L'Ukraine veut «la victoire cette année», prépare une contre offensive

Ce vendredi, le président Zelensky est encore attendu avec une conférence de presse, tandis que des cérémonies locales sont prévues notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d'un massacre de civils imputé aux troupes russes. (AFP)
Ce vendredi, le président Zelensky est encore attendu avec une conférence de presse, tandis que des cérémonies locales sont prévues notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d'un massacre de civils imputé aux troupes russes. (AFP)
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Publié le Vendredi 24 février 2023

L'Ukraine veut «la victoire cette année», prépare une contre offensive

  • A Moscou, Dmitri Medvedev a lui aussi juré la «victoire», y allant de sa menace, disant la Russie prête à aller jusqu'aux «frontières de la Pologne»
  • «Nous sommes forts. Nous sommes prêts à tout», a déclaré Volodymyr Zelensky au cours d'une adresse à la nation dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux

KIEV: L'Ukraine a affirmé vendredi tout faire pour "remporter la victoire cette année" contre la Russie, annonçant une contre-offensive prochaine, le jour du premier anniversaire de l'invasion du pays par l'armée russe.

A Moscou, l'ex-président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a lui aussi juré la "victoire", y allant de sa menace, disant la Russie prête à aller jusqu'aux "frontières de la Pologne".

"Nous sommes forts. Nous sommes prêts à tout", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours d'une adresse à la nation dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux

"L'Ukraine a surpris le monde. L'Ukraine a inspiré le monde. L'Ukraine a uni le monde", a-t-il ajouté, assis à un bureau dans un clair-obscur, vêtu d'un pull noir frappé des armoiries de l'Ukraine, un trident jaune.

Tout aussi déterminé, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a lui promis de frapper la Russie dans "les airs, sur terre, en mer et dans le cyberespace".

"Il y aura notre contre-offensive. Nous travaillons dur pour la préparer", a-t-il dit.

M. Zelensky a encore cité les villes, occupés ou non, qui ont connu les combats voire des massacres:  "Kharkiv, Tcherniguiv, Marioupol, Kherson, Mykolaïv, Gostomel, Volnovakha, Boutcha, Irpin, Okhtyrka. Villes Héros. Les capitales de l'invincibilité".

L'Otan se dit «résolue à aider l’Ukraine» face à la Russie

L'Otan s'est dite vendredi "résolue à aider l'Ukraine" face à la Russie, qui "n'est pas parvenue à briser la détermination du peuple ukrainien" en un an de guerre.

Pour l'Alliance, la Russie doit mettre fin "immédiatement" à sa "guerre illégale" et elle devra réponde de ses "crimes de guerre".

"Nous intensifions encore le soutien politique et pratique que nous apportons" à l'Ukraine "et nous continuerons de la soutenir aussi longtemps qu’il le faudra pour qu’elle l’emporte", selon une déclaration diffusée le jour du premier anniversaire de l'invasion russe.

"La Russie porte l’entière responsabilité de cette guerre, violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies", écrit l'Otan.

La Russie "ne s’est à aucun moment montrée véritablement prête à travailler à une paix juste et durable", ajoute-t-elle.

Les pays de l'Alliance "condamnent tous ceux, et notamment le Bélarus, qui facilitent activement la guerre que mène la Russie", sans désigner explicitement d'autre pays que celui dirigé par Alexandre Loukachenko.

"Les crimes de guerre et autres atrocités perpétrés par les Russes ne sauraient rester impunis", ajoute l'Alliance.

Elle souligne aussi que "l'attachement" de ses membres au traité fondateur - qui comprend une clause de défense mutuelle à l'article 5 - est "sans faille", et se dit "plus forte et plus unie que jamais".

"Nous demeurons prêts à défendre chaque centimètre carré du territoire de l’Alliance (face à) toutes les menaces et tous les défis", précise la déclaration.

Cet article 5 ne concerne pas l'Ukraine, non-membre de l'Otan, mais des pays voisins, la Pologne, la Roumanie et la Lituanie, le sont.

L'Alliance "se félicite" que la Finlande - frontalière avec la Russie - et la Suède ont "décidé" de la rejoindre.

Et elle "continuera de développer (son) partenariat avec l’Ukraine, qui travaille à la réalisation de ses aspirations euro-atlantiques", une référence au statut de candidat du pays à l'Union européenne.

Solidarité 

"Nous n'aurons jamais de repos tant que les meurtriers russes ne seront pas punis. Par le tribunal international, par le jugement de Dieu ou par nos soldats", a lancé le président ukrainien.

