IDLIB: À bout de souffle, le personnel de santé du nord-ouest de la Syrie peine à soigner les milliers de blessés du tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a dévasté la région la semaine dernière.
«Le nombre de personnes blessées qui sont arrivées au cours des premières 24 heures a dépassé la capacité de tous les hôpitaux et les centres médicaux», a déclaré à Arab News le Dr Zouhair al-Qarat, de la direction de la santé d'Idlib.
Le séisme a également causé des dommages importants aux infrastructures médicales des environs. Certains employés travaillent dans des entrepôts vides et comptent sur les organisations caritatives, les particuliers et les organisations locales.
«Quant à l'aide internationale, fournie par les agences des Nations unies en général, elle avait cinq ou six jours de retard. Même maintenant, lorsque l'aide atteint le nord-ouest de la Syrie, elle couvre à peine 5 à 10% des besoins», a-t-il ajouté.
Les Nations unies sont de plus en plus critiquées pour la lenteur de leur réaction au tremblement de terre en Syrie, selon certains observateurs.
Le personnel médical du nord-ouest de la Syrie était déjà confronté à une crise sanitaire avant même le tremblement de terre. La guerre qui sévit dans le pays depuis douze ans a laissé ses marques sur les installations médicales du pays.
Selon le Dr Omar Ali, pédiatre à l'hôpital Cham à Idlib, «la plupart des hôpitaux fonctionnent à 200, 300 et même 400% de leur capacité en ce qui concerne les admissions et le nombre de lits d'hôpital dont ils disposent.»
Il a signalé que son personnel travaille sans relâche, le service de maternité n'étant qu'un exemple des sacrifices consentis.
«Ils ne se sont arrêtés ni pendant ni après le tremblement de terre. Nous avions beaucoup de nourrissons sous ventilateurs, et ils n'ont pas été retirés.»
«Nous souhaitons simplement un peu d'humanité», a insisté Ali.
Le tremblement de terre a également mis à rude épreuve la santé mentale des Syriens.
Selon un rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, les cas de dépression nerveuse, de choc et de panique sont particulièrement fréquents chez les personnes âgées, les femmes et les enfants.
Al-Qarat a signalé à Arab News que la province d’Idlib avait un besoin urgent de matériel médical pour sauver des vies.
«Nous avons besoin de consommables médicaux, de fournitures pour les os, de kits de chirurgie générale, de kits de dialyse et de ventilateurs, car nous avons maintenant beaucoup de patients en soins intensifs et de patients nécessitant des séances de dialyse. Nous avons aussi besoin de consommables pour la chirurgie osseuse et la neurochirurgie, ainsi que de diesel. Nous souffrons également d'un manque d'ambulances», a-t-il spécifié.
Dans le nord-ouest de la Syrie, le séisme a jusqu'à présent coûté la vie à plus de 4 400 personnes et en a blessé plus de 7 600, selon les rapports. Al-Qarat estime cependant que le nombre de blessés dépasse désormais 11 000.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com