Le ministre israélien d'extrême droite Ben Gvir cible les détenus palestiniens

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s'entretient avec des journalistes avant la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 12 février 2023. (Photo par Ohad Zwigenberg / POOL / AFP)
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s'entretient avec des journalistes avant la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 12 février 2023. (Photo par Ohad Zwigenberg / POOL / AFP)
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Publié le Mercredi 15 février 2023

Le ministre israélien d'extrême droite Ben Gvir cible les détenus palestiniens

  • Le ministre a dit vouloir s'assurer que les détenus palestiniens, qu'il qualifie de «terroristes», ne se voient plus servir «de la pita (ou pain) fraîche tous les matins, comme s'ils étaient au restaurant»
  • «Pas sous ma responsabilité», avait-il promis, en ordonnant la fermeture de ce qu'il avait appelé des «boulangeries» ouvertes selon lui dans deux prisons israéliennes

RAMALLAH: Le ministre israélien de la Sécurité nationale et figure de l'extrême droite Itamar Ben Gvir, souvent accusé d'attiser les tensions entre Juifs et Arabes, prend désormais pour cible les prisonniers palestiniens, touchant l'un des points les plus sensibles du conflit.

Depuis son entrée en décembre au gouvernement formé par Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire d'Israël, M. Ben Gvir a promis d'oeuvrer pour que les prisonniers palestiniens ne soient pas traités avec trop d'égards.

Après une visite en janvier à la prison de Nafha, dans le désert du Néguev, il avait déclaré aux médias israéliens vouloir faire en sorte "que les meurtriers de Juifs ne bénéficient pas de meilleures conditions", après la construction de nouvelles cellules.

Le ministre, qui appartient au courant sioniste religieux, a dit aussi vouloir s'assurer que les détenus palestiniens, qu'il qualifie de "terroristes", ne se voient plus servir "de la pita (ou pain) fraîche tous les matins, comme s'ils étaient au restaurant".

"Pas sous ma responsabilité", avait-il promis, en ordonnant la fermeture de ce qu'il avait appelé des "boulangeries" ouvertes selon lui dans deux prisons israéliennes.

Il s'exprimait après une attaque menée par un Palestinien, qui avait tué sept personnes près d'une synagogue à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, le 27 janvier.

Les services pénitentiaires israéliens ont refusé de confirmer l'existence de ces boulangeries, ou que du pain frais soit servi aux prisonniers.

Un «détonateur»

Les propos incendiaires de M. Ben Gvir ont suscité de vives réactions.

Dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, des manifestants ont brandi des pancartes portant les mots: "Ben Gvir, va en enfer".

Dans un mémorandum adressé à des diplomates étrangers à Jérusalem, que l'AFP a pu lire, le Hamas a averti que toute tentative de porter atteinte aux droits des prisonniers reviendrait à "franchir toutes les lignes rouges", qualifiant ce sujet de "détonateur".

"Dans chaque famille en Cisjordanie il y a au moins une personne qui a été arrêtée ou traduite devant la justice militaire", explique à l'AFP Milena Ansari, de l'ONG palestinienne de défense des prisonniers Addameer.

"C'est donc un sujet qui touche profondément le coeur de l'identité palestinienne", relève-t-elle.

Selon Addameer, environ 800.000 Palestiniens sont passés dans les prisons israéliennes depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967 et le début de l'occupation des territoires palestiniens.

Le ministre, qui dirige le parti Force juive, a été inculpé de nombreuses fois depuis son adolescence pour incitation au racisme et pour soutien à une organisation "terroriste" en raison de ses liens avec un groupe juif extrémiste interdit.

M. Ben Gvir prône l'annexion par Israël de la Cisjordanie et le transfert vers les pays voisins d'une partie des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d'Israël en 1948.

Il a aussi demandé que les Palestiniens poursuivis pour terrorisme soient passibles de la peine de mort, un sujet qui n'entre pas dans le cadre de ses compétences ministérielles.

«Briser» l'unité entre détenus 

Environ 4.700 Palestiniens sont actuellement détenus dans des prisons israéliennes, dont 190 ont moins de 18 ans, selon Addameer.

Selon Basil Farraj, un chercheur spécialisé dans la question des détenus palestiniens, la prison est un facteur de rapprochement entre les membres du Hamas et ceux du Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas.

"La résistance des prisonniers contre les pratiques israéliennes" encourage l'unité et M. Ben Gvir "veut briser ce sentiment d'une organisation politique", explique-t-il.

Le fils du dirigeant palestinien incarcéré Marwan Barghouthi a raconté à l'AFP qu'il n'avait pas été autorisé à entrer en contact avec son père depuis trois mois.

Marwan Barghouthi a été condamné plusieurs fois à la prison à perpétuité pour son rôle dans l'organisation d'attentats anti-Israéliens au cours de la seconde Intifada (2000-2005).

"Les Israéliens aiment créer des symboles et détruire ces symboles pour créer l'illusion de victoires", relève Qassam Barghouthi. Mais il avertit: "Tout ce qu'ils lui feront aura pour seul effet d'accroître le soutien que lui apportent les Palestiniens".


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com