée.

La Moldavie avait connu un incident similaire en octobre 2022. Des débris ont également été retrouvés à plusieurs reprises.

"Je condamne fermement la violation de notre espace aérien", a réagi la présidente sur Twitter en évoquant le projectile. "La Moldavie mérite la paix comme la sécurité et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour y parvenir", a-t-elle écrit.

"Notre statut de neutralité ne signifie pas que nous ne devons pas renforcer nos défenses pour assurer notre sécurité", a-t-elle ajouté, son pays n'étant pas membre de l'Otan.

Maia Sandu a récemment accusé Moscou d'être derrière des trafics d'armes, de biens, de traites d'humains ou de financer des manifestations antigouvernementales, évoquant une "guerre hybride".

Extrêmement dépendante de la Russie, la Moldavie est aussi secouée par une crise énergétique.

Elle a subi une réduction drastique des livraisons par Gazprom et a aussi été victime de pannes d'électricité massives à la suite de frappes russes sur des sites énergétiques ukrainiens.


L'Indonésie est en état d'alerte maximale alors que le volcan Sulawesi continue d'entrer en éruption

Le volcan du Mont Ruang entre en éruption à Sitaro, Sulawesi du Nord, le 19 avril 2024. (AFP)
Le volcan du Mont Ruang entre en éruption à Sitaro, Sulawesi du Nord, le 19 avril 2024. (AFP)
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  • Plus de 7 500 personnes vivant à proximité du volcan ont été évacuées à ce jour.
  • L'activité volcanique est fréquente en Indonésie, qui se trouve sur la "ceinture de feu" du Pacifique.

JAKARTA : Les autorités indonésiennes étaient en état d'alerte maximale samedi, alors qu'un volcan situé dans le nord de l'île de Sulawesi continue d'entrer en éruption. Des milliers de personnes vivant à proximité ont été contraintes de quitter leur domicile.

Le mont Ruang, situé au nord de l'île des Célèbes, a connu au moins huit éruptions depuis le 16 avril, dont une importante le mercredi soir, ce qui a incité l'agence indonésienne de volcanologie à lancer son alerte maximale, qui indique une éruption active.

Le centre a enregistré au moins deux éruptions samedi, le cratère émettant une fumée blanche et grise à plus de 1 200 mètres au-dessus de son sommet après minuit, suivie d'une autre éruption à midi qui a libéré une colonne de cendres d'environ 250 mètres.

"D'après les observations visuelles, le 20 avril 2024 à 12 h 15, l'activité volcanique du mont Ruang est toujours élevée", a déclaré Muhammad Wafid, chef du département de géologie du ministère de l'énergie et des ressources minérales, dans un communiqué.

"Le danger potentiel est une éruption explosive qui peut provoquer la projection de roches volcaniques dans différentes directions, suivie de nuages, ainsi qu'une éruption effusive ou une coulée de lave.

Les autorités ayant établi une zone d'exclusion de six kilomètres autour du volcan, environ 7 500 personnes ont été évacuées à ce jour, dont plus de 1 500 habitants de la petite île où se dresse le mont Ruang et environ 6 000 personnes vivant sur l'île voisine de Tagulandang, au nord-est du volcan, selon les dernières données de l'Agence nationale indonésienne d'atténuation des catastrophes. Des milliers d'autres personnes sont encore menacées.

L'aéroport international de la ville de Manado, située à moins de 100 kilomètres du mont Ruang, est fermé au moins jusqu'à dimanche en raison des cendres volcaniques.

"Des inquiétudes subsistent, car nos appareils continuent d'enregistrer des tremblements et des séismes volcaniques, ce qui indique que les fluides magmatiques continuent de se déplacer des profondeurs vers la surface", a déclaré à Arab News Hendra Gunawan, directeur de l'agence indonésienne de volcanologie.

"Il y a encore un potentiel pour d'autres éruptions... Et un tsunami peut se produire s'il y a un grand flux de matériaux volcaniques dans la mer.

