L'effroyable bilan d'une année de guerre en Ukraine

Sur cette photo d'archive prise le 24 février 2022, de la fumée noire s'élève d'un aéroport militaire à Chuguyev près de Kharkiv. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 24 février 2022, de la fumée noire s'élève d'un aéroport militaire à Chuguyev près de Kharkiv. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 février 2023

L'effroyable bilan d'une année de guerre en Ukraine

  • 180 000 morts ou blessés parmi les soldats russes, 100 000 côté ukrainien: le bilan, selon la Norvège, des pertes militaires donne le vertige
  • La Kyiv school of economics estimait en janvier le montant des dommages à 138 milliards de dollars, et plus de 34 milliards de pertes pour l'agriculture

PARIS: Le 24 février 2022, Vladimir Poutine lâchait ses troupes sur l'Ukraine, pour ce qui était censé être une opération éclair. Un an de guerre plus tard, Kiev continue de résister, mais le bilan, des dizaines de milliers de morts, des destructions dantesques, une économie à genoux, est terrifiant.

Pertes militaires abyssales

180 000 morts ou blessés parmi les soldats russes, 100.000 côté ukrainien: le bilan, selon la Norvège, des pertes militaires donne le vertige. D'autres sources occidentales évoquent 150 000 pertes dans chaque camp. A comparer, pour la partie russe, aux 15 000 soldats de l'Armée rouge tués en dix années de guerre en Afghanistan (1979-1989).

Les termes de "boucherie", de "chair à canon" sont régulièrement employés côté ukrainien pour définir la stratégie russe: des appelés mal formés envoyés presque le sabre au clair, promis à la mort, face à de solides défenses ukrainiennes.

Des milliers de prisonniers russes ont également rejoint les rangs de la milice Wagner. Ils seraient tenus en joue par leurs compagnons d'armes, interdits de rebrousser chemin, même face à des objectifs imprenables, affirment Kiev et ses partenaires.

Ces multiples assauts russes engendrent toutefois d'importantes pertes côté ukrainien. En témoignent les multitudes de drapeaux jaune et bleu ornant les cimetières du pays.

Terrible tribut civil

A Marioupol, ville portuaire du Sud transformée en squelette noirci, les corps jonchaient les rues au terme de trois mois de bombardements russes. Plus de 20 000 civils ukrainiens ont péri dans cette bataille achevée en mai, estimait Kiev.

Au total, ils seraient 30 000 à 40 000 à avoir perdu la vie dans le conflit, selon des sources occidentales. Fin janvier, l'ONU évaluait à 18 000 le nombre de tués et de blessés, tout en reconnaissant que "les chiffres réels sont considérablement plus élevés". Parmi les morts, plus de 400 enfants, selon Kiev.

La plupart des victimes sont mortes lors de bombardements russes, selon l'ONU. Comme à Dnipro, où mi-janvier une frappe d'un missile de croisière contre un immeuble d'habitation a fait au moins 45 morts, dont six enfants. Le Kremlin a nié être responsable.

Moins meurtrières pour l'instant mais extrêmement dangereuses sur le long terme, les mines. 30% du territoire ukrainien est pollué, selon Kiev, qui est aussi accusée par Human Rights Watch HRW d'avoir disséminé des mines antipersonnel dans la région d'Izioum (est). Il faudra des décennies selon des spécialistes pour décontaminer les sols.

Crimes de guerre

La guerre en Ukraine restera associée à des images indélébiles: les cadavres de civils, certains les mains attachées dans le dos, éparpillés dans une rue de Boutcha, près de Kiev, après le retrait des forces russes en avril. Une peluche ensanglantée devant la gare de Kramatorsk, bombardée alors que des milliers de civils tentaient d'évacuer la région. Une maternité frappée à Marioupol en mars, et l'image d'une femme enceinte évacuée sur un brancard - elle ne survivra pas.

Près de 65 000 cas de crimes de guerre présumés ont été signalés, selon le commissaire européen à la Justice Didier Reynders.

Exécutions, viols, tortures, et kidnappings d'enfants - plus de 16.000 transférés en Russie ou en zone sous contrôle russe, selon Kiev - ont été imputés aux troupes russes, accusées en septembre par des enquêteurs de l'ONU d'avoir commis des crimes de guerre "à grande échelle".

