L'acteur Bruce Willis souffre d'une forme de démence incurable

L'acteur américain Bruce Willis a reçu un diagnostic de démence, a annoncé jeudi sa famille, moins d'un an après avoir pris sa retraite d'acteur en raison de difficultés cognitives croissantes. (Photo, AFP)
L'acteur américain Bruce Willis a reçu un diagnostic de démence, a annoncé jeudi sa famille, moins d'un an après avoir pris sa retraite d'acteur en raison de difficultés cognitives croissantes. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 février 2023

L'acteur Bruce Willis souffre d'une forme de démence incurable

  • Âgé de 67 ans, le héros de la saga «Die Hard» souffrait initialement d'aphasie, un trouble du langage causé par des lésions cérébrales
  • Les personnes atteintes de DFT peuvent ainsi présenter des troubles de la mémoire, des changements de comportement, ou encore des difficultés à parler ou à se mouvoir.

LOS ANGELES: La maladie de Bruce Willis s'est aggravée et l'acteur, qui a mis fin à sa carrière au printemps 2022, souffre désormais d'une forme de démence incurable selon un nouveau diagnostic médical.

Âgé de 67 ans, le héros de la saga "Die Hard" souffrait initialement d'aphasie, un trouble du langage causé par des lésions cérébrales. Mais depuis l'an dernier, "la maladie de Bruce a progressé et nous avons maintenant un diagnostic plus précis: la démence fronto-temporale", ont expliqué ses proches dans un communiqué.

"Malheureusement, les difficultés de communication ne sont qu'un symptôme de la maladie à laquelle Bruce est confronté", a ajouté la famille, en se disant "soulagée d'avoir enfin un diagnostic clair".

La dégénérescence fronto-temporale (DFT) est une maladie neurodégénérative, apparentée à la maladie d'Alzheimer. Les personnes atteintes de DFT peuvent ainsi présenter des troubles de la mémoire, des changements de comportement, ou encore des difficultés à parler ou à se mouvoir.

"Aujourd'hui, il n'existe aucun traitement pour cette maladie, une réalité qui, nous l'espérons, pourra changer dans les années à venir", ont souligné ces proches, dans ce communiqué signé par son épouse Emma Heming Willis, ainsi que par son ex-femme, l'actrice Demi Moore, et ses enfants Rumer, Scout, Tallulah, Mabel et Evelyn.

"Au fur et à mesure que l'état de Bruce évolue, nous espérons que les médias s'efforceront d'attirer l'attention sur cette maladie, qui nécessite beaucoup plus de sensibilisation et de recherche", ont-ils ajouté.

Selon certains spécialistes américains, une démence fronto-temporale apparaît le plus souvent chez des patients âgés de 40 à 65 ans, et représente un cinquième des cas de démence.

Héros infaillible

L'étoile de Bruce Willis avait déjà pâli avant sa retraite, mais il reste l'un des acteurs de film d'action les plus reconnus d'Hollywood. Sa carrière lui a forgé une image de héros infaillible, aux antipodes de sa maladie actuelle.

Il s'est d'abord illustré dans les années 1980 avec un rôle récurrent dans la série "Clair de lune" aux côtés de Cybill Shepherd, mais c'est le film d'action "Die Hard" ("Piège de Cristal") en 1988 qui en a fait une star internationale dans le rôle de l'invincible John McClane.

Le crâne rasé et le sourire narquois étaient devenus la marque de fabrique de l'acteur, qui avait repris ce rôle pour deux suites dans les années 1990 ("58 minutes pour vivre" et "Une journée en enfer"), confirmant sa notoriété et devenant l'une des références du genre.

Très recherché à Hollywood, il enchaîne les grosses productions, qu'il s'agisse de films d'action classiques ("Le Dernier Samaritain", "Le Chacal") ou mâtinés de science-fiction comme "L'Armée des douze singes", qui avait séduit la critique, ou "Le Cinquième élément" de Luc Besson.

Il tournera aussi avec des réalisateurs aussi réputés que Brian De Palma, Robert Zemeckis mais surtout Quentin Tarantino, qui lui fait jouer un boxeur sur le retour dans "Pulp Fiction" en 1994, alors qu'il est au sommet de sa gloire.

