L'Otan poursuit ses discussions sur l'aide militaire à l'Ukraine

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, lors d'une réunion des ministres de la défense de l'alliance au siège de l'Otan à Bruxelles, le 14 février (Photo, AFP).
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, lors d'une réunion des ministres de la défense de l'alliance au siège de l'Otan à Bruxelles, le 14 février (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 février 2023

L'Otan poursuit ses discussions sur l'aide militaire à l'Ukraine

  • «La priorité, l'urgence, est de fournir aux Ukrainiens les armements qui leur ont été promis pour maintenir leur capacité de se défendre», a insisté Jens Stoltenberg
  • «Nous allons fournir aux Ukrainiens les moyens de tenir et d'avancer pendant la contre-offensive de printemps», a assuré pour sa part le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin

BRUXELLES : Les membres de l'Otan poursuivent mercredi à Bruxelles leurs discussions pour accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine, laquelle insiste pour recevoir aussi des avions de combat afin de mieux résister à l'invasion russe.

"La priorité, l'urgence, est de fournir aux Ukrainiens les armements qui leur ont été promis pour maintenir leur capacité de se défendre", a insisté mardi Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Alliance, avant le début de cette réunion de deux jours du "groupe de Ramstein".

Toutes les décisions sur les envois d'armements à l'Ukraine sont prises au sein de cette instance constituée et présidée par les Etats-Unis, à laquelle participent une cinquantaine de pays, et qui tient habituellement ses réunions sur la base américaine de Ramstein en Allemagne.

Entamée mardi, la réunion à Bruxelles se poursuit mercredi. "Le programme de demain est tout aussi chargé. Nous consacrerons plus de temps aux chars", a commenté mardi soir sur Facebook le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

"Nous allons fournir aux Ukrainiens les moyens de tenir et d'avancer pendant la contre-offensive de printemps", a assuré pour sa part le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Il a insisté sur l'artillerie, la défense antiaérienne et les blindés, mais n'a pas cité les avions de combat dans les livraisons d'armements prévues.

Discussion sur les avions

"Les avions de combat ne sont pas la question la plus urgente mais une discussion est en cours", a assuré de son côté Jens Stoltenberg.

A Bruxelles, M. Reznikov a insisté à sa manière sur cette demande d'avions de combat pour Kiev en défroissant devant les caméras un foulard porté en pochette sur laquelle était dessiné un de ces appareils.

"Il est dans son rôle mais les Ukrainiens savent très bien qu'il faudra au moins une année pour les obtenir", a confié un des participants.

"Tout le monde comprend que la question de la défense antiaérienne et la question du réapprovisionnement en munitions sont beaucoup plus importantes en ce moment que la discussion sur les avions de combat", a soutenu le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius.

Plusieurs annonces ont été faites mardi, notamment celle de la fourniture d'un système de défense antiaérienne Mamba (SAM-T), l'équivalent du Patriot, par la France et l'Italie. Une arme qui vaut 500 millions d'euros.

La France va également produire des obus de 155 mm avec l'Australie, et les blindés AMX-10 promis à l'Ukraine seront livrés dans les prochains jours. Le Pentagone a annoncé, quant à lui, un contrat de 552 millions de dollars avec deux entreprises d'armement pour produire des obus de 155 mm pour Kiev. Les premières livraisons sont attendues en mars.

L'Allemagne a fait état de la relance d'une ligne de production de munitions pour les chars de défense antiaérienne Gepard. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, le premier contrat porte sur 300 000 munitions livrables à Kiev à partir de juillet.

«Guerre d'usure»

"Il s'agit d'une guerre d'usure et d'une bataille logistique", a insisté M. Stoltenberg. Le président russe "Vladimir Poutine ne se prépare pas à la paix. Il se prépare à une nouvelle offensive, à de nouvelles attaques".

Le chef de l'Otan avait averti lundi que l'Ukraine utilisait plus de munitions que l'Alliance ne pouvait en produire. "Cela épuise nos stocks et met nos industries de défense sous pression", avait-il dit.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté mardi dans la soirée sur la nécessité de livraisons rapides d'armes à son pays, la pression militaire russe étant de plus en plus forte dans l'est.

"L'Ukraine et ses partenaires font tout ensemble pour que l'Etat terroriste perde. Et pour que cela se produise le plus vite possible", a-t-il déclaré, évoquant des accords pour "plus de systèmes de défense aérienne, plus de chars, plus d'artillerie et d'obus".

Ces demandes ukrainiennes se font plus insistantes à un moment où les troupes russes avancent peu à peu dans l'est et notamment au nord de Bakhmout, l'épicentre des affrontements depuis plusieurs mois.

Des combats acharnés se poursuivent autour de cette ville forteresse, a à cet égard constaté mardi une équipe de l'AFP.

"Bakhmout ne sera pas prise demain, parce qu'il y a une forte résistance, un pilonnage, le hachoir à viande est en action", a reconnu le patron de l'organisation paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille.

M. Zelensky a évoqué mardi une situation "extrêmement difficile" dans les régions de Lougansk et de Donetsk, où les soldats luttent "pour chaque mètre de terre ukrainienne".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.