Diriyah: Une station de transit pour les caravanes de pèlerins au fil des siècles

«Il fallait aux pèlerins vingt jours à un mois pour atteindre La Mecque depuis Diriyah». (Photo, fournie)
«Il fallait aux pèlerins vingt jours à un mois pour atteindre La Mecque depuis Diriyah». (Photo, fournie)
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Publié le Mercredi 22 février 2023

Diriyah: Une station de transit pour les caravanes de pèlerins au fil des siècles

  • Les marchés du premier État saoudien étaient remplis de produits régionaux et de marchandises que les pèlerins apportaient de chez eux pour les vendre
  • La Vision 2030 permet aux Saoudiens de plonger plus profondément dans leur patrimoine, qui est vieux de plusieurs milliers d’années

RIYAD: L’accomplissement du Hajj, le cinquième pilier de l’islam, s’étend sur plusieurs périodes historiques depuis que le prophète Ibrahim, paix soit sur lui, a posé les fondations de la Kaaba, ou «Maison de Dieu», à La Mecque.

Avec l’avènement de l'islam, des musulmans du monde entier se sont rendus dans la péninsule Arabique, et Al-Yamamah est devenue l’une des principales voies de transit pour les pèlerins venant de l’est du monde islamique.

Diriyah, la capitale du premier État saoudien, occupe une position stratégique dans la région d’Al-Yamamah, sur les rives de Wadi Hanifa, l’une des plus importantes vallées de la péninsule Arabique.

Le Dr Mohammed Al-Abdel Latif, spécialisé dans l’histoire du royaume saoudien, explique à Arab News l’importance de cette route. «Diriyah se trouve dans la région centrale de la péninsule Arabique et a été établie en 1446, mais les voies de pèlerinage existaient bien avant. La voie de pèlerinage de l’est du monde islamique passait par l’Irak, puis descendait vers Al-Ahsa, au centre de la péninsule Arabique», précise-t-il.

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Camp de pèlerins près du mont Arafat en 1887. (Getty Images)

Cette voie est devenue de plus en plus importante après l’établissement de Diriyah par le prince Mani’ al-Mouraydi, qui a cherché à la sécuriser. Ses successeurs ont fait de même. Avec la fondation du premier État saoudien par l’imam Mohammed ben Saoud en 1727, qui s’est employé à renforcer les relations avec les tribus qui passaient par cette route et a décidé avec elles d’en contrôler la sécurité, elle est devenue l’une des routes les plus importantes pour le commerce et les convois de pèlerins.

Les marchés de Diriyah étaient remplis de produits régionaux et de marchandises que les pèlerins apportaient de chez eux pour les vendre. «Les princes de Diriyah et les imams du premier État saoudien appréciaient l’hospitalité. Ils se souciaient d’accueillir ces pèlerins et de veiller à leur confort», affirme le Dr Al-Abdel Latif à Arab News.

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Une personne se dirigeant vers La Mecque sortirait de Diriyah par Wadi Hanifa, en direction du nord vers Al-Jubaila, où se trouvent un poste de contrôle, un puits et une mosquée. (Fournie)

En conséquence, Diriyah attirait des commerçants et des érudits, et au fil du temps, la population de la ville a augmenté de manière considérable. Elle s’est étendue et a commencé à attirer des entrepreneurs et des personnes à la recherche d’un emploi. «Il fallait aux pèlerins vingt jours à un mois pour atteindre La Mecque depuis Diriyah», raconte le Dr Al-Abdel Latif, ajoutant que le chemin était difficile, mais que les dirigeants de l’État étaient déterminés à le rendre sûr et accessible. 

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«Il fallait aux pèlerins vingt jours à un mois pour atteindre La Mecque depuis Diriyah», raconte le Dr Al-Abdel Latif. (Fournie)

Les pèlerins et les marchands qui venaient à Diriyah avaient l’habitude de se rendre au marché saisonnier (Souk Al-Mawsim) situé là-bas, entre le quartier d’At-Turaif à l’ouest et le quartier d’Al-Bujairi à l’est. «La sécurité et la sûreté faisaient défaut avant l’arrivée de l’État», selon le Dr Al-Abdel Latif. «L’État s’est efforcé de résoudre ce problème et de sécuriser les voies de pèlerinage. Les pèlerins ont pu se rendre à La Mecque sans problème, car ils étaient sûrs que les autorités les protégeraient.»

Grâce à la stabilité établie par l’État et à l’emplacement stratégique de Diriyah sur les routes commerciales, le marché saisonnier (Souk Al-Mawsim) a prospéré. «Une des histoires les plus connues est celle d’un voyageur qui a dit à l’imam Abdelaziz ben Mohammed qu’il avait perdu son petit sac. L’imam a alors demandé au prince de la région de rechercher le petit sac du pèlerin et a découvert qu’il avait été volé», relate le Dr Al-Abdel Latif. «L’individu qui a volé le petit sac a été sanctionné, et le sac a été renvoyé à son propriétaire dans sa patrie, en Perse.» 

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Une personne se dirigeant vers La Mecque sortirait de Diriyah par Wadi Hanifa, en direction du nord vers Al-Jubaila, où se trouvent un poste de contrôle, un puits et une mosquée. (Fournie)

Le rôle du marché ne se limitait pas aux seules transactions commerciales, mais il était également devenu un lieu d’apprentissage. L’imam Saoud ben Abdelaziz tenait un conseil quotidien sur ce marché au lever du soleil, et de nombreux habitants de Diriyah se rassemblaient pour y assister. Les pèlerins, partant de Diriyah, avaient l’habitude d’emprunter l’une des routes suivantes: la route Aba al-Qud, l’une des plus anciennes, la plus dangereuse et la plus accidentée, et la route Al-Sab’a Malaf, la plus fréquentée.

