Vers l'extraction minière en haute mer? Entre impatience et inquiétudes abyssales

Les participants au 5e Congrès international des aires marines protégées exhortent le Canada à dire non à l'exploitation minière en haute mer (Photo, Twitter : @DeepSeaConserve).
Les participants au 5e Congrès international des aires marines protégées exhortent le Canada à dire non à l'exploitation minière en haute mer (Photo, Twitter : @DeepSeaConserve).
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Vers l'extraction minière en haute mer? Entre impatience et inquiétudes abyssales

  • Avec un double mandat jugé irréconciliable par les ONG: protéger l'environnement profond et y organiser les activités liées aux minerais convoités par les industriels
  • Pour l'instant, les contrats accordés à une trentaine de centres de recherche et d'entreprise ne concernent que l'exploration de zones délimitées

NATIONS UNIES : Plonger dans les tréfonds du Pacifique pour extraire à grande échelle des minerais convoités: ce qui était jusqu'à récemment un horizon lointain pourrait devenir une réalité redoutée par les défenseurs de l'océan, alarmés des risques pour des abysses loin d'avoir livré tous leurs secrets.

"Je pense qu'il y a un risque réel et imminent" que l'extraction commence, malgré "les risques environnementaux importants et les lacunes dans les connaissances", assure à l'AFP Emma Wilson, du groupement d'ONG Deep Sea Conservation Coalition.

Et le traité pour protéger la haute mer, même s'il est adopté lors des négociations qui commencent lundi, risque de ne pas changer la donne: il n'entrera pas en vigueur tout de suite et il devra composer avec l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM).

En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, cet organisme basé en Jamaïque et ses 167 Etats membres ont la main sur ce "patrimoine commun de l'humanité": le plancher océanique hors eaux territoriales des Etats et les ressources qu'il recèle.

Avec un double mandat jugé irréconciliable par les ONG: protéger l'environnement profond et y organiser les activités liées aux minerais convoités par les industriels.

Pour l'instant, les contrats accordés à une trentaine de centres de recherche et d'entreprise ne concernent que l'exploration de zones délimitées.

L'exploitation n'est pas censée commencer avant l'adoption d'un code minier en discussion depuis près de dix ans.

Pavé dans la mare

Mais Nauru, petit Etat insulaire du Pacifique lassé d'attendre un accord, a lancé un pavé dans la mare en déclenchant en juin 2021 une clause permettant de réclamer l'adoption de ces règles d'ici à deux ans.

A l'expiration de cette période, le gouvernement pourra solliciter un contrat d'exploitation pour Nori (Nauru Ocean Resources), filiale du canadien The Metals Company qu'il sponsorise, expliquent des observateurs, s'inquiétant d'un certain flou dans ce processus inédit.

Mettant en avant sa "bonne foi", Nauru a promis de ne rien faire avant l'assemblée de l'AIFM de juillet, espérant y voir l'adoption du code minier.

"Tout ce que nous demandons, ce sont des acteurs responsables pour mener cette activité, avec des règles", explique à l'AFP Margo Deiye, ambassadrice de Nauru auprès de l'Autorité.

Mais il est "très improbable" que le code soit terminé pour juillet, juge Pradeep Singh, expert en droit de la mer au Research Institute for Sustainability de Potsdam, en Allemagne.

Il y "trop de sujets sur la liste", certains très contentieux comme la part des bénéfices de l'extraction reversée à l'AIFM puis son partage entre les Etats membres, ou les modalités d'évaluation des impacts environnementaux, explique-t-il à l'AFP.

Ainsi le premier contrat d'exploitation pourrait être accordé à Nori, sans code minier, craignent des ONG, dénonçant des procédures "obscures" et une posture "pro-extraction" du secrétariat de l'AIFM.

Accusations "sans fondement", répond à l'AFP son secrétaire général Michael Lodge, qui souligne qu'il revient au conseil de l'organisation (composé de 36 Etats membres) d'octroyer les contrats, non au secrétariat.

