En Grèce, la guerre en Ukraine fait plonger l'industrie de la fourrure

La fourrure figure parmi les produits de luxe sous embargo dont les exportations des pays européens vers la Russie sont interdites. En conséquence, des dizaines d'entreprises qui opéraient dans la région ont effectivement suspendu leurs activités commerciales. (AFP).
La fourrure figure parmi les produits de luxe sous embargo dont les exportations des pays européens vers la Russie sont interdites. En conséquence, des dizaines d'entreprises qui opéraient dans la région ont effectivement suspendu leurs activités commerciales. (AFP).
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Publié le Lundi 20 février 2023

En Grèce, la guerre en Ukraine fait plonger l'industrie de la fourrure

  • Réputées pour la production de fourrures depuis le XVème siècle, les villes de Kastoria et Siatista, en Macédoine occidentale, ont dû suspendre leurs activités commerciales avec la Russie après l'imposition de sanctions contre Moscou
  • La fourrure est en effet considérée comme un produit de luxe dont l'exportation vers la Russie est désormais prohibée

KASTORIA : "Aujourd'hui plus personne ne met les pieds ici": un an après l'adoption de sanctions européennes contre Moscou, en représailles à l'offensive en Ukraine, l'immense salle d'exposition de fourrures de Kastoria, dans le nord-ouest de la Grèce, est déserte.

Et la riche clientèle russe, amatrice de manteaux en visons onéreux mais décriés par les défenseurs des animaux, a disparu.

Un fauteuil doré en forme de trône devant un miroir domine la salle où sont exposées les créations des artisans de la région de Kastoria: "Des femmes russes vêtues de leurs fourrures toutes neuves y posaient comme des tsarines", raconte à l'AFP un employé.

"Mais aujourd'hui plus personne ne met les pieds ici", déplore cet homme qui a requis l'anonymat.

Réputées pour la production de fourrures depuis le XVème siècle, les villes de Kastoria et Siatista, en Macédoine occidentale, ont dû suspendre leurs activités commerciales avec la Russie après l'imposition de sanctions contre Moscou.

La fourrure est en effet considérée comme un produit de luxe dont l'exportation vers la Russie est désormais prohibée.

En 2019, avant la pandémie de Covid-19, les exportations atteignaient 108 millions d'euros, dont 44,7 millions pour la seule Russie, détaille Akis Tsoukas, président de la Fédération grecque de la fourrure.

Selon une étude d'Ernst and Young, en 2008, la Grèce détenait 25% du marché russe de la fourrure, mais ce chiffre était déjà tombé à 2% en 2017, selon l'étude.

La guerre en Ukraine, déclenchée il y a un an le 24 février 2022, est venue accentuer ce déclin dans ce coin septentrional de Grèce qui jouxte l'Albanie et la Macédoine du Nord.

L'an dernier, les exportations sont "tombées à zéro", se désole M. Tsoukas qui a dû mettre en disponibilité 80% du personnel de son entreprise, soit 52 personnes.

Depuis des années déjà, l'activité dans la région souffre. L'arrêt de l'utilisation de fourrure animale est une demande des consommateurs en Europe notamment, portée par les associations de protection du bien-être animal.

Manteau de vison

Or environ 80% des habitants de Siatista et des villages proches vivent de cette industrie, souligne le maire de la municipalité de Voio, Christos Zefklis.

"Mon père était fourreur et j'ai appris le métier très jeune mais le coronavirus et la guerre nous ont anéantis", déplore Apostolis Gravas, 47 ans, chef d'une entreprise familiale à Siatista.

Un manteau de vison peut se vendre 1 000 euros pour les moins chers et grimper jusqu'à 200 000 euros pour les pièces les plus rares.

Il y a quelques années, 1,8 million de visons étaient élevés dans la région. Les prévisions pour 2023 ne sont que d'un million de bêtes, affirme Miltos Karakoulakis, porte-parole de l'association panhellénique des éleveurs d'animaux à fourrure.

Et des 92 élevages de la région, il n'en reste que 60 aujourd'hui.

La moitié des 4 000 artisans de la fourrure dans la région ont été contraints de se reconvertir mais la "transition vers un nouveau modèle économique s'avère très coûteuse", relève Christos Zefklis.

Certains fourreurs soulignent la nécessité de se diriger vers d'autres marchés américains, chinois, japonais et coréens.

Travailler en Russie

Des artisans locaux ont également décidé d'exporter leur savoir-faire et vont travailler en Russie pour quelque temps.

"Nous sommes dans le désespoir, c'est pourquoi j'ai cherché du travail en Russie comme beaucoup des collègues", affirme Apostolis Gravas.

Maria Fotis, qui travaille dans le secteur depuis 1979, assure que les Russes cherchent des travailleurs expérimentés.

"Comme ils ne peuvent plus acheter en Grèce, ils produisent et vendent de la fourrure là-bas", selon cette quadragénaire qui opère désormais dans un atelier à Tcheliabinsk, dans l'Oural, où six des huit employés sont grecs, selon elle.

Mais avec un visa d'une durée de trois mois "on ne peut pas rester longtemps", regrette-t-elle.

Certains professionnels tentent de rester à flot en cherchant à diversifier leur production alors que l'exploitation des visons est dénoncée par les défenseurs de la cause animale.

La fabrication des produits de cuir d'agneau, "plus acceptable" d'un point de vue éthique, est une solution estime Stelios Porporis, directeur marketing d'une entreprise qui n'emploie actuellement que 70 personnes contre 500 par le passé.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.