La première route: Aba al-Qud

La route Aba Al-Qud, aujourd’hui appelée «Talat al-Qoudiyah», était l’une des plus anciennes. Les pèlerins de Diriyah se rassemblaient au Conseil de Diriyah dans le quartier de Samhan, puis se dirigeaient de Talat al-Nassiriyah vers Irqah, et descendaient ensuite vers Qiddiya. La route était très raide et accidentée, et les chameaux tombaient souvent. Cette route conduisait ensuite à Qoussour al-Mouqbel et Al-Mouzahimiyah.

La seconde route: Al-Sab’a Malaf

Al-Sab’a Malaf est une route relativement récente. Ceux qui se rendaient à La Mecque sortaient de Diriyah par Wadi Hanifa, et se dirigeaient vers le nord jusqu’à Al-Joubaila, où se trouvaient un poste de contrôle, un puits et une mosquée. Les pèlerins se dirigeaient ensuite vers Al-Ouyaynah et de là, il se rendaient à Shouaib al-Haisiya, l’un des affluents de Wadi Hanifa. Ils empruntaient ensuite la route Al-Sab’a Malaf, qui comportait sept virages. Ensuite, ils arrivaient à Marat, l’une des principales stations du circuit de pèlerinage, où se rassemblaient les pèlerins venus de l’est du Royaume.

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Des pèlerins reviennent de La Mecque. (Getty Images)

Le Dr Al-Abdel Latif estime qu’il est important pour les générations futures de connaître l’histoire de Diriyah et des autres régions du Royaume. «Je pense que la Vision 2030 se focalise beaucoup sur la richesse culturelle et historique du royaume saoudien dans toutes ses régions», souligne-t-il. «Cette vision nous permet d’étudier davantage notre histoire et de plonger plus profondément dans notre patrimoine, vieux de plusieurs milliers d’années.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trêve à Gaza : Israël envoie une équipe de négociateurs au Qatar

Des personnes participent à une manifestation pour réclamer la fin de la guerre et la libération immédiate des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, et contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Tel Aviv, en Israël, le 5 juillet 2025. (Photo AP via AN)
Des personnes participent à une manifestation pour réclamer la fin de la guerre et la libération immédiate des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, et contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Tel Aviv, en Israël, le 5 juillet 2025. (Photo AP via AN)
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  • Vendredi soir, le mouvement islamiste palestinien Hamas avait annoncé être prêt à « engager immédiatement » des négociations sur une proposition de trêve parrainée par les États-Unis.
  • Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué avoir été notifié des « changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition » de trêve et les a jugés « inacceptables ». 

JERUSALEM : Israël a annoncé samedi soir l'envoi d'une équipe de négociateurs au Qatar, dimanche, dans le but d'aboutir à un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages dans la bande de Gaza, où les opérations de l'armée israélienne ont fait 42 morts samedi, selon la Défense civile locale.

Vendredi soir, le mouvement islamiste palestinien Hamas avait annoncé être prêt à « engager immédiatement » des négociations sur une proposition de trêve parrainée par les États-Unis et transmise par le Qatar et l'Égypte, à laquelle il avait dit avoir présenté « sa réponse », sans donner plus de détails sur son contenu.

Dans un communiqué publié peu avant minuit (21 h 00 GMT) samedi, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué avoir été notifié des « changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition » de trêve et les a jugés « inacceptables ». 

M. Netanyahu a néanmoins « donné l'instruction de répondre à l'invitation pour des pourparlers indirects et de poursuivre les efforts en vue de récupérer nos otages sur la base de la proposition qatarie qu'Israël a acceptée », ajoute le texte, précisant que « l'équipe de négociation se rendra demain (dimanche) pour des discussions au Qatar ».

Deux sources palestiniennes proches des négociations ont indiqué à l'AFP que la proposition soumise au Hamas comprenait une trêve de 60 jours, durant laquelle le mouvement islamiste relâcherait 10 otages encore en vie ainsi qu'un certain nombre de corps, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël. 

Selon deux sources palestiniennes, les modifications demandées par le Hamas concernent les modalités du retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza, les garanties qu'il souhaite obtenir pour assurer la poursuite de l'arrêt des combats au-delà de la période de 60 jours, ainsi que la reprise en main de la distribution de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.

Le président américain, Donald Trump, qui doit accueillir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lundi à Washington, a estimé qu'un accord pourrait être conclu « la semaine prochaine ».

Selon son ministère, le chef de la diplomatie égyptienne, Badr Abdelatty, a discuté au téléphone avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, des « préparatifs en vue de la tenue de réunions indirectes entre les deux parties concernées ».

À l'occasion d'un rassemblement hebdomadaire à Tel-Aviv, le Forum des familles d'otages a de nouveau appelé les dirigeants israéliens à conclure un « accord global » qui permettrait de libérer tous les captifs d'un seul coup. 

« Il est temps de conclure un accord qui sauve tout le monde, sans sélection », a déclaré à la tribune Macabit Mayer, la tante de deux otages, Gali et Ziv Berman. « Quel Dieu peut composer une telle liste ? Et qu'est-ce que cela signifie pour nous : qu'un seul est sauvé et que l'autre reste captif ? »

Sur le terrain, l'armée israélienne étend son offensive militaire dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique depuis près de 21 mois.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile gazaouie, une organisation de premiers secours, 42 personnes y ont été tuées samedi. 


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com