Bruce Willis fera aussi des prestations remarquées, pour leur tonalité plus sombre et dramatique, sous la direction de M. Night Shyamalan avec ses thrillers fantastiques "Sixième Sens" et "Incassable".

Il continue à beaucoup tourner, mais ne retrouve plus le même succès et sa notoriété s'érode petit à petit, malgré des incursions vers d'autres genres, telle la comédie ("Mon voisin le tueur" en 2000).

Il signe pour deux nouveaux volets de la saga "Die Hard" (en 2007 et 2013) qui ne convainquent ni la critique ni le public.

Durant la précédente décennie, Bruce Willis n'avait pas hésité à se moquer de lui-même et des clichés qui lui collaient à la peau, comme dans "Top Cops" ou le deuxième volet d'"Expendables".


La princesse Rajwa éblouissante en Élie Saab et la reine Rania en robe Dior au mariage royal de Jordanie

Pour son mariage, la princesse Rajwa portait une robe blanche classique du couturier libanais Élie Saab, apprécié des célébrités. (Reuters)
Pour son mariage, la princesse Rajwa portait une robe blanche classique du couturier libanais Élie Saab, apprécié des célébrités. (Reuters)
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  • La mariée, rayonnante, est arrivée au palais de Zahran et a été accompagnée dans l'allée par le frère cadet du prince héritier, le prince Hashem
  • Le prince William portait un costume bleu marine classique avec une chemise blanche et une cravate bleue

DUBAÏ: Après des semaines de spéculation, la nouvelle princesse héritière de Jordanie, Rajwa al-Hussein, a dévoilé sa robe de mariée lors de son union avec le prince héritier Hussein ben Abdallah II à Amman, jeudi.

La mariée, précédemment Rajwa al-Saïf, portait une robe blanche classique du célèbre couturier libanais Élie Saab, apprécié des célébrités. La robe simple à manches longues, plissée sur l'avant et au col asymétrique, comportait un splendide voile et une traîne de plusieurs mètres.

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Rajwa al-Saif portait une robe blanche classique du célèbre couturier libanais Élie Saab (Photo, Reuters).

Elle portait un superbe diadème et des boucles d'oreilles en diamant assorties ainsi que des chaussures à lanières blanches, et tenait à la main un bouquet de fleurs blanches. Pour sa part, le prince héritier portait un costume inspiré de celui porté par le roi Abdallah II le jour de son mariage en 1993. Les manches du costume rappelaient le style privilégié par le roi Abdallah II et le roi Abdallah Ier.

Ce dévoilement fait suite à des semaines, voire des mois de spéculations sur la marque que la famille royale choisirait pour la robe de mariée de la ressortissante saoudienne. Les marques de luxe Dior et Bruce Oldfield ont été évoquées par les stylistes de célébrités et les magazines de mode du monde entier, tandis que certains initiés de l’industrie ont avancé le nom de la créatrice britannique Sarah Burton.

La reine Rania de Jordanie, toujours à la pointe de la mode, portait une robe de la marque française Dior (Photo, Reuters).

La reine Rania de Jordanie, toujours à la pointe de la mode, portait une robe de la marque française Dior. La robe brodée fait partie de la collection couture automne 2022 de cette marque de luxe.

Kate, princesse de Galles, et William, prince de Galles, figuraient parmi les invités royaux de haut rang à la cérémonie.

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Kate, princesse de Galles, et William, prince de Galles, figuraient parmi les invités royaux de haut rang à la cérémonie (Photo, RHCJO).

Pour cette occasion très attendue, Kate a représenté le monde arabe dans une élégante robe Élie Saab de la collection couture Automne/Hiver 2017 de la marque.

La robe pastel comportait un col haut, des manches bouffantes ainsi que des broderies et des détails en dentelle.

La princesse Beatrice, qui accompagnait son mari Edoardo Mapelli Mozzi, était vêtue d’une robe à manches longues en sequins de la marque britannique Needle & Thread (Photo, Cour royale hachémite).

