Réuni en Inde, le G7 presse le FMI à fournir une aide à l'Ukraine

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse le deuxième jour de la réunion des députés des finances et des banques centrales du G20 à Bengaluru, le 23 février 2023. (Photo, AFP)
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse le deuxième jour de la réunion des députés des finances et des banques centrales du G20 à Bengaluru, le 23 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 février 2023

Réuni en Inde, le G7 presse le FMI à fournir une aide à l'Ukraine

  • Les Etats-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont imposé des sanctions drastiques contre la Russie depuis son invasion de l'Ukraine, frappant au plus haut niveau de l'Etat russe, ainsi que son industrie, ses banques et le secteur pétrolier
  • La Russie n'a pas confirmé à ce stade si elle enverrait un représentant au G20 Finances qui se tient vendredi et samedi à Bangalore

BANGALORE: Les ministres des Finances des pays du G7 réunis en Inde ont exhorté jeudi le Fonds monétaire international (FMI) à fournir un programme d'aide à l'Ukraine, à la veille du premier anniversaire de l'invasion russe de ce pays.

Les ministres des Finances et les dirigeants des banques centrales du G20 se réunissent à partir de vendredi à Bangalore, dans le sud de l'Inde. Leurs discussions seront en grande partie consacrées aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, un an jour pour jour après le début de l'intervention militaire de Moscou.

A la veille de cette réunion, les argentiers du Groupe des sept (G7) ont pressé le Fonds monétaire international (FMI) d'accorder un soutien financier à Kiev.

"Nous exhortons le FMI et l'Ukraine à mettre en place un programme crédible, ambitieux, entièrement financé et assorti de conditions appropriées d'ici à la fin mars 2023", indique une déclaration conjointe du G7, publiée par la présidence japonaise.

Les sanctions contre Moscou ont "considérablement affaibli la capacité de la Russie à mener sa guerre illégale", ajoutent dans le communiqué les ministres des Finances du G7, se disant prêts "à prendre de nouvelles mesures si nécessaire".

"Nous avons besoin d'un soutien supplémentaire pour l'Ukraine, non seulement sur le plan militaire, mais aussi en ce qui concerne la continuité du fonctionnement de l'Etat ukrainien", a réagi le ministre allemand des Finances Christian Lindner, après la réunion.

Plus tôt dans la journée, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a répété que Washington était favorable à de nouvelles sanctions contre Moscou.

"Nos sanctions ont eu un effet négatif très important sur la Russie", a assuré devant la presse Mme Yellen.

« Echec stratégique »

"La Russie souffre en termes de budget et de capacité à acquérir ce dont elle a besoin, et nous continuerons à imposer de nouvelles sanctions en travaillant avec nos alliés pour continuer à dégrader la capacité de la Russie à combattre cette guerre injuste", a insisté la secrétaire au Trésor.

Le président russe Vladimir Poutine "pensait remporter une victoire à un coût minimal (...) un an plus tard la guerre de M. Poutine est un échec stratégique pour le Kremlin", a estimé Janet Yellen.

Les Etats-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont imposé des sanctions drastiques contre la Russie depuis son invasion de l'Ukraine, frappant au plus haut niveau de l'Etat russe, ainsi que son industrie, ses banques et le secteur pétrolier.

Plusieurs pays, en particulier la Chine et l'Inde, ont toutefois accru leurs importations de pétrole russe, ce qui atténue l'effet des sanctions.

"Il faut poursuivre et renforcer les sanctions" contre la Russie, a plaidé jeudi en Inde le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

Ukraine et endettement 

Toute discussion sur l'Ukraine apparaît délicate pour l'Inde, pays organisateur du G20 qui n'a pas condamné l'invasion.

La Russie n'a pas confirmé à ce stade si elle enverrait un représentant au G20 Finances qui se tient vendredi et samedi à Bangalore.

Mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, doit participer la semaine prochaine à New Delhi à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, à laquelle se rendra son homologue américain Antony Blinken.

Un éventuel allègement de la dette des pays les plus pauvres figure également au menu du G20 Finances, ainsi que des discussions liées à la réforme de la fiscalité internationale.

Environ 15% des pays à faible revenu sont en situation de "surendettement", selon le FMI. Un nombre record de 349 millions de personnes dans 79 pays sont confrontées à une "insécurité alimentaire aiguë", écrit l'institution basée à Washington.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".