"C'est la seule nouvelle industrie totalement régulée avant de commencer" et "s'il n'y a pas d'extraction minière sous-marine aujourd'hui, nulle part dans le monde, c'est grâce à l'existence de l'AIFM", martèle-t-il.

Objectif fin 2024

The Metals Company se prépare malgré tout.

"Nous visons un début de la production d'ici la fin 2024", indique à l'AFP son PDG Gerard Barron. Avec 1,3 million de tonnes par an au début, puis environ 12 millions d'ici 2028, précise-t-il, décrivant une "collecte" aux impacts "les plus légers", comparés à l'extraction terrestre.

Il s'agit ici de tonnes de nodules polymétalliques, petites concrétions riches en minéraux (manganèse, nickel, cobalt, cuivre et terres rares) déposées sur la plaine océanique au fil des siècles.

Notamment dans la zone de fracture de Clipperton au milieu du Pacifique où Nori a conduit fin 2022 un test grandeur nature "historique", à 4km de profondeur.

Mais "on ne parle pas juste de ramasser des nodules sur le fond, il s'agit d'aspirer les sédiments, parfois sur plusieurs mètres de profondeur", accuse Jessica Battle, de WWF. "Ouvrir une nouvelle frontière de l'extraction dans un lieu qu'on connait si peu, avec si peu de règles, serait un désastre", dit-elle à l'AFP.

ONG et scientifiques pointent du doigt la destruction directe d'habitats et d'espèces peut-être encore inconnues mais potentiellement majeures pour la chaine alimentaire, le risque de perturber la capacité de l'océan à absorber le carbone émis par les activités humaines, les "panaches" de sédiments recrachés dans la colonne d'eau ou le bruit affectant la capacité de communiquer d'espèces comme les baleines.

Appels à un moratoire

"L'océan profond est la partie la moins connue des océans, alors certains changements pourraient se produire sans qu'on s'en rende compte", s'inquiète Lisa Levin, de l'institut océanographique Scripps.

Et "si The Metals Company commence, ils ne seront pas les seuls", prédit la biologiste marine, qui a signé l'appel à un moratoire.

Moratoire soutenu par une douzaine de pays, dont la France ou le Chili, et des entreprises, notamment automobiles.

Avec son slogan "une batterie dans un caillou", The Metals Company met en effet en avant le besoin en métaux pour les batteries des voitures électriques.

Un argument climatique repris par Nauru, qui ne cache pas non plus l'intérêt économique d'une île en première ligne des impacts du réchauffement. "Nous sommes fatigués d'attendre" l'argent promis par les pays riches, lance Margo Deiye.

Face aux campagnes anti-extraction dynamisées par l'initiative de Nauru, Michael Lodge appelle lui à prendre du "recul".

Sur les 54% des fonds marins sous la juridiction de l'AIFM, "moins d'un demi pour cent est exploré, et il est probable que moins d'1% de ce demi pour cent soit un jour exploité".


La saison de Riyad se poursuit sur sa lancée avec 16 millions de visiteurs

Lancée en octobre, la Saison de Riyad a captivé le public par la diversité de ses événements. (SPA)
Lancée en octobre, la Saison de Riyad a captivé le public par la diversité de ses événements. (SPA)
Lancée en octobre, la Saison de Riyad a captivé le public par la diversité de ses événements. (SPA)
Lancée en octobre, la Saison de Riyad a captivé le public par la diversité de ses événements. (SPA)
Lancée en octobre, la Saison de Riyad a captivé le public par la diversité de ses événements. (SPA)
Lancée en octobre, la Saison de Riyad a captivé le public par la diversité de ses événements. (SPA)
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  • Lancée en octobre, la saison de Riyad a captivé le public avec sa programmation variée et ses nouvelles zones, attirant des visiteurs du Royaume et de l'étranger. 
  • L'affluence record a été renforcée par les vacances de mi-session du second semestre, durant lesquelles la zone des « Dunes d'Arabie », très prisée des amateurs de camping et d'ambiance hivernale, a été inaugurée. 