L'Indonésie, un vaste archipel, compte environ 120 volcans actifs. Le pays connaît une activité sismique et volcanique fréquente en raison de sa situation sur l'arc de volcans et de lignes de faille du bassin du Pacifique, connu sous le nom de "cercle de feu".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Des efforts sont déployés pour rapatrier les Philippins tués dans les inondations aux Émirats arabes unis

Des voitures sont bloquées dans une rue inondée à Dubaï, le 19 avril 2024. (AFP)
Des voitures sont bloquées dans une rue inondée à Dubaï, le 19 avril 2024. (AFP)
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  • Au moins trois Philippins ont perdu la vie dans ces inondations sans précédent.
  • Le consulat philippin a reçu des demandes d'assistance d'au moins 100 Philippins.

Manille : Le gouvernement philippin aide les Philippins touchés par les pluies et les inondations record qui ont frappé les Émirats arabes unis cette semaine, ont déclaré les autorités samedi, alors qu'il s'efforce de rapatrier les ressortissants qui ont perdu la vie.

Une forte tempête a d'abord frappé Oman le week-end dernier, tuant au moins 20 personnes, avant de s'abattre sur les Émirats arabes unis mardi, provoquant les pluies les plus importantes depuis 75 ans et paralysant l'État du Golfe.

Le département philippin des travailleurs migrants a confirmé la mort d'au moins trois Philippins, décédés dans des accidents de la route alors que leurs véhicules étaient submergés par les eaux.

Le consul général des Philippines, Marford Angeles, a déclaré à Arab News que le consulat avait reçu des demandes d'assistance d'au moins 100 Philippins - certains travaillant aux Émirats arabes unis, d'autres étudiants, et d'autres encore transitant par Dubaï.

"Plus d'un million de ressortissants philippins résident actuellement aux Émirats arabes unis [...]. La majorité des demandes d'assistance reçues jusqu'à présent par le consulat proviennent des émirats très peuplés de Dubaï et de Sharjah, ce qui reflète la concentration de résidents philippins dans ces régions", a-t-il déclaré.

"Les conditions météorologiques sans précédent aux Émirats arabes unis ont affecté la plupart des résidents.

Les trois Philippins qui ont perdu la vie dans les inondations sont deux femmes qui sont mortes à l'intérieur de leur véhicule inondé, et un homme qui est décédé après avoir été grièvement blessé lorsque son véhicule est tombé dans un gouffre. Ses deux passagers ont été hospitalisés.

"Le département des travailleurs migrants, par l'intermédiaire de ses bureaux des travailleurs migrants à Dubaï et à Abou Dhabi, collabore avec les autorités locales pour le rapatriement des dépouilles de trois travailleurs philippins d'outre-mer (OFW) décédés lors des graves inondations", a déclaré le DMW dans un communiqué.

"Deux autres OFW, tous deux de sexe masculin, ont été blessés lors de l'accident de véhicule qui s'est produit dans le gouffre. Ils se remettent de leurs blessures".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L’Iran minimise l’impact de l’attaque israélienne, la communauté internationale appelle à la retenue

Vendredi, avant l'aube, des explosions ont été entendues près d'une base militaire dans la région d'Ispahan dans le centre de l'Iran (Photo, AFP/Archives)
Vendredi, avant l'aube, des explosions ont été entendues près d'une base militaire dans la région d'Ispahan dans le centre de l'Iran (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais "il n'y a pas eu d'attaque de missiles", a indiqué le porte-parole de l'agence iranienne de l'espace
  • Selon le New York Times, qui cite des responsables iraniens, l'attaque a été menée par de petits drones, probablement lancés depuis le territoire iranien

TEHERAN, La communauté internationale appelle à la retenue après une attaque de représailles contre l'Iran attribuée à Israël, dans un contexte d'escalade au Moyen-Orient depuis la guerre dévastatrice à Gaza où les frappes se poursuivent samedi.

Après une journée de haute tension vendredi dans la région, les frappes aériennes continuent dans différents secteurs de la bande de Gaza.

En Irak, un "bombardement", dont l'origine demeure inconnue, a fait des victimes sur une base abritant des troupes de l'armée et d'anciens paramilitaires pro-Iran de la coalition Hachd al-Chaabi, ont rapporté des sources de sécurité, le tout dans un contexte régional déjà explosif.

Vendredi, avant l'aube, des explosions ont été entendues près d'une base militaire dans la région d'Ispahan dans le centre de l'Iran. Mais les autorités iraniennes ont minimisé l'impact des explosions et n'ont pas accusé directement Israël, qui ne les a pas revendiquées.

