Otan: le départ de Stoltenberg lance la course pour sa succession

Dans cette photo d'archive prise le 25 février 2022, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, assiste à l'ouverture d'un sommet vidéo de l'OTAN sur l'invasion russe de l'Ukraine au siège de l'OTAN à Bruxelles. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 25 février 2022, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, assiste à l'ouverture d'un sommet vidéo de l'OTAN sur l'invasion russe de l'Ukraine au siège de l'OTAN à Bruxelles. (AFP)
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Publié le Dimanche 12 février 2023

Otan: le départ de Stoltenberg lance la course pour sa succession

  • En mars 2022, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les dirigeants de l'Alliance avaient décidé de prolonger le mandat de M. Stoltenberg jusqu'au 30 septembre 2023
  • Désormais «il n'a pas l'intention de demander une nouvelle prolongation de son mandat», a déclaré la porte-parole Oana Lungescu

BRUXELLES: L'Otan a confirmé dimanche le départ en octobre prochain de son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg, et relancé les spéculations sur sa succession.

Il n'y a pas encore de consensus sur le remplaçant de l'ancien Premier ministre norvégien, en fonction depuis 2014. Mais de nombreuses pistes sont ouvertes, notamment le choix d'une femme pour devenir la première patronne de l'Alliance militaire après 17 hommes, ont souligné des diplomates.

Le poste de secrétaire général revient traditionnellement à un Européen, car le chef militaire de l'Otan, à la tête du Commandement suprême allié en Europe, est un Américain. Depuis la création du poste en avril 1952, il a été très souvent confié à un ministre des Affaires étrangères où à un ministre de la Défense.

Certains alliés envisageaient de prolonger à nouveau le mandat de Jens Stoltenberg jusqu'en 2024, mais l'intéressé, qui aura 64 ans en mars, à fait savoir dimanche, à son retour des Etats-Unis, son souhait de quitter ses fonctions au plus tard cette année.

"Le mandat du secrétaire général a été prolongé trois fois et il a servi pendant un total de presque neuf ans", a déclaré sa porte-parole Oana Lungescu. "Il n'a pas l'intention de demander une nouvelle prolongation".

Cette décision relance la course à sa succession et certains gouvernements ont commencé à faire circuler des noms dans les médias. La nomination se fait par consensus au niveau des ambassadeurs des 30 pays avec un droit de vote décisif de Washington. Le choix devrait en principe être connu pour le sommet de l'Otan organisé les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie.

Le temps d'une femme ? 

L'idée de la désignation d'une femme issue d'un pays membre de l'Union européenne a été lancée lorsque Jens Stoltenberg a été appelé en février 2022 à la tête de la banque centrale de Norvège.

Il devait prendre ses nouvelles fonctions en décembre suivant, mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a chamboulé l'agenda. En mars 2022 les dirigeants de l’Otan ont prolongé son mandat jusqu’au 30 septembre 2023.

Pendant sept décennies, l'Alliance a été dirigée par des hommes originaires de pays de l'Europe de l'Ouest. Les quatre derniers chefs de l'Otan ont été un Britannique, un Néerlandais, un Danois et un Norvégien, avec un intérim italien.

Mais les intérêts stratégiques de l'organisation se sont déplacées vers son flanc oriental, où les nouveaux membres sur les côtes de la Baltique et de la mer Noire sont en première ligne face à une Russie agressive.

La Pologne et les Pays baltes considèrent désormais que leurs mises en garde de longue date à l'égard de Moscou sont justifiées, et ils ont pris la tête des appels à armer et à soutenir l'Ukraine contre l'invasion.

Les candidatures de la Première ministre lituanienne Ingrida Simonyte ou de son homologue estonienne Kaja Kallas comptent de nombreux soutiens, sans toutefois faire consensus, selon des sources diplomatiques.

Toutes deux ont adopté depuis longtemps une ligne diplomatique très dure à l'égard de la Russie, ce qui leur vaut les soutiens des alliés les plus opposés à Moscou, mais de sérieuses réserves dans de nombreuses capitales.

La nomination d'un Balte serait perçue comme trop provocante à l'égard de la Russie et pourrait entraîner un conflit direct avec Moscou.

Aucune candidature n'a encore été officialisée, mais d'autres noms circulent. La présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, ancienne ministre de la Défense, serait intéressée par le poste, mais son mandat court jusqu'à fin 2024 et la décision annoncée dimanche par Jens Stoltenberg de se retirer en octobre la met hors course, a expliqué un responsable européen.

Les Néerlandais ont une candidate avec leur ministre de la Défense, Kajsa Ollongren. La Grande-Bretagne, qui a déjà fourni trois secrétaires généraux au cours de l'histoire de l'Otan, pourrait jouer la carte de son ministre de la Défense, Ben Wallace, mais le Brexit le disqualifie pour les 21 alliés membres de l'UE. La France ne présente jamais de candidat, mais sa voix compte pour la désignation du secrétaire général et ses positions seront déterminantes.

La désignation d'un secrétaire général non européen est évoquée comme un joker avec la candidature de la vice-première ministre canadienne Chrystia Freeland. mais l'idée ne prend pas. "Il n'y a pas de consensus", a reconnu un haut responsable de l'Otan.

Le président américain Joe Biden n'a pas encore réfléchi à la succession, fait-on savoir à la Maison-Blanche.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.