RIYADH : La Saison 2024 de Riyad a franchi une étape historique en attirant plus de 16 millions de visiteurs, a annoncé Turki AlalShikh, le chef de l'Autorité générale du divertissement (GEA).

Lancée en octobre, la saison de Riyad a captivé le public avec sa programmation variée et ses nouvelles zones, attirant des visiteurs du Royaume et de l'étranger. 

Son succès exceptionnel est dû à une grande variété d'offres, notamment des matchs de boxe et de lutte, des concerts internationaux, des expériences gastronomiques uniques, des jardins pittoresques et des zones de divertissement innovantes.

L'affluence record a été renforcée par les vacances de mi-session du second semestre, durant lesquelles la zone des « Dunes d'Arabie », très prisée des amateurs de camping et d'ambiance hivernale, a été inaugurée. 

En outre, la zone « Boulevard Runway » a attiré les passionnés d'aviation, renforçant ainsi l'attrait de la saison.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


Arabie saoudite: Des représentants du gouvernement japonais participent à la table ronde ministérielle Vision 2030

Matsumoto a déclaré qu'il était satisfait des progrès accomplis et qu'il était prévu de poursuivre la coopération dans les domaines de la culture, des sports, de l'éducation et de la recherche (X/@MISA).
Matsumoto a déclaré qu'il était satisfait des progrès accomplis et qu'il était prévu de poursuivre la coopération dans les domaines de la culture, des sports, de l'éducation et de la recherche (X/@MISA).
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  • Selon un communiqué du ministère, les responsables ont discuté de la coopération et des progrès réalisés entre les deux pays depuis la 7^e réunion ministérielle de la Vision 2030 nippo-saoudienne, qui s'est tenue en décembre 2023. Matsumoto a déclaré qu'
  • Matsumoto a déclaré qu'il était satisfait des progrès réalisés et qu'une coopération plus poussée était prévue dans les domaines de la culture, des sports, de l'éducation et de la recherche.

TOKYO : Le 12 janvier, une délégation du gouvernement japonais comprenant le ministre de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie, Yoji Muto, et le vice-ministre parlementaire des Affaires étrangères, Hisashi Matsumoto, s'est entretenue avec des représentants du gouvernement saoudien à Riyad sur la Vision 2030, a déclaré le ministère des Affaires étrangères à Tokyo.

Parmi les représentants de l'Arabie saoudite présents à la table ronde ministérielle Japon-Arabie saoudite sur la Vision 2030 figuraient le ministre de l'Investissement, Khalid bin Abdulaziz Al-Falih, et le prince Faisal bin Bandar bin Sultan Al-Saud, président de la Fédération saoudienne des sports électroniques (Saudi Esports Federation).

Selon un communiqué du ministère, les responsables ont discuté de la coopération et des progrès réalisés entre les deux pays depuis la 7^e réunion ministérielle de la Vision 2030 nippo-saoudienne, qui s'est tenue en décembre 2023.

Matsumoto a déclaré qu'il était satisfait des progrès réalisés et qu'une coopération plus poussée était prévue dans les domaines de la culture, des sports, de l'éducation et de la recherche.

Il a ajouté que le Japon reste déterminé à renforcer ses relations avec l'Arabie saoudite à l'occasion du 70^e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays cette année.

Les représentants japonais espèrent que l'EXPO 2025 à Osaka, dans le Kansai, sera un succès et que le transfert à Riyad pour l'EXPO 2030 se fera sans heurts.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


Un programme d'incitation de 2,66 milliards de dollars pour répondre à la demande des investisseurs en Arabie saoudite, selon Alkhorayef

Le ministre saoudien de l'industrie et des ressources minérales, Bandar Alkhorayef, a déclaré que le programme était conçu pour répondre à la demande des investisseurs et offrir des rendements optimaux. (Photo AN)
Le ministre saoudien de l'industrie et des ressources minérales, Bandar Alkhorayef, a déclaré que le programme était conçu pour répondre à la demande des investisseurs et offrir des rendements optimaux. (Photo AN)
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  • Le programme vise à encourager les investissements industriels et à promouvoir le développement durable.
  • Il vise à réduire la dépendance à l'égard des importations en ciblant les secteurs qui dépendent fortement des produits étrangers et dont la production locale est inexistante.