Des médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains, ont affirmé qu'il s'agissait d'une opération israélienne menée en riposte à une attaque iranienne inédite aux drones et aux missiles contre Israël le 13 avril. Israël a juré de faire payer à l'Iran, son ennemi juré, le prix de son attaque.

Un haut responsable auprès du Congrès américain qui n'a pas souhaité être nommé a confirmé une attaque israélienne en Iran.

Des drones ont été abattus mais "il n'y a pas eu d'attaque de missiles", a indiqué le porte-parole de l'agence iranienne de l'espace. Il n'y a "eu, jusqu'à présent, aucune attaque aérienne depuis l'extérieur des frontières contre Ispahan ou d'autres régions du pays", a-t-il ajouté.

Selon le New York Times, qui cite des responsables iraniens, l'attaque a été menée par de petits drones, probablement lancés depuis le territoire iranien.

De son côté, le Washington Post, citant un responsable israélien ayant requis l'anonymat, a affirmé que l'attaque visait à montrer à l'Iran qu'Israël avait la capacité de frapper à l'intérieur de son territoire.

Pour sa part, l'armée israélienne a refusé de commenter ces événements en Iran.

Désescalade

Les Etats-Unis "n'ont pas été impliqués dans une opération offensive" a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, soulignant que "l'objectif" de son pays et des autres membres du G7, réunis à Capri, en Italie, était "la désescalade".

La Maison Blanche n'a pas commenté ces événements sinon pour dire que le président Biden était informé en "temps réel" par ses conseillers à la sécurité nationale et que Washington ne veut pas "d'une guerre étendue avec l'Iran".

Signe de l'inquiétude croissante, l'ambassade américaine en Israël a néanmoins ordonné à ses employés de limiter leurs déplacements dans le pays. Et l'ambassade de Chine en Iran a appelé ses ressortissants à prendre leurs "précautions".

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fait état de contacts avec l'Iran et Israël. "Nous avons dit aux Israéliens que l'Iran ne veut pas d'escalade", a-t-il précisé.

"Il est grand temps d'arrêter le cycle dangereux de représailles au Moyen-Orient", a dit le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, cité par son porte-parole.

 Contre-attaque calibrée

Pour Sanam Vakil, expert à Chatham House, "la contre-attaque d'Israël contre l'Iran (...) a été calibrée pour éviter des dommages et une nouvelle agression iranienne".

"Tant que l'Iran continue de nier l'attaque et d'en détourner l'attention et qu'aucune autre attaque n'est constatée, les deux parties ont pour l'instant la possibilité de faire baisser l'escalade", a-t-il fait valoir.

Lors de la première attaque directe jamais menée par l'Iran contre le territoire israélien le 13 avril, Israël a affirmé avoir intercepté avec ses alliés, principalement les Etats-Unis, la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens.

L'Iran a dit avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.

Gaza, Turquie, Washington

Les tensions entre Israël et l'Iran se déploient dans le contexte de la guerre en cours depuis plus de six mois dans la bande de Gaza et qui a fait 34.012 morts, principalement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Israël a lancé une vaste offensive à Gaza après une attaque sur son territoire le 7 octobre par des commandos du Hamas, soutenu par l'Iran, et qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël a dit vouloir anéantir le Hamas, mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par Israël, l'Union européenne et Israël

Outre le lourd bilan humain et les destructions, les quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU qui exhorte à l'entrée de plus d'aide humanitaire dans ce petit territoire.

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh est arrivé vendredi soir en Turquie et doit être reçu par le président Recep Tayyip Erdogan au moment où le Qatar dit vouloir "réévaluer" son rôle de médiateur dans le conflit à Gaza.

Le Qatar, qui piétine dans la négociation d'une trêve entre le Hamas et Israël, menace de se retirer sous les critiques israéliennes et de certains démocrates américains. Or la Turquie, qui a des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

A Washington, la Chambre américaine des représentants va voter samedi sur un grand plan d'aide pour l'Ukraine, Taïwan et Israël, avec notamment 13 milliards de dollars d'assistance militaire à cet allié en guerre avec le Hamas.