Mesures sanitaires allégées dans certains pays européens, mais pas de «Noël normal»

« Cela ne peut pas être un Noël normal et le chemin est long jusqu'au printemps », a averti le Premier ministre britannique Boris Johnson (Photo, AFP)
« Cela ne peut pas être un Noël normal et le chemin est long jusqu'au printemps », a averti le Premier ministre britannique Boris Johnson (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 25 novembre 2020

Mesures sanitaires allégées dans certains pays européens, mais pas de «Noël normal»

  • Les déplacements seront également permis dans un rayon de 20 km et pendant trois heures, au lieu d'1 km et d'une heure aujourd'hui
  • Quant aux premières vaccinations en France, elles devraient être proposées aux « plus fragiles », sans être obligatoires

PARIS : La France a annoncé mardi, à la faveur d'une baisse des contaminations, un allègement gradué des restrictions instaurées contre le Covid-19, espérant même une levée du confinement le 15 décembre, une stratégie des petits pas adoptée par d'autres pays d'Europe occidentale à l'approche de Noël.

En Amérique du Nord, au contraire, le nombre des cas progresse de manière exponentielle aux Etats-Unis et la situation est jugée « extrêmement sérieuse » dans la province canadienne de l'Ontario.

Dans ce contexte, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu'un Noël en petit comité, sans grandes réunions de famille, est sans doute « la meilleure option » en ces temps de pandémie.

Les boutiques rouvrent en France

En France, si la situation sanitaire continue de s'améliorer, le confinement sera levé le 15 décembre pour être alors remplacé par un couvre-feu national de 21H00 à 07H00, avec une exception pour les soirées du 24 et du 31 décembre où la circulation sera libre, a déclaré mardi le président Emmanuel Macron dans un discours à la nation.

Il a en outre annoncé un premier allègement pour samedi avec la réouverture des commerces non essentiels fermés un mois plus tôt. Les déplacements seront également permis dans un rayon de 20 km et pendant trois heures, au lieu d'1 km et d'une heure aujourd'hui.

Mais si les librairies ou les fleuristes pourront rouvrir ce jour-là, ces magasins devront baisser leurs rideaux à 21H00, tandis que bars, restaurants, salles de sport et discothèques garderont portes closes.

Cette stratégie prudente est aussi celle d'autres pays d'Europe occidentale.

L'Angleterre, après quatre semaines de confinement, va ainsi revenir début décembre à une réouverture des magasins non essentiels et à une reprise par exemple des services religieux, le tout accompagné d'un programme de dépistage massif.

« Cela ne peut pas être un Noël normal et le chemin est long jusqu'au printemps », a averti le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Néanmoins, le gouvernement a décidé mardi d'alléger juste avant et peu après cette fête les restrictions au Royaume-Uni.

Trois foyers différents pourront se rassembler au même endroit et uniquement sur une période de cinq jours maximum, du 23 au 27 décembre et les familles pourront se déplacer sur tout le territoire.

Même son de cloche en Allemagne, où les Länder plaidaient mardi pour une limitation à 10 personnes issues de plusieurs foyers le nombre des participants aux fêtes de Noël et du Nouvel an. Les enfants de moins de 14 ans ne seraient pas inclus dans ce chiffre et les régions conseillent une mise en quarantaine des participants avant et après ces fêtes.

Campagnes de vaccination

L'Espagne de son côté entamera une campagne de vaccination en janvier, donnant la priorité aux personnes âgées en maison de retraite, très touchées par la pandémie, ainsi que le personnel de ces résidences, a annoncé le gouvernement mardi.

Quant aux premières vaccinations en France, elles devraient être proposées aux « plus fragiles », sans être obligatoires, dès fin décembre-début janvier, a souligné le même jour M. Macron.

Actuellement confinée, l'Autriche envisage, elle aussi, de commencer une campagne de vaccination dès janvier pour les personnes à risque, retraités et professionnels de santé.

Aux Etats-Unis, l'immense logistique nécessaire à la distribution de millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech est prête, ont assuré des responsables américains qui prévoient de distribuer 6,4 millions de doses sitôt reçu le feu vert de l'Agence des médicaments (FDA) attendu pour dans moins de trois semaines. Et 40 millions avant la fin de l'année.

L'approche de la fête de Thanksgiving, jeudi, inquiète cependant les autorités sanitaires. Malgré les appels à rester chez soi, de nombreux Américains se préparent à des retrouvailles familiales. Les aéroports sont remplis comme jamais depuis le début de la pandémie et les files d'attente pour se faire tester sont interminables.

Plus au nord, la plus grande ville du Canada, Toronto, est soumise depuis lundi à un confinement d'au moins 28 jours en raison d'une flambée des contaminations.

En Finlande, la capitale Helsinki, va prochainement fermer lycées, bibliothèques et piscines et interdire les événements publics.

En Chine, plus de 500 vols étaient annulés mardi au départ du plus grand aéroport de Shanghai (est), la capitale économique, après la découverte de plusieurs cas de coronavirus chez des employés du fret aérien.

Alan Joyce, le PDG de la compagnie aérienne australienne Qantas, qui va rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire - dès qu'un vaccin sera disponible - pour tous les passagers de ses vols internationaux, a jugé que cette exigence allait probablement devenir « courante » dans le transport aérien.

Le chiffre d'affaires du secteur, sinistré par l'effondrement du trafic, chutera de plus de 60% en 2020, la pire année de son histoire, selon l'Association internationale du transport aérien.

Parallèlement, les annonces se succèdent rapidement concernant les différents vaccins en compétition.

Dernière en date, celle de la Russie qui a affirmé mardi que son « Spoutnik V », mis au point par le centre de recherches Gamaleïa de Moscou, était efficace à 95%, selon des résultats préliminaires.

Le coronavirus a fait près de 1,4 million de morts dans le monde et contaminé plus de 59,2 millions de personnes depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie dans ce pays fin décembre 2019.

Les Etats-Unis sont le pays comptant le plus grand nombre de morts du Covid-19, soit 257.707. Ils sont suivis par le Brésil (169.485), l'Inde (134.218), le Mexique (101.926) et le Royaume-Uni (55.230).


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.