RIYADH : Selon un haut fonctionnaire, l'Arabie saoudite adopte une approche flexible pour distribuer son programme d'incitations standardisées de 10 milliards de SR (2,66 milliards de dollars), afin de maximiser son impact sur l'ensemble des industries. 

Dans une interview accordée à Arab News en marge de l'événement Standard Incentives for the Industrial Sector, Bandar Alkhorayef, le ministre saoudien de l'Industrie et des Ressources minérales, a déclaré que le programme était conçu pour répondre à la demande des investisseurs et pour offrir des rendements optimaux.  

« Nous sommes désormais très flexibles en ce qui concerne la répartition entre les différents secteurs parce que nous aimerions voir, vous savez, quel est l'appétit de l'investisseur et quels sont les domaines où le programme doit peut-être se concentrer davantage et déployer plus d'efforts », a déclaré M. Alkhorayef. 

Le programme d'incitation normalisé d'une valeur de 10 milliards de SR, annoncé par Alkhorayef lors de son discours d'ouverture, vise à encourager les investissements industriels et à promouvoir le développement durable. 

Couvrant jusqu'à 35 % de l'investissement initial d'un projet, plafonné à 50 millions de SR par projet, il vise à réduire la dépendance à l'égard des importations en ciblant les secteurs qui dépendent fortement des produits étrangers et dont la production locale est inexistante. 

L'initiative cible au moins 200 projets dans les secteurs où le Royaume dépend fortement des importations. 

« L'impact sera principalement sur la balance des paiements, car tous les produits que nous avons ciblés sont des produits pour lesquels nous importons beaucoup, mais dont nous n'avons pas de production locale », a déclaré M. Alkhorayef. 

L'objectif est de « réduire nos importations » tout en renforçant les capacités du secteur industriel grâce à de nouveaux produits et technologies. 

Le programme est inclusif et s'adresse aux investisseurs étrangers et locaux. « Tout investisseur qui s'inscrit en tant qu'investisseur saoudien n'a pas besoin d'être un ressortissant saoudien, de sorte que même les investisseurs étrangers peuvent profiter de cette opportunité », a déclaré M. Alkhorayef. 

Deux conditions essentielles guident l'éligibilité : le projet doit correspondre aux produits ciblés énumérés dans le programme, et le programme contribuera jusqu'à 50 millions de SR, sans dépasser 30 % de la taille totale de l'investissement du projet. 

Pour garantir une utilisation efficace des fonds, chaque projet est évalué par un comité interministériel composé de représentants des ministères de l'Industrie, de l'Investissement, de l'Économie, des Finances et de l'Énergie. 

« Ils examinent les différentes opportunités, c'est-à-dire la valeur ajoutée du projet, et c'est en fonction de cela qu'il est attribué », a déclaré M. Alkhorayef. 

Contrairement aux modèles précédents conçus pour les projets de grande envergure, le programme actuel a été pensé pour répondre aux besoins des PME. 

« Aujourd'hui, nous devons concevoir quelque chose de plus accessible aux PME », a ajouté M. Alkhorayef. 

Le ministre a souligné que le programme mettait l'accent sur les secteurs de la chimie, de l'automobile et des machines, tout en conservant la flexibilité nécessaire pour s'adapter à l'évolution des intérêts des investisseurs. 

Dans le cadre de la stratégie Vision 2030 de l'Arabie saoudite, ce programme d'incitation a pour objectif d'attirer des investissements de grande valeur, de diversifier la base industrielle et de construire un écosystème manufacturier compétitif à l'échelle mondiale. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com