Également venue de Grande-Bretagne, la princesse Beatrice, qui accompagnait son mari Edoardo Mapelli Mozzi, était vêtue d’une robe à manches longues en sequins de la marque britannique Needle & Thread. Elle a assorti la ceinture noire de la robe à un nœud noir servant à attacher ses cheveux longs.

La première dame des États-Unis, Jill Biden, accompagnée de sa fille Ashley Biden, portait une robe violet clair de la créatrice libanaise Reem Acra (Photo, Cour royale hachémite).

La première dame des États-Unis, Jill Biden, accompagnée de sa fille Ashley Biden, portait une robe lilas de la créatrice libanaise Reem Acra. Elle a également été aperçue portant cette robe en avril lors d’un dîner officiel à la Maison-Blanche.

La princesse héritière du Danemark, Mary, accompagnée du prince héritier Frederik, était habillée d’une robe Erdem crème à imprimé floral bleu. Cette marque de luxe a été fondée à Londres par le créateur de mode canadien d’origine turc Erdem Moralioglu (Photo, Cour royale hachémite).

La mariée est restée fidèle à ses racines saoudiennes lors de sa soirée du henné du 22 mai en portant une robe de la créatrice saoudienne appréciée par les célébrités Honayda Serafi.

La créatrice s'est inspirée du thobe al-shaby de la région du Najd en Arabie saoudite, d'où est originaire la famille d'Al-Saïf.

«Elle a dit qu'elle voulait porter quelque chose de très simple qui rappelle la culture saoudienne, mais avec une touche moderne. Elle voulait que la tenue soit très élégante et blanche», avait précédemment affirmé Honayda Serafi à Arab News.

Outre les références à l'héritage saoudien de Rajwa al-Saïf, la robe comportait aussi des clins d'œil à la culture jordanienne.

Honayda Serafi a inclus l'étoile blanche à sept pointes qui est présente sur le drapeau national jordanien, symbolisant les sept versets de la sourate Al-Fatiha dans le Coran.

D'autres détails de la robe comprenaient des palmiers saoudiens, qui symbolisent la vie et la vitalité, ainsi qu'un vers du célèbre poète tunisien Aboul Qacem Echebbi, qui se traduit par «Quand mes yeux te voient, la vie prend son sens», apposé sur la robe en caractères arabes.

«Mon intention derrière la conception de cette robe était de documenter l'amour éternel et l'histoire du mariage royal. Naturellement, j'ai utilisé des fils traditionnels et tout est brodé à la main», a précisé Honayda Serafi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une exposition à Hayy Jamil aborde les questions du travail et des loisirs

L'exposition comprend des peintures, des photographies, des dessins et des vidéos, la sélection reflétant les diverses façons dont les artistes s'impliquent dans l'espace et le lieu pour analyser les questions d'identité, de mémoire, d'histoire, de technologie et de désir (Photo fournie)
L'exposition comprend des peintures, des photographies, des dessins et des vidéos, la sélection reflétant les diverses façons dont les artistes s'impliquent dans l'espace et le lieu pour analyser les questions d'identité, de mémoire, d'histoire, de technologie et de désir (Photo fournie)
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  • L'exposition Silent Hands présente un large éventail d'artistes d'Arabie saoudite, de Singapour, d'Inde, des Émirats arabes unis, des Philippines, du Yémen et du Canada
  • L’exposition, qui a été inaugurée mardi, se tient dans une galerie spéciale à Hayy Jamil jusqu'au 16 octobre

DJEDDAH: Hayy Jamil, la maison des arts de Djeddah, organise l'exposition Silent Hands, («Mains silencieuses») qui présente des créations uniques et des œuvres d'artistes de classe mondiale en présence de la communauté artistique, d'invités, et de représentants de diverses écoles d'art de la ville.

L'exposition, inaugurée mardi, aborde les questions du travail et des loisirs.

Présentant des œuvres de Pacita Abad, Hangama Amiri, Mohammed Kazem, Maha Mallouh, Khairoullah Rahim, Anhar Salem et Aarti Sunder, l'exposition s’implique dans les espaces de travail, physiques et virtuels, et leurs liens avec le genre, l'indépendance financière, la mobilité sociale, et les migrations.