L'Ukraine a été accusée à quelques reprises d'avoir commis des crimes de guerre sur des prisonniers russes, mais sans commune mesure avec les faits imputés aux forces de Moscou.

La Cour pénale internationale a ouvert dès le 2 mars 2022 une enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Ukraine.

1 500 km de ligne de front

L'est de l'Ukraine, à feu et à sang, évoque l'imagerie de la Grande Guerre. Soldats exténués au fond de tranchées boueuses, roulement incessant de l'artillerie, cratères démentiels causés par les obus, décors apocalyptiques de villes et villages rasés...

La ligne de front "active" s'étend sur 1.500 km du nord au sud dans l'est de l'Ukraine, selon le chef de l'armée ukrainienne Valery Zaloujny. Parmi les points chauds, Bakhmout, qualifié d'"enfer sur terre" par les combattants ukrainiens, fait l'objet d'une bataille sanglante depuis l'été. Forces russes et mercenaires de Wagner y progressent, mètre par mètre, depuis quelques semaines.

Quelques milliers de civils vivent encore dans les villes bombardées, terrés dans des caves, sans eau ni électricité, dépendants de l'aide humanitaire livrée par de courageux volontaires.

A l'arrière du front, des villes comme Kramatorsk ne sont pas épargnées par des frappes meurtrières. Quant aux zones libérées lors de la contre-offensive ukrainienne à l'automne, elles sont ravagées par les destructions et encore susceptibles de retomber aux mains des Russes.

Les troupes de Moscou occupent quelque 18% de l'Ukraine, mais, selon le général Zaloujny, Kiev a repris 40% des territoires occupés après l'invasion le 24 février.

Une économie à genoux

Immeubles ravagés, usines à l'arrêt, infrastructures en morceaux. Des images que l'on retrouve dans tout le sud et l'est de l'Ukraine, où les combats se concentrent depuis que les forces de Moscou ont échoué à prendre Kiev en avril.

Le coût est dramatique pour le pays, dont le PIB s'est contracté de 35% en 2022, selon la Banque mondiale. La Kyiv school of economics estimait en janvier le montant des dommages à 138 milliards de dollars, et plus de 34 milliards de pertes pour l'agriculture. Plus de 3 000 écoles ont été touchées, selon Kiev, et 239 lieux culturels, selon l'Unesco.

Depuis septembre, Moscou cible systématiquement les infrastructures énergétiques. En décembre, près de la moitié d'entre elles avaient été endommagées dans le pays, plongeant les Ukrainiens dans le noir et le froid.

Réfugiés

Selon l'ONU, les combats ont déjà poussé près de 8 millions de personnes à quitter l'Ukraine, et plus de 5 millions sont déplacées à l'intérieur du pays.

La Pologne est un des premiers pays d'accueil de ces déracinés, avec plus d'1 million de personnes.

Les responsables de l'occupation russe affirment de leur côté qu'au moins 5 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays pour la Russie. Kiev évoque pour sa part des "évacuations forcées".

Aide militaire occidentale

En avril, des cortèges de véhicules militaires ukrainiens datant de l'ère soviétique, dont certains étaient de véritables antiquités, traversaient l'Ukraine vers le Donbass (est).

Partout, les soldats de Kiev demandaient de l'armement occidental face à l'assaut russe.

Leur parole a été entendue. En novembre, le Kiel Institute estimait à environ 37,9 milliards d'euros les promesses d'aide militaire faites à Kiev par ses partenaires. Les Himars américains, ces lance-roquettes multiples d'une portée de 80 km, bien supérieure à celle des équipements russes, auraient contribué aux importantes avancées à l'automne de l'Ukraine, qui avait repris d'importants pans de son territoire dans les régions de Kharkiv (Nord-Est) et Kherson (Sud).

En janvier, l'Occident s'est décidé à livrer des blindés lourds à Kiev, franchissant une première ligne jaune. L'envoi d'avions à l'Ukraine, autre tabou, pourrait également advenir.


