Absent de l'hémicycle, Mélenchon s'est érigé en «maître du temps» parlementaire

Jean-Luc Mélenchon, pourtant absent de l'Assemblée depuis juin, a joué un rôle majeur, dans l'ombre et dans la lumière, pour orchestrer la stratégie musclée des Insoumis sur la réforme des retraites. Mais le débat risque de laisser des traces au sein de la gauche. (AFP)
Jean-Luc Mélenchon, pourtant absent de l'Assemblée depuis juin, a joué un rôle majeur, dans l'ombre et dans la lumière, pour orchestrer la stratégie musclée des Insoumis sur la réforme des retraites. Mais le débat risque de laisser des traces au sein de la gauche. (AFP)
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Publié le Samedi 18 février 2023

Absent de l'hémicycle, Mélenchon s'est érigé en «maître du temps» parlementaire

  • Mélenchon a matricé la stratégie de ses troupes, qui ont déposé des milliers d'amendement malgré les neuf jours de débat permis par la procédure choisie par le gouvernement.
  • Les débats à l'Assemblée nationale n'étaient pas encore terminés que les frustrations à l'égard de LFI apparaissaient au sein de la Nupes

PARIS: Jean-Luc Mélenchon, pourtant absent de l'Assemblée depuis juin, a joué un rôle majeur, dans l'ombre et dans la lumière, pour orchestrer la stratégie musclée des Insoumis sur la réforme des retraites. Mais le débat risque de laisser des traces au sein de la gauche.

Mélenchon, un absent omniprésent

C'est presque comme si celui qui ne s'est pas représenté à la députation en 2022 était resté président du groupe LFI. Jean-Luc Mélenchon a matricé la stratégie de ses troupes, qui ont déposé des milliers d'amendement malgré les neuf jours de débat permis par la procédure choisie par le gouvernement.

"Soyez les maîtres du temps, choisissez, vous, le rythme auquel vous menez la bataille", a-t-il dit. La priorité étant d'éviter d'aller au vote du fameux article 7, qui comporte le report à 64 ans de l'âge de départ à la retraite, car le tribun Insoumis n'a qu'une peur: "Que tous les ballots de la Terre se disent +ah on a perdu une fois de plus+", avant la journée de blocage prévue le 7 mars par les syndicats.

Il a par ailleurs largement incité les 75 députés à incarner la colère des Français contre un projet qu'ils rejettent en majorité. Cela a pu conduire certains d'entre eux au dérapage: Thomas Portes et son ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt, Aurélien Saintoul et son "assassin" lancé au ministre.

"Une partie des électeurs juge qu'il faut quelqu'un pour ruer dans les brancards sinon la gauche serait trop molle", analyse le politologue Bruno Cautrès, du Cevipof de Sciences Po. Qui avertit que c'est un "jeu potentiellement dangereux", attention à l'"overdose".

Pour Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop, "c'est Jean-Luc Mélenchon qui donne le tempo, qui est au centre de l'agenda mediatique, c'est lui qui défend Portes et Saintoul, c'est lui qui attaque le PCF".

"Cela donne de la visibilité, dans notre baromètre on voit que LFI incarne plus que par le passé l'opposition à Macron", mais pas forcément "dans ce qu'attendent les Français", poursuit le sondeur.

La Nupes et LFI mis à rude épreuve

Les débats à l'Assemblée nationale n'étaient pas encore terminés que les frustrations à l'égard de LFI apparaissaient au sein de la Nupes.

"La Nupes, ça fonctionne quand on travaille de manière concertée", a insisté la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain auprès de l'AFP. Pour son groupe, LFI a commis un "raté stratégique".

Jean-Luc Mélenchon n'avait peut-être pas prévu l'ampleur des frictions qu'il allait provoquer dans son propre camp.

A la suite du patron de la CFDT Laurent Berger, qui souhaitait que le parlement débatte sur tout le texte de la réforme, les communistes, socialistes et écologistes ont retiré leurs amendements menant à l'article 7.

Et ils ont fait pression sur leurs alliés Insoumis pour qu'ils fassent de même. Dans un vote interne jeudi soir, LFI n'a suivi Jean-Luc Mélenchon que de très peu. Certains Insoumis confient qu'ils ne savent plus très bien où se situe le centre de gravité de leur groupe.

M. Mélenchon a tenté de mettre la pression, en dégainant un tweet pour rabrouer l'"incompréhensible" retrait d'amendement des communistes.

Pour Bruno Cautrès, ces frictions sont le fruit prévisible de cultures politiques différentes. Ainsi "les socialistes ont 40 ans de culture de gouvernement". Quant aux communistes, "ils ont voulu incarner, depuis 1945, une opposition sérieuse et responsable", explique le politologue.

La Nupes va devoir aplanir les divergences et montrer qu'elle peut présenter un candidat commun en 2027, selon Bruno Cautrès. Mais il ne voit pas une explosion à court ou moyen terme de la coalition, notamment parce qu'elle comporte nombre de "jeunes élus qui doivent tout à la coalition et ont un grand désir d'unité".

De fait, nombre d'élus socialistes et écologistes ironisent régulièrement sur la fin de la Nupes, "annoncée tous les 15 jours" mais à laquelle ils ne croient pas.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.