Le numérique prend matière au Musée des arts modestes de Sète

Œuvre de l’artiste Jonathan Keep. (Photo: miam.org)
Œuvre de l’artiste Jonathan Keep. (Photo: miam.org)
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Le numérique prend matière au Musée des arts modestes de Sète

  • «Depuis une quarantaine d'années, j'utilise les outils numériques, non pas pour en faire leur apologie mais pour démontrer qu'on peut en faire une écriture en soi», résume Miguel Chevalier, pionnier en France de l'art virtuel et numérique.
  • Les oeuvres du pionnier en France de l'art virtuel et numérique jouent notamment sur l'esthétique des fractales, ces figures mathématiques que l'on retrouve dans la nature

SETE: Passer du code à la machine, faites le bouillir... au Musée international des arts modestes (Miam) de Sète (Hérault), des artistes rendent compte de leur travail d'appropriation voire de détournement des outils numériques pour créer des oeuvres hybrides mêlant matière et virtualité.

Baptisée "Fait machine", l'exposition, qui rassemble les oeuvres d'une quarantaine d'artistes, est ouverte jusqu'au 12 novembre dans le musée situé le long du Canal Royal.

"Depuis une quarantaine d'années, j'utilise les outils numériques, non pas pour en faire leur apologie mais pour démontrer qu'on peut en faire une écriture en soi", résume Miguel Chevalier, pionnier en France de l'art virtuel et numérique.

Ses oeuvres jouent notamment sur l'esthétique des fractales, ces figures mathématiques que l'on retrouve dans la nature.

Celles exposées au Miam, niché dans un ancien chai au coeur de la ville de Georges Brassens, se déploient à la fois sur un écran vidéo et sous la forme de douze petites statues aux allures de fleurs ou de méduses matérialisées par imprimante 3D.

"On visualise cet univers algorithmique, abstrait en soi mais qui du coup devient tangible. On fait des va-et-vient entre le réel et le virtuel", souligne l'artiste de 63 ans qui vit et travaille à Paris.

"Les artistes sont des chercheurs qui essaient de capter le rapport au temps. Le digital ouvre des champs nouveaux que d'autres n'avaient pas explorés, mais aussi des univers poétiques sources d'émotions", poursuit Miguel Chevalier.

On découvre un peu plus loin le projet d'"eye tracking" - ou suivi du regard - développé par Michel Paysant.

Capté par des lunettes spéciales, le mouvement de ses yeux dirige le bras d'un robot doté d'un pinceau qui reproduit à distance l'objet observé par l'artiste, par exemple une fleur. Le tracé obtenu, à la fois précis et fragile, peut ensuite être reproduit sur des vases en porcelaine.

«S'inspirer des termites»

"La question posée par cette exposition est de montrer comment ces artistes donnent une forme tangible, matérielle à du code informatique et comment on passe de l'un à l'autre" via des machines "qui vont être détournées, bricolées, bidouillées", souligne Noëlig Le Roux, un des deux commissaires de l'exposition.

Au premier étage du musée, une tricoteuse "low tech" du duo d'artistes Varvara & Mar déroule ainsi une sorte de longue chaussette bicolore. Machine dont les plans sont en libre accès sur internet.

"Toutes les oeuvres présentées ont bien sûr largement le niveau, l'esthétique, pour être exposées en galerie. On a des artistes qui sont très connus et d'autres qui commencent. Et c'est ça qu'on aime: faire confiance aux artistes quels qu'ils soient, en regardant leurs oeuvres", explique la directrice du Miam Françoise Adamsbaum.

Parmi les artistes invités, Pit Molling trouve sa matière première au hasard de promenades dans les forêts du Luxembourg, où il est né en 1984. A de simples bûches abandonnées, il va ainsi adjoindre des éléments en "plastique organique" produits dans sa "ferme d'imprimantes 3D".

"Pour moi, c'est la continuation du travail de la nature", dit-il, confiant "s'inspirer du travail des termites".

Ailleurs, c'est Matthew Plummer Fernandez, qui "remodèle" la figure de Mickey en la soumettant à des algorithmes. A côté, le regard est irrésistiblement attiré par la distorsion visuelle d'un tissage surréaliste de l'artiste azerbaïdjanais Faig Ahmed.

La visite du petit musée s'achève par un coup d'oeil sur la collection permanente du Miam, faite de milliers d'objets emblématiques de l'art modeste: jouets, figurines, gadgets et autres "bibelots" évoluant aux frontières de l'art brut, de l'art naïf et de l'art populaire.


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com