Après une année faste, le luxe regarde avec gourmandise la réouverture de la Chine

Il y a une épargne incroyable qui a été accumulée, il y a une réserve incroyable disponible chez les classes aisées qui ont envie d'acheter des produits de luxe, on peut imaginer que le marché chinois en réouverture fasse 30% de croissance", en 2023. (Photo, AFP)
Il y a une épargne incroyable qui a été accumulée, il y a une réserve incroyable disponible chez les classes aisées qui ont envie d'acheter des produits de luxe, on peut imaginer que le marché chinois en réouverture fasse 30% de croissance", en 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Après une année faste, le luxe regarde avec gourmandise la réouverture de la Chine

  • « La clientèle chinoise est beaucoup plus importante qu’elle ne l’était en 2019», a assuré lors d'une interview avec les agences de presse Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH
  • Le PDG de Kering François-Henri Pinault, qui fin janvier s'est rendu en Chine, s'est étonné mercredi auprès de la presse du retour des Chinois dans les rues et les magasins, « comme s'il n'y avait jamais eu de virus en Chine»

PARIS: Après une année 2022 de bénéfices et ventes record malgré le ralentissement économique mondial, les sociétés du secteur du luxe lorgnent avec gourmandise sur la réouverture de la Chine en 2023.

Le numéro un mondial LVMH avait ouvert le bal des résultats annonçant de nouveaux records avec près de 80 milliards d'euros de ventes et un bénéfice net de 14 milliards d'euros. Son PDG Bernard Arnault a annoncé vouloir continuer sur cette lancée en 2023, "au risque de lasser".

Les concurrents ne sont pas en reste: Hermès dépasse les 11,6 milliards d'euros de ventes avec un bénéfice net à 3,4 milliards d'euros. Kering, malgré une mauvaise fin d'année pour sa marque phare Gucci en Chine, a tout de même vu son chiffre d'affaires grimper à 20,4 milliards d'euros et son bénéfice net à 3,6 milliards d'euros.

Ferrari a annoncé un "nouveau record" avec des ventes atteignant 5 milliards d'euros. La prestigieuse marque de voiture a livré 13.221 véhicules dans le monde l'an dernier.

Les résultats 2022 du secteur ont à peine été ternis par une mauvaise fin d'année en Chine à cause des restrictions sanitaires et un mois de décembre qualifié de "trou d'air" chez LVMH.

Seul Hermès n'a pas été touché: "il n’y a pas eu d’effet de baisse de trafic dans nos magasins", a assuré le gérant du groupe Axel Dumas, qui met en avant son "ancrage de clientèle locale" et annonce une hausse de 30,7% des ventes en Asie Pacifique (hors Japon).

La réouverture progressive de la Chine, qui a progressivement abandonné sa politique zéro-Covid, puis mis fin le 8 janvier aux quarantaines obligatoires à l'arrivée dans le pays, devrait permettre à la croissance chinoise d’atteindre 5,2% en 2023, a estimé le 31 janvier le Fonds monétaire international (FMI).

C'est justement vers cette réouverture après des mois de restrictions sanitaires, que les regards se tournent pour 2023. Ce sera "l'année du consommateur chinois", annonce une note des analystes de la banque UBS, qui estime que la clientèle chinoise n'a représenté qu'environ 17% des ventes de luxe mondial en 2022 contre 33% avant la pandémie, en 2019.

«Un volcan prêt à exploser»

"La clientèle chinoise est beaucoup plus importante qu’elle ne l’était en 2019", a assuré lors d'une interview avec les agences de presse Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH.

M. Guiony ne voit cependant pas le retour des touristes chinois en masse en Europe avant "l'année prochaine". C'est donc le marché local qui est scruté dans un premier temps par les groupes de luxe.

"La Chine a besoin de croissance économique, ce n’est pas un secret", selon Bernard Arnault. "Les dirigeants chinois (...) vont sûrement utiliser la période qui s’ouvre pour redynamiser la croissance chinoise. Si tel est le cas -cela a commencé d’ailleurs au mois de janvier -on a toutes les raisons d’être confiants voire optimistes sur le marché chinois", a-t-il dit lors de la présentation des résultats de LVMH.

La Chine "est un volcan qui est prêt à exploser", selon Arnaud Cadart, gérant de portefeuille pour la société de gestion Flornoy Ferri. "Il y a une épargne incroyable qui a été accumulée, il y a une réserve incroyable disponible chez les classes aisées qui ont envie d'acheter des produits de luxe", souligne-t-il, en estimant qu'"on peut imaginer que le marché chinois en réouverture fasse 30% de croissance", en 2023.

Le PDG de Kering François-Henri Pinault, qui fin janvier s'est rendu en Chine, s'est étonné mercredi auprès de la presse du retour des Chinois dans les rues et les magasins, "comme s'il n'y avait jamais eu de virus en Chine". "Cela laisse augurer de bonnes choses", selon M. Pinault, qui a aussi été "très marqué par l'expression publique" du soutien des autorités à la consommation domestique.

"Quand on sait que la Chine se rouvre, quand on sait que le tourisme est en train de repartir et que derrière le gouvernement (chinois) va beaucoup appuyer sur ces éléments-là (...) c'est plutôt bon signe", a-t-il estimé.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com