Bissau: formation d'un gouvernement, le président renversé est à Brazzaville

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
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  • La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre
  • Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale

BISSAU: La junte au pouvoir en Guinée-Bissau a formé samedi un nouveau gouvernement composé de 28 membres, en majorité des civils, quatre jours après avoir renversé le président Umaro Sissoco Embalo, qui est arrivé à Brazzaville.

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques.

La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre.

Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale. Quatre femmes intègrent aussi le gouvernement.

M. N'Tam a exhorté le nouveau gouvernement à "lutter contre la corruption et le trafic de drogue", dans ce pays très pauvre et considéré comme une plaque tournante de ce trafic entre l'Amérique latine et l'Europe.

Brièvement arrêté par les militaires mercredi, puis parti au Sénégal jeudi dans un vol affrété par le gouvernement sénégalais, M. Embalo "est arrivé à Brazzaville pour y rester", a affirmé samedi à l'AFP une source proche de la présidence congolaise, sous couvert de l'anonymat.

Echauffourées 

M. Embalo, 53 ans, est réputé proche du président congolais Denis Sassou Nguesso, et s'est rendu à plusieurs reprises en visite au Congo.

"Le président Embalo est arrivé en fin de matinée à Brazzaville à bord d'un jet privé affrété par les autorités", a indiqué à l'AFP une source proche du pouvoir congolais, jointe depuis Bissau.

Dans la capitale bissau-guinéenne, le Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), puissante et historique formation d'opposition, a dénoncé l'"envahissement" de son siège samedi matin dans la capitale et des "dégradations" par des "miliciens armés".

Selon le PAIGC, ces derniers ont "procédé à l'expulsion de toutes les personnes qui s'y trouvaient, à l’effraction des portes de bureaux et à la grave violation de l’intégrité des installations".

Le principal opposant Domingos Simoes Pereira - dirigeant du PAIGC, parti ayant mené la Guinée-Bissau à l'indépendance en 1974 - avait été écarté de la présidentielle du 23 novembre. Le parti avait ensuite soutenu le candidat d'opposition Fernando Dias, devenu le principal adversaire de M. Embalo lors du scrutin.

M. Pereira a été arrêté mercredi en Guinée-Bissau, selon des proches et un collaborateur.

Dans une déclaration jeudi à l'AFP, M. Dias affirme avoir largement remporté la présidentielle au premier tour et accuse M. Embalo d'avoir "organisé" le coup d'Etat pour empêcher son accession au pouvoir.

M. Dias affirme être "en sécurité" et se cacher dans le pays.

Par ailleurs, des échauffourées mineures ont eu lieu samedi dans la matinée dans un quartier périphérique de Bissau, non loin du siège de campagne de M. Dias, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Mercredi, les auteurs du putsch avaient expliqué vouloir garantir la "sécurité au niveau national et rétablir l'ordre", évoquant la découverte par les "renseignements généraux" d'un "plan visant à déstabiliser le pays avec l'implication des barons nationaux de la drogue".

Des opposants et des experts soupçonnent néanmoins M. Embalo, au pouvoir depuis 2020, d'avoir orchestré lui-même son renversement afin d'arrêter le processus électoral.

Coup "factice" 

La prise de pouvoir par les militaires a été largement critiquée, notamment par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a dénoncé une "violation des principes démocratiques".

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a suspendu la Guinée-Bissau de "tous ses organes décisionnels". L'Union africaine (UA) a également suspendu le pays de ses instances.

Samedi, le président du Conseil des Sages et ancien chef d'Etat du Nigeria, Goodluck Jonathan, qui faisait partie des observateurs des scrutins du 23 novembre, a à nouveau affirmé que le coup d'état était selon lui "factice".

Il répondait à un journaliste de la télévision nationale après avoir briefé le président nigérian Bola Tinubu sur la situation en Guinée-Bissau.

"C'est une cérémonie mise en scène par le chef de l'Etat (Embalo, NDLR) lui même", a-t-il accusé. "Nous sommes fatigués de tout cela en Afrique....", a-t-il fustigé.

La Guinée-Bissau, située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a déjà connu quatre coups d'Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal en 1974. La proclamation des résultats électoraux y a souvent donné lieu à des contestations.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".