Organisée par Rotana Shaker d'Art Jamil, aux côtés des commissaires invités Zain al-Saie et Jean Wong, l'exposition, qui vise à soutenir l’élaboration curatoriale, est un prélude à un nouvel appel annuel ouvert pour des projets curatoriaux.

«L'exposition présente un large éventail de disciplines artistiques, de la sculpture et de la peinture à des œuvres numériques et sculpturales», précise Rotana Shaker à Arab News. «Chaque artiste apporte une vision et une perspective uniques au concept d'espace et de lieu, créant une riche variété d'interprétations qui s’adressent à la complexité de notre monde.»

«Il s'agit de la façon dont nous travaillons et du lieu où nous travaillons. Ainsi, les artistes qui viennent d'horizons différents recherchent des idées axées sur le potentiel de l'espace lorsqu'ils travaillent hors de leur bureau», ajoute-t-il.

Rouba al-Swil, responsable de la communication à Art Jamil, indique que l'exposition présente un large éventail d'artistes d'Arabie saoudite, de Singapour, d'Inde, des Émirats arabes unis, des Philippines, du Yémen et du Canada.

L'exposition inclut des peintures, des photographies, des dessins et des vidéos, cette sélection reflétant les diverses façons dont les artistes s’impliquent dans l'espace et le lieu pour analyser les questions d'identité, de mémoire, d'histoire, de technologie et de désir.

Silent Hands se tient dans une galerie spéciale à Hayy Jamil jusqu'au 16 octobre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«Ce que la Palestine apporte au monde», une exposition événement à l’Institut du monde arabe

L'exposition «Les Palestiniens et les Palestiniennes en leurs musées» met en lumière les correspondances entre une sélection d’œuvres issues des collections du futur Musée de Jérusalem-Est et celles du musée de l’IMA. (Photo fournie)
L'exposition «Les Palestiniens et les Palestiniennes en leurs musées» met en lumière les correspondances entre une sélection d’œuvres issues des collections du futur Musée de Jérusalem-Est et celles du musée de l’IMA. (Photo fournie)
L'exposition «Les Palestiniens et les Palestiniennes en leurs musées» met en lumière les correspondances entre une sélection d’œuvres issues des collections du futur Musée de Jérusalem-Est et celles du musée de l’IMA. (Photo fournie)
L'exposition «Les Palestiniens et les Palestiniennes en leurs musées» met en lumière les correspondances entre une sélection d’œuvres issues des collections du futur Musée de Jérusalem-Est et celles du musée de l’IMA. (Photo fournie)
L'exposition «Les Palestiniens et les Palestiniennes en leurs musées» met en lumière les correspondances entre une sélection d’œuvres issues des collections du futur Musée de Jérusalem-Est et celles du musée de l’IMA. (Photo fournie)
L'exposition «Les Palestiniens et les Palestiniennes en leurs musées» met en lumière les correspondances entre une sélection d’œuvres issues des collections du futur Musée de Jérusalem-Est et celles du musée de l’IMA. (Photo fournie)
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  • «Cet événement est exceptionnel, tant par sa durée que par son ampleur. Il puise ses sources autant dans l’histoire que dans la vitalité de la scène contemporaine», indique Jack Lang
  • Depuis 2016, l’IMA abrite en ses murs la collection du futur Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine, qui devrait être mise en place un jour à Jérusalem-Est

PARIS: «Ce que la Palestine apporte au monde» est le titre d’une exposition qui porte sur la créativité artistique et culturelle palestinienne. Elle se tient à l’Institut du monde arabe (IMA) du 31 mai et au 19 novembre 2023. Initiée par Jack Lang, président de l’institution, cette manifestation est une première. Son objectif est «la mise en valeur l’ampleur et l’originalité de la créativité artistique et culturelle palestinienne». 

