Des répliques de sculptures du musée MET de New York bientôt dans leur Périgord d'origine

Cette photo obtenue avec l'aimable autorisation du Metropolitan Museum of Art de New York (MET) le 18 février 2023 montre la sculpture Pieta avec donateurs, Pons de Gontaut et son frère Armand, évêque de Sarlat, créée à Biron, en Dordogne, en France, vers 1515. Ces deux sculptures du XVIe siècle, joyaux de l'art français de la Renaissance, sont exposées depuis 1908 au Metropolitan Museum of Art de New York. (AFP PHOTO / THE MET / HANDOUT)
Cette photo obtenue avec l'aimable autorisation du Metropolitan Museum of Art de New York (MET) le 18 février 2023 montre la sculpture Pieta avec donateurs, Pons de Gontaut et son frère Armand, évêque de Sarlat, créée à Biron, en Dordogne, en France, vers 1515. Ces deux sculptures du XVIe siècle, joyaux de l'art français de la Renaissance, sont exposées depuis 1908 au Metropolitan Museum of Art de New York. (AFP PHOTO / THE MET / HANDOUT)
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Publié le Lundi 20 février 2023

Des répliques de sculptures du musée MET de New York bientôt dans leur Périgord d'origine

  • Ces fac-similés sont le fruit d'un partenariat exceptionnel imaginé il y a 70 ans et scellé la semaine dernière, au MET à New York, entre l'un des plus grands musées du monde et le département de la Dordogne
  • Ces oeuvres ont occupé pendant près de 400 ans la chapelle du château de Biron, dans le sud de la Dordogne, aux confins du Périgord et de l'Agenais

NEW YORK : Deux sculptures du XVIe siècle trônent depuis 1908 au Metropolitan Museum of Art de New York (MET): ces joyaux de la Renaissance française vont être copiés à l’identique grâce à la technologie 3D et leurs répliques installées dans leur château d’origine du Périgord.

Ces fac-similés, qui seront fabriqués d'ici quelques mois, sont le fruit d'un partenariat exceptionnel imaginé il y a 70 ans et scellé la semaine dernière, au MET à New York, entre l'un des plus grands musées du monde et le département de la Dordogne (sud-ouest de la France).

Via une société locale de promotion du tourisme, la Semitour, l'entreprise l'Atelier des Fac-similés Périgord (AFSP) va reproduire deux imposantes sculptures d'un artiste anonyme, datées de 1504 ou 1515, des scènes bibliques intitulées "Mise au tombeau du Christ" et "Pietà avec des donateurs".

Ces oeuvres ont occupé pendant près de 400 ans la chapelle du château de Biron, dans le sud de la Dordogne, aux confins du Périgord et de l'Agenais. Dressé sur un promontoire naturel, cet édifice monumental est constitué de bâtiments d'époques différentes, dont les plus anciens, comme son donjon, remontent au XIIe siècle.

Détruit, reconstruit, rénové au cours des siècles, le château appartient depuis 1978 à la Dordogne qui en a fait un centre touristique et culturel, selon le président du département, Germinal Peiro, en visite au MET, immense musée posé en majesté sur la 5e Avenue de Manhattan, au bord de Central Park.

Moule numérique

Particularité de l'accord entre acteurs new-yorkais et périgourdins, les répliques des sculptures seront fabriquées en Dordogne, ont expliqué à l'AFP le directeur de l'AFSP Francis Rigenbach et le conservateur pour l'Art médiéval du MET, Griffith Mann.

Les fac-similés prendront forme grâce à la technologie de la 3D pour faire une modélisation numérique et éviter de travailler sur place et de déplacer ces oeuvres originales monumentales.

"On peut aujourd'hui employer des techniques non invasives en réalisant un moule numérique", s'est réjouit M. Rigenbach, qui veut "reproduire, simplement et à l’identique".

Outre le recours à des "techniques contemporaines", il faudra "90% de travail artistique pour reproduire l’usure du temps", comme la patine sur le marbre des statues à l'état de conservation exceptionnel.

Les répliques, qui trouveront la place qu'occupaient les originaux dans la chapelle de Biron, coûteront "autour de 350.000 euros", selon M. Rigenbach.

Son atelier jouit d'une renommée pour avoir copié les peintures rupestres de la célèbre Grotte de Lascaux, au centre international de l’art pariétal - Lascaux IV, ouvert en 2016, à Montignac, dans le Périgord noir.

L'AFSP a aussi travaillé sur les répliques Lascaux II et Lascaux III.

«Même émotion»

D'ailleurs, a relevé le responsable du château de Biron, Sébastien Cailler, "des millions de visiteurs ont une émotion quand ils descendent dans les grottes (copiées) de Lascaux, la même émotion qu’avant 1963 quand on descendait dans la véritable grotte" fermée il y a 60 ans pour préserver ce site préhistorique.

Et "quand vous verrez ces sculptures à Biron, qui seront des fac-similés, vous aurez sans aucun doute la même émotion qu’ici" devant les originaux, a-t-il assuré à l'AFP à New York.

Repérées par des historiens, collectionneurs et marchands d'art dès la fin du XVIIIe siècle, les sculptures "Mise au tombeau du Christ" et "Pietà avec les donateurs" sont vendues en 1907 par le dernier marquis de Biron au richissime banquier américain John Pierpont Morgan, également président du MET.

Il les expose à partir de 1908.

En 1953, la Dordogne et le château de Biron négocient pendant quatre ans avec le musée new-yorkais pour récupérer les sculptures, sous forme de moulages.

Mais en vain.

Puis en 2018, le Périgord reprend langue avec le MET, des premiers essais technologiques sont faits en 2022 et l'accord est signé le 15 février à New York.

"Ce type de relation et d'échange nous assure que les oeuvres d'art existent en deux lieux", s'est félicité Griffith Mann, pour qui son musée et ses millions de visiteurs est "l'endroit le plus sûr pour préserver les sculptures" originales du Périgord, au prix aujourd'hui inestimable.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.