Ce vendredi, le président Zelensky est encore attendu avec une conférence de presse, tandis que des cérémonies locales sont prévues notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d'un massacre de civils imputé aux troupes russes.

Dans le monde, le ton était à la solidarité avec l'Ukraine.

L'Assemblée générale de l'ONU a exigé jeudi un retrait "immédiat" des troupes russes, votant à une majorité écrasante une résolution appelant à une paix "juste et durable". Mais il y a eu des abstentions notables, à commencer par la Chine, alliée de la Russie.

L'Otan s'est dite "résolue à aider l'Ukraine" face à la Russie, qui "n'est pas parvenue à briser la détermination du peuple ukrainien".

Le président Emmanuel Macron a adressé vendredi un message de "solidarité" aux Ukrainiens: "La France se tient à vos côtés". Vladimir Poutine "n'atteindra pas ses objectifs impérialistes" en Ukraine, a abondé le chancelier allemand Olaf Scholz.

A Paris, la Tour Eiffel a été illuminée dès jeudi soir aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien. A Londres, une minute de silence et une prière en présence de députés et diplomates auront lieu avant une marche jusqu'à l'ambassade russe.

L'Ukraine est entrée vendredi dans sa deuxième année de guerre contre les forces russes, marquant le premier anniversaire d'une invasion face à laquelle elle a affiché une résistance acharnée et, aidée des Occidentaux, infligé des revers inattendus à Vladimir Poutine.

Les troupes russes ont pénétré sur le territoire ukrainien au petit matin du 24 février 2022, lançant le pire conflit que l'Europe a connu depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Un an plus tard, des villes ukrainiennes ont été réduites en champs de ruines, une partie du pays est sous occupation russe et les deux camps comptent chacun plus de 150.000 tués ou blessés, selon des estimations occidentales.

Mais l'armée ukrainienne a forcé le Kremlin à renoncer à Kiev au printemps, puis à l'été et à l'automne a repoussé l'envahisseur dans le nord-est et dans le sud. Depuis, le front s'est stabilisé, mais les deux camps préparent de nouvelles offensives.

Outre la Crimée annexée en 2014, la Russie revendique désormais comme sienne quatre autres régions de l'est et du sud ukrainien.

La Chine "n'a pas beaucoup de crédibilité" sur l'Ukraine, affirme Stoltenberg

La Chine "n'a pas beaucoup de crédibilité" concernant l'Ukraine, a affirmé vendredi le chef de l'Otan Jens Stoltenberg, exprimant son scepticisme sur les "propositions" de Pékin pour mettre fin à la guerre.

"Sur les propositions et les points présentés par la Chine, tout d'abord : la Chine n'a pas beaucoup de crédibilité parce qu'elle n'a pas été en mesure de condamner l'invasion illégale de l'Ukraine. Et elle a aussi signé quelques jours avant l'invasion un accord (...) sur un partenariat illimité avec la Russie", a-t-il déclaré devant des journalistes à Tallinn.

«En finir»

Vladimir Poutine a lui fustigé cette semaine les Occidentaux, qu'il accuse de mener une guerre par procuration pour "en finir" avec la Russie.

Loin de reculer, il a juré mercredi de poursuivre "méthodiquement" son offensive en Ukraine, y revendiquant encore une fois des "terres historiques" russes.

Malgré les difficultés sur le front, les pertes et la mobilisation, l'anniversaire de la guerre risque de faire peu de vagues en Russie, où toute critique envers l'armée est sévèrement réprimée et l'opposition est emprisonnée ou en exil.

La Russie espère toujours conquérir les quatre régions partiellement occupées dont elle a revendiqué l'annexion et où se concentrent les combats, notamment autour de la ville-forteresse de Bakhmout, qui tient bon malgré des avancées russes récentes.

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé vendredi que ses troupes avaient pris la localité ukrainienne de Berkhivka, juste au nord de Bakhmout,

"Nous reprendrons tous nos territoires", a juré l'ex-président Medvedev, assurant que l'objectif était de "repousser les frontières des menaces contre notre pays le plus loin possible, même s'il s'agit des frontières de la Pologne".

Les Occidentaux ont depuis un an adopté une pluie de sanctions contre Moscou, visant ses revenus gaziers et pétroliers, son secteur bancaire, aérien et l'industrie de la Défense. Et ils ont offert plus de 128 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine, selon le Kiel Institute for the World economy.

Jeudi, Washington a annoncé une nouvelle aide militaire de deux milliards de dollars à l'Ukraine, sans donner de détails.

Et d'autres sanctions sont en préparation, car jusqu'ici l'économie russe a su s'adapter.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.