Nouvelle-Calédonie: la famille indépendantiste s'affiche unie face à l'Etat

Une personne tient un drapeau du Front de libération nationale socialiste kanak (FLNKS) séparatiste néo-calédonien alors que les habitants du quartier résidentiel Pierre Lenquette attendent l'arrivée du président français le 4 mai 2018, dans le quartier de Montravel à Nouméa, sur l'outre-mer français territoire de la Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Une personne tient un drapeau du Front de libération nationale socialiste kanak (FLNKS) séparatiste néo-calédonien alors que les habitants du quartier résidentiel Pierre Lenquette attendent l'arrivée du président français le 4 mai 2018, dans le quartier de Montravel à Nouméa, sur l'outre-mer français territoire de la Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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Publié le Dimanche 26 février 2023

Nouvelle-Calédonie: la famille indépendantiste s'affiche unie face à l'Etat

  • «C’est une page historique que l’on écrit avec le rassemblement de tous les nationalistes et les indépendantistes», a déclaré Pascal Sawa, premier secrétaire général adjoint de l’Union calédonienne
  • Seul le Mouvement nationaliste indépendantiste souverainiste n’a pas participé au Congrès, précisant toutefois par communiqué qu’il compte sur le FLNKS

NOUMEA: Les représentants de différents mouvements indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont affiché et proclamé dimanche leur unité, à Nouméa, au terme du 41ème Congrès du FLNKS, le Front de libération nationale kanak et socialiste.

Ils entendaient valider "la trajectoire unique qui fixe le cadre des discussions bilatérales de décolonisation", selon la motion adoptée par la dizaine d'organisations politiques, coutumières, syndicales, associatives et religieuses représentées au congrès, ayant réuni plusieurs centaines de personnes sur deux jours.

"C’est une page historique que l’on écrit avec le rassemblement de tous les nationalistes et les indépendantistes", a déclaré Pascal Sawa, premier secrétaire général adjoint de l’Union calédonienne, actuellement à l’animation du FLNKS. Il s'exprimait au cœur des quartiers sud de la ville, bastion non indépendantiste de Nouméa.

Il s'agit de "faire la démonstration à l’État que nous sommes toujours là", a souligné Luc Wéma, ancien sénateur coutumier. "Il y a désormais une seule parole, au nom du peuple kanak et au nom de nos chefferies", a-t-il ajouté.

Seul le Mouvement nationaliste indépendantiste souverainiste n’a pas participé au Congrès, précisant toutefois par communiqué qu’il compte sur le FLNKS "pour trouver les voies et moyens de renouer un dialogue constructif et politique nécessaire à une meilleure visibilité institutionnelle".

"L’Etat colonial sait diviser. Il ne faut pas reproduire ce qu’il s’est passé à Wadrilla", a exhorté Christian Tein, commissaire général de l'Union calédonienne au moment de recevoir les délégations non membres du FLNKS. Il faisait référence à l'assassinat en 1989, à Wadrilla sur l'île d'Ouvéa, du leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou et de son bras droit au FLNKS, Yeiwéné Yeiwéné, par un militant kanak, Djubelly Wéa, opposé aux accords de Matignon de 1988.

Chaque organisation disposera d’un représentant au sein du Comité stratégique indépendantiste, qui aura la charge de définir les modalités de discussions avec les représentants de l’État.

Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin doit se rendre la semaine prochaine, du 3 au 5 mars, en Nouvelle-Calédonie, afin de "poursuivre" le cycle de discussions sur l'avenir institutionnel de l'archipel. Il s'agira de sa deuxième visite, après un séjour en décembre.

Une réunion est prévue mardi pour fixer le cadre des échanges avec le ministre.

Trois référendums ont rejeté l'indépendance du territoire du Pacifique Sud mais la légitimité du dernier scrutin, organisée en décembre 2021 en pleine pandémie de Covid, a été vivement contestée par le FLNKS. Dans la motion adoptée dimanche par les indépendantistes, la décision de son maintien a été qualifiée "d’affront au peuple de Nouvelle-Calédonie".


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.