L’Algérie, vers une augmentation de la production de médicaments

le ministre algérien de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a demandé aux firmes étrangères de cette filière qui sont implantées sur le marché algérien d’augmenter leurs investissements
le ministre algérien de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a demandé aux firmes étrangères de cette filière qui sont implantées sur le marché algérien d’augmenter leurs investissements
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Publié le Vendredi 24 février 2023

L’Algérie, vers une augmentation de la production de médicaments

  • Souhaitant faire de l’industrie pharmaceutique un levier de croissance, le gouvernement algérien réoriente sa vision en matière de coopération avec les firmes internationales
  • Plusieurs nouvelles usines spécialisées dans la production des anticancéreux et d’autres médicaments contre les maladies chroniques sont en cours de réalisation dans le pays

PARIS: Souhaitant faire de l’industrie pharmaceutique un levier de croissance, le gouvernement algérien réoriente sa vision en matière de coopération avec les firmes internationales. Il appelle ses partenaires étrangers à s’investir davantage dans la création de la valeur ajoutée en assurant une intégration minimale de 30% dans leurs programmes d’investissements sur le marché.

En janvier 2023, en marge d’une visite de travail à l’usine Aldaph Algérie, une société née d’un partenariat avec le groupe danois Novo Nordisk et située à Boufarik (wilaya de Blida), le ministre algérien de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a demandé aux firmes étrangères de cette filière qui sont implantées sur le marché algérien d’augmenter leurs investissements. «Le groupe Novo Nordisk est présent en Algérie depuis quatre-vingt-cinq ans. Il fallait attendre toutes ces années pour voir un investissement de plus de 65 millions d’euros», déclare-t-il, invitant le partenaire danois à s’investir «plus sérieusement, au plus tard cette année». Le ministre de tutelle a cité l’exemple du groupe jordanien Hikma, qui détient 30% du marché du médicament en Algérie.

Le site de Biopharm (fouinie)
Le site de Biopharm (fournie)

«Il faut que Saidal soit la locomotive du secteur de production des médicaments en Algérie», martèle-t-il, rappelant la levée de la majorité des obstacles qui entravaient la concrétisation des projets. «Les investisseurs doivent défendre leurs droits et dénoncer chaque anomalie au ministère de l’Industrie pharmaceutique pour y mettre un terme et demander des comptes à ses auteurs.»

Nouvelles unités de production

Selon les informations que nous avons recueillies auprès du ministre de tutelle, plusieurs nouvelles usines spécialisées dans la production des anticancéreux et d’autres médicaments contre les maladies chroniques sont en cours de réalisation dans le pays, où deux cents unités de production couvriront 70% des besoins en génériques.

«L'Algérie a pour objectif d’être autosuffisante en matière de satisfaction de besoins nationaux en produits pharmaceutiques. Elle a déjà atteint l'objectif de 70% de médicaments produits localement. Aujourd'hui, il est encore possible de faire mieux, car la politique publique du médicament vise toujours à stimuler la production locale», explique à Arab News en français Idir Boutmeur, directeur recherche-développement de la société Biopharm SPA.

«L'Algérie a déjà atteint l'objectif de 70% de médicaments produits localement. Aujourd'hui, il est encore possible de faire mieux, car la politique publique du médicament vise toujours à stimuler la production locale. » Idir Boutmeur

«Certes, ce ne sera pas facile, car la liste des produits qui ne sont pas encore fabriqués localement contient des spécialités issues de technologies innovantes. Certaines d’entre elles sont toujours protégées par des brevets. Il faudra donc investir plus que jamais dans la recherche et le développement, publics et privés, pour maîtriser la fabrication des thérapies innovantes et complexes comme les biomédicaments, les anticancéreux, les produits radiopharmaceutiques ou encore les médicaments dérivés du sang, qui pèsent lourdement dans la facture d'importation du pays.»

Idir Boutmeur nous explique que Biopharm, qui dispose de deux laboratoires de recherche-développement, participe à deux projets de recherche avec l'université de Blida (fournie)
Idir Boutmeur nous explique que Biopharm, qui dispose de deux laboratoires de recherche-développement, participe à deux projets de recherche avec l'université de Blida (fournie)

Couverture des besoins nationaux

Interrogé sur la stratégie mise en place pour atteindre cet objectif, Idir Boutmeur affirme que «l'Algérie peut compter sur les nombreux chercheurs universitaires et sur les plates-formes techniques d'analyse modernes installées dans toutes les régions d'Algérie. Les laboratoires pharmaceutiques devront aussi consacrer une part plus importante de leurs budgets à la recherche-développement, à la formation des chercheurs ainsi qu’à la mise en place d'une collaboration gagnant-gagnant avec le monde de la recherche universitaire».

Idir Boutmeur nous explique que Biopharm, qui dispose de deux laboratoires de recherche-développement, participe à deux projets de recherche avec l'université de Blida. «Biopharm compte bien prouver qu'une collaboration entre l’université et les partenaires socio-économiques privés peut aboutir à des résultats de recherche remarquables.» Il précise que, une fois développées, les nouvelles thérapies nécessiteront des lignes de fabrication industrielle spécifiques, voire des unités de fabrication dédiées, comme celles des anticancéreux, des hormones, des immunosuppresseurs, entre autres.

Pour accroître la production locale des médicaments, le directeur recherche-développement de Biopharm nous confie: «Les autorités devraient proposer des mécanismes d'encouragement de leur fabrication qui permettraient aux industriels d'équilibrer les dépenses de recherche-développement liées aux lourds investissements d'une fabrication industrielle, d’autant plus que le ministère de tutelle veut consacrer une partie de la production à l’exportation, dont le potentiel est important.»


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.