«Cet événement est exceptionnel, tant par sa durée que par son ampleur. Il puise ses sources autant dans l’histoire que dans la vitalité de la scène contemporaine», indique Jack Lang. Ce dernier précise que cette manifestation propose au public quatre expositions ainsi que l’édition d’un livre dans la collection Araborama, en partenariat avec les éditions du Seuil. L’ouvrage est consacré à la Palestine, à son peuple, à ses frontières et à son histoire. Il évoque l’organisation de diverses manifestations culturelles – qu’il s’agisse de musique, de littérature, de cinéma, de poésie ou de danse – autour de cette thématique. 

«Cette exposition, qui s’étend jusqu’à novembre 2023, est une manifestation fondamentale. Elle montre un visage qu’on n’a pas l’habitude de voir, qui est celui de l’obsession de la passion culturelle palestinienne», explique de son côté Elias Sanbar, écrivain, ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco et commissaire général de l’exposition, à Arab News en français. 

Depuis 2016, l’IMA abrite en ses murs la collection du futur Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine, qui devrait être mise en place un jour à Jérusalem-Est. Lancée à l’initiative d’Elias Sanbar avec la collaboration de l'artiste Ernest Pignon-Ernest, la collection présente un ensemble de quatre cents œuvres – de l’art informel à l’hyperréalisme – réalisées par des artistes des cinq continents. 

L’exposition en trois parties

Selon les organisateurs, l'exposition «Les Palestiniens et les Palestiniennes en leurs musées» met en lumière les correspondances entre une sélection d’œuvres issues des collections du futur Musée de Jérusalem-Est et celles du musée de l’IMA. Proposant trois thèmes, l’exposition comprend une partie consacrée au projet Sahab («Nuage») porté par trois artistes, Mohamed Abusal à Gaza, Mohamed Bourouissa à Paris et Salman Nawati en Suède, ainsi que l’architecte Sondos al-Nakhala à Gaza. Sahab interroge sur la façon de traiter le passé, d’agir dans le présent et d’imaginer le futur en Palestine. 

La manifestation réserve un espace à Mahmoud Darwich, maître incontesté de la poésie palestinienne, dont les œuvres demeurent une référence pour les artistes et les mélomanes du monde arabe. Ses textes seront mis en regard avec les œuvres de l’artiste algérien Rachid Koraïchi.

Deux regards et deux approches 

L’espace donateurs accueillera un fonds inédit de photographies colorisées du XIXe siècle qui font partie d’une collection privée. «Les images seront exposées face aux œuvres de photographes palestiniens contemporaines, opposant deux regards, deux approches et deux conceptions de la Palestine», souligne le commissaire général de l’exposition. Les organisateurs précisent que le premier ensemble est composé d’une trentaine de clichés qui représentent des paysages, des scènes de genre et des portraits tirés selon le procédé photochrome, breveté en 1889 par le Suisse Orell Füssli. 

Le second ensemble, plus actuel, reflète la vitalité et l’énergie des artistes palestiniens des villes de Gaza, Jérusalem ou des territoires occupés. Ces derniers «se réapproprient l’espace public par le corps, qui l’habite tout autant qu’il le “performe”, faisant acte de résistance à la colonisation», soulignent les organisateurs de l’exposition. Ces derniers indiquent que la sélection rassemble des photographes nés entre les années 1960 et 1990; ils vivent et travaillent sur place ou dans la diaspora. Parmi eux, citons Shady al-Assar, Mohamed Abusal, Taysir Batniji, Rehaf al-Batniji, Raed Bawayah, Tanya Habjouqa, Rula Halawani, Maen Hammad, Safaa Khatib, Eman Mohamed, Nasser Amer, Steve Sabella ou Raeda Saadeh. 

«La première partie, qu’on a appelée “Terre habitée”, comprend une série de photographies contemporaines qui reflètent la réappropriation des territoires et interrogent sur les contraintes, la circulation, l’embargo sur Gaza et l’enfermement», nous explique Marion Slitine, anthropologue, chercheuse postdoctorale à l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess), spécialiste de l’art contemporain palestinien et commissaire associée de l’exposition. Ces projets artistiques parlent des contraintes de la vie au quotidien sous occupation d’une manière décalée et alternative», montrant «ce qu’on n’a pas l’habitude de voir à travers les images médiatiques ou dominantes sur la Palestine», conclut-elle.