Les experts de l’industrie aérospatiale mondiale se réunissent à Casablanca

Le Maroc a été, lors de cette journée, au centre du microcosme de l’industrie aérospatiale mondiale. (Photo fournie)
Le Maroc a été, lors de cette journée, au centre du microcosme de l’industrie aérospatiale mondiale. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Les experts de l’industrie aérospatiale mondiale se réunissent à Casablanca

  • L’espace est devenu un véritable espace de lutte
  • Le Maroc a été, lors de cette journée, au centre du microcosme de l’industrie aérospatiale mondiale

CASABLANCA: L’affaire des engins espions découverts au-dessus des États-Unis a relancé le débat sur les limites et les menaces de la militarisation de l’espace aérien, ainsi que la profusion de son exploitation illégale. Une tendance qui a été particulièrement observée lors de la guerre russo-ukrainienne.

«Cette problématique a dominé un conflit riche en enseignements. On a vu comment le brouillage des communications par satellite a été opéré de manière très régulière, en plus des manœuvres ciblant la navigation et les opérations. L’espace est devenu un véritable espace de lutte. Cette guerre est un tournant qui nous démontre comment le domaine spatial est aujourd’hui plus que jamais menacé», a affirmé Hervé Derrey, jeudi 16 février à Casablanca. Le PDG Thales Alenia Space, qui prenait part à la conférence «Militarisation de l’espace, quelles menaces?», lors de l’Aerospace African Forum, a mis le doigt sur un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, celui de l’espionnage depuis l’espace, en utilisant des technologies ingénieuses. L’affaire des ballons chinois en est d’ailleurs le meilleur exemple, selon lui.

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La stratosphère, nouveau royaume des engins espions?

Un constat partagé par Jean-Paul Paloméros, ancien commandeur allié Transformation à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan). Selon ce dernier, la stratosphère, où ont été découverts ces engins, était jusque-là le royaume des sondes météorologiques. Or, aujourd’hui, cette partie de l’espace, qui échappe à toute réglementation internationale, est de plus en plus utilisée à des fins d’espionnage. Pire, elle pourrait aussi être exploitée pour servir des objectifs plus dangereux. C’est pourquoi il a lancé un appel, depuis Casablanca, à une réglementation de cet espace et à l’établissement d’un code de conduite. «Pour continuer à utiliser l’espace, il faut le protéger et le réguler. Il faut mettre en place une stratégie relative à la fin de vie des satellites et des débris», a souligné de son côté Hervé Derrey à l’assemblée d’experts venus nombreux des quatre coins du monde assister à cette grand-messe dédiée à la filière aérospatiale.

Pour continuer à utiliser l’espace, il faut le protéger et le réguler.

Le Maroc dans les radars de l’industrie aéronautique

Par ailleurs, le Maroc, qui a initié ce forum unique sur le continent, entend mettre en avant ses nombreux atouts, notamment dans l’industrie aéronautique. Un secteur qui a bouclé l’année 2022 sur un record en termes d’exportations avec plus de 2 milliards d’euros, en augmentation de près de 35% par rapport à l’année 2021. Cette performance remarquable confirme la pertinence de l’offre Maroc. «Fort de ses infrastructures de classe mondiale et de la qualité de son capital humain talentueux, le Maroc, grâce à la vision du roi Mohammed VI, a réussi à figurer aujourd’hui parmi les destinations aéronautiques les plus dynamiques», a déclaré lors du forum, Ali Seddiki, directeur général de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (Amdie).

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Rappelons qu’en vingt-deux ans, le Maroc a pu édifier une base aéronautique de qualité, diversifiée, compétitive et reconnue à l’échelle mondiale. Des métiers nouveaux et à forte valeur ajoutée se sont développés dans les différents parcs industriels aménagés spécialement pour les entreprises des nombreux écosystèmes de cette industrie de pointe, couvrant des filières variées, dont le câblage, la mécanique, la chaudronnerie, le composite, l’assemblage mécanique et les moteurs. Des composants des aéronefs des grands constructeurs mondiaux comme Boeing, Airbus et Bombardier sont fabriqués au Maroc. La nouvelle charte de l’investissement prévoit une série d’incitations et d’avantages compétitifs en faveur des investisseurs désireux de profiter de la base marocaine et du savoir-faire Made in Morocco, une expertise que le pays entend partager avec le continent africain dans le cadre de la coopération Sud-Sud initiée par le roi Mohammed VI.

Pari réussi

«Notre objectif est de partager cette connaissance et cette intelligence d’une filière mondialisée. Nous avons réuni les grands décideurs de l’Afrique avec ceux de l’international pour construire l’avenir de l’aéromobilité. Le Maroc, fort de sa jeunesse, de ses femmes et de ses hommes est prêt à relever les nouveaux challenges d’un secteur qui évolue perpétuellement, en raison notamment du défi lié au changement climatique qui sera au cœur de la révolution technologique de ce domaine. Une révolution que le Maroc a déjà entamée», a martelé Maria el-Filali, commissaire générale de l’Aerospace African Forum et directrice générale du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas), organisateur du forum.

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Pari réussi pour Mme El-Filali, les organisateurs et les partenaires de l’événement, dont fait partie Arab News en français. Le Maroc a été, lors de cette journée, au centre du microcosme de l’industrie aérospatiale mondiale. Ce forum se veut à l’image de la dynamique de l’Afrique, en particulier grâce à un programme préparé pendant un an et demi par un éminent Conseil scientifique, abordant l’avenir d’un secteur aux multiples enjeux.


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com