La Corée du Nord tire deux missiles balistiques et menace de transformer le Pacifique en «champ de tir»

La Corée du Nord a tiré lundi deux missiles balistiques à courte portée au large de sa côte est, un jour après le début des exercices militaires américains et sud-coréens (Photo, AP).
La Corée du Nord a tiré lundi deux missiles balistiques à courte portée au large de sa côte est, un jour après le début des exercices militaires américains et sud-coréens (Photo, AP).
Un écran de télévision montre une image d'archive du lancement d'un missile par la Corée du Nord lors d'un programme d'information à la gare de Séoul à Séoul, en Corée du Sud, le 20 février 2023 (Photo, AP).
Un écran de télévision montre une image d'archive du lancement d'un missile par la Corée du Nord lors d'un programme d'information à la gare de Séoul à Séoul, en Corée du Sud, le 20 février 2023 (Photo, AP).
Des avions de combat et des bombardiers américains et sud-coréens survolent la péninsule sud-coréenne lors d'un exercice aérien conjoint le 19 février 2023 (Photo, AFP).
Des avions de combat et des bombardiers américains et sud-coréens survolent la péninsule sud-coréenne lors d'un exercice aérien conjoint le 19 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 février 2023

La Corée du Nord tire deux missiles balistiques et menace de transformer le Pacifique en «champ de tir»

  • En réponse, l'armée sud-coréenne a dit dimanche avoir organisé des manœuvres aériennes conjointes avec les Etats-Unis, mobilisant des avions furtifs, au moins un bombardier américain de longue portée B-1B
  • «L'exercice a (permis de) montrer le déploiement opportun et immédiat des moyens américains de dissuasion étendue dans la péninsule coréenne», témoignant de la «force écrasante» des alliés

SEOUL: La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques à courte portée lundi, a annoncé Séoul 48 heures après le lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM) condamné par le secrétaire général de l'ONU.

"Nos militaires ont détecté deux missiles balistiques de courte portée tirés depuis les zones de Sukchon dans la province de Pyongan du Sud entre 07H00 et 07H11 (22H00 et 22H11 GMT) ce matin", a indiqué l'état-major interarmées de la Corée du Sud.

Tokyo a également confirmé ces lancements, le bureau du Premier ministre avertissant que le Nord a lancé "un missile balistique présumé" et les garde-côtes ayant émis des alertes concernant de multiples projectiles.

Peu après, Pyongyang a publié une déclaration indiquant qu'elle avait "tiré à deux reprises à l'aide de lance-roquettes multiples de 600 mm", dans la mer de l'Est, en référence à l'étendue d'eau également connue sous le nom de mer du Japon.

Ce lancement intervient moins de 48 heures après que Pyongyang a effectué ce qu'il a qualifié d'exercice "surprise" de tir d'un missile balistique intercontinental (ICBM), qui, selon lui, démontre ses capacités de "contre-attaque nucléaire meurtrière".

Le Japon a précisé que l'ICBM lancé samedi a volé pendant 66 minutes avant de retomber dans sa zone économique exclusive (ZEE). En réponse, Séoul et Washington ont organisé des exercices aériens conjoints dimanche, mobilisant un bombardier stratégique et des avions de chasse furtifs.

Ce lancement a été "fermement" condamné par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a fait savoir son porte-parole dimanche.

"Le Secrétaire général condamne fermement le lancement d'encore un missile balistique de portée intercontinentale par la République populaire démocratique de Corée", a déclaré Stéphane Dujarric dans un communiqué publié dimanche, en référence au nom officiel de la Corée du Nord.

Dans une déclaration publiée lundi matin, la sœur du leader nord-coréen, Kim Yo Jong, a prévenu que Pyongyang continuerait à prendre des "contre-mesures correspondantes" à toute menace perçue.

"La fréquence d'utilisation du Pacifique comme champ de tir dépend du type d'action des forces américaines", a-t-elle mis en avant dans un communiqué publié par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

La Corée du Nord a loué ses soldats pour avoir effectué l'"exercice de tir soudain" samedi, mais les analystes sud-coréens ont souligné que le délai de neuf heures entre l'ordre et le lancement n'était pas particulièrement rapide.

Kim Yo Jong a rejeté ces critiques comme "une tentative de sous-évaluation de l'état de préparation des forces balistiques de la RPDC".

Réaction de colère 

Hong Min, de l'Institut coréen pour l'unification nationale, a estimé auprès de l'AFP que la réaction de colère s'inscrivait dans une "tendance" de la Corée du Nord à repousser toute évaluation extérieure de ses capacités en matière d'ICBM.

"La réaction forte et colérique de Kim à l'évaluation extérieure du lancement de son ICBM montre que le Nord tient vraiment à faire passer le message qu'il est capable de frapper le continent américain", a-t-il noté, ajoutant que le lancement de lundi était sa réponse "à l'exercice aérien conjoint Corée-Etats-Unis du week-end".

L'utilisation de missiles de plus courte portée indique que la Corée du Nord "vise virtuellement les bases américaines et le centre de commandement sud-coréen dans la région", selon Hong.

Les lancements du Nord - menés malgré les lourdes sanctions internationales qui pèsent sur ses programmes d'armements - ont eu lieu juste avant le début des exercices conjoints entre Séoul et Washington prévu dans le courant de la semaine afin d'améliorer leur réaction en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne.

La semaine dernière, Pyongyang a prévenu qu'il réagirait avec une vigueur "sans précédent" aux exercices à venir, qu'il décrit comme des préparatifs de guerre et rend responsable de la détérioration de la situation sécuritaire dans la péninsule coréenne.

Les relations entre Pyongyang et Séoul se trouvent déjà à leur niveau le plus bas depuis des années. En 2022, le Nord a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et Kim Jong Un a appelé à une croissance "exponentielle" de la production d'armement, notamment d'armes nucléaires tactiques.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.