Blinken réaffirme à Erdogan le soutien de Washington à la Turquie

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu s'entretient avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken après une visite en hélicoptère des zones touchées par le tremblement de terre le 19 février 2023 (Photo, AFP).
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu s'entretient avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken après une visite en hélicoptère des zones touchées par le tremblement de terre le 19 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 février 2023

Blinken réaffirme à Erdogan le soutien de Washington à la Turquie

  • Lors de leur réunion, le secrétaire d'Etat a réaffirmé le soutien des Etats-Unis à la Turquie face au séisme et promis de continuer à lui porter assistance, selon un compte-rendu du porte-parole du département d'Etat, Ned Price
  • «L'administration Biden soutient fermement le paquet visant à moderniser les F-16 existants et à en fournir de nouveaux à la Turquie», a déclaré Blinken

ANKARA : Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a achevé lundi une visite de deux jours en Turquie, où il a affiché le soutien des Etats-Unis après le séisme dévastateur et s'est voulu rassurant sur l'état des relations bilatérales, parfois tendues.

Il s'agissait du premier déplacement du secrétaire d'Etat américain en Turquie depuis sa prise de fonction il y a deux ans. Il a pris fin après un entretien d'une heure et quart environ avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, à l'aéroport d'Ankara.

Lors de leur réunion, le secrétaire d'Etat a réaffirmé le soutien des Etats-Unis à la Turquie face au séisme et promis de continuer à lui porter assistance, selon un compte-rendu du porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

Les deux dirigeants ont également discuté du soutien à l'Ukraine et insisté sur le fait de travailler "plus étroitement" sur une série de sujets bilatéraux dont la défense, l'énergie et le commerce.

Dans un contexte de tension croissante, les Etats-Unis reconnaissent à leur allié turc un rôle constructif: depuis le début du conflit en Ukraine le 24 février 2022, Ankara - qui maintient de bonnes relations avec Kiev et Moscou - a offert sa médiation pour y mettre fin.

Peu avant sa rencontre avec le président turc, Antony Blinken est revenu sur ses déclarations de la veille, selon lesquelles la Chine envisageait de fournir des armes à la Russie.

"La fourniture d'un soutien létal à la Russie pour aider à sa guerre d'agression en Ukraine aurait de réelles conséquences sur nos relations avec la Chine (...). Cela poserait un vrai problème à la Chine dans ses relations avec de nombreux autres pays, pas seulement les Etats-Unis", a-t-il mis en garde lundi.

"Nous espérons donc qu'ils ne s'engageront pas dans cette voie", a-t-il conclu.

Vente de F-16

Pékin a nié ces intentions, qualifiées de "fausses informations".

Après son entretien avec le président Erdogan, M. Blinken s'est rendu au mausolée de Mustafa Kemal Ataturk - père fondateur de la Turquie moderne et passage obligé pour tout dignitaire étranger - où il déposé une couronne de fleurs sous une pluie glaçante et signé un livret.

Les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de l'Otan, entretiennent des relations parfois tendues. En priorité, le blocage turc de l'adhésion à l'Alliance de la Suède et la Finlande, dont les candidatures sont en suspens depuis mai.

Parmi les autres dossiers géopolitiques, la vente potentielle d'avions de chasse F-16 promis par le président Joe Biden à la Turquie. Cette vente est bloquée par le Congrès à Washington en raison des inquiétudes suscitées par le bilan de la Turquie en matière de droits de l'homme et des menaces pesant sur la Grèce.

"L'administration Biden soutient fermement le paquet visant à moderniser les F-16 existants et à en fournir de nouveaux à la Turquie", a déclaré lundi M. Blinken, précisant toutefois ne pas pouvoir fournir de "calendrier formel", toute vente étant conditionnée à un feu vert du Congrès américain.

Autre point de discorde, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) que la Turquie considère comme "terroriste" et qui a été l'une des principales forces combattant le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avec l'appui aérien de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Arrêt des recherches 

La visite d'Antony Blinken s'inscrit aussi dans le contexte du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février.

Quatorze jours après ce séisme d'une magnitude de 7,8 qui a dévasté le sud de la Turquie et le nord de la Syrie, les dégâts restent considérables et le bilan très élevé: près de 45 000 personnes y ont perdu la vie, selon les dernières données.

La Turquie a annoncé dimanche mettre un terme à la majorité de ces recherches. Aucun nouveau survivant n'a été dégagé des ruines depuis plus de 24 heures.

Les Etats-Unis avaient déployé, dès le lendemain du séisme, plusieurs équipes de recherche et secours en Turquie soit environ 200 personnes, et débloqué une première tranche de 85 millions de dollars en aide humanitaire. Dimanche, M. Blinken a annoncé une aide supplémentaire au pays de 100 millions de dollars.

Le secrétaire d'Etat américain avait accompagné son homologue,  Mevlut Cavusoglu, pour un survol en hélicoptère de la province dévastée de Hatay, dans le sud-est du pays.

Il a également rencontré, en Turquie, des représentants du groupe de sauveteurs syriens des Casques blancs, qui opère dans les zones tenues par les rebelles en Syrie.

Après la Turquie, M. Blinken achèvera sa tournée européenne à Athènes où il aura lundi soir et mardi une série d'entretiens avec les autorités de ce pays, rival historique de la Turquie mais également partenaire au sein de l'Otan.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.