Décès de François Hadji-Lazaro, Pigalle et le punk-rock perdent leur voix

Dans cette photo d'archives prise le 3 novembre 2004, le chanteur français François Hadji-Lazaro se produit sur la scène du Trianon à Paris. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archives prise le 3 novembre 2004, le chanteur français François Hadji-Lazaro se produit sur la scène du Trianon à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 26 février 2023

Décès de François Hadji-Lazaro, Pigalle et le punk-rock perdent leur voix

  • Gamin du XVe arrondissement, contaminé par la musique en écoutant Dylan, cet autodidacte à la carrure d'ogre, chanteur multi-instrumentiste, parolier et compositeur, maîtrise la guitare, mais aussi le banjo, l'accordéon, le violon, la cornemuse (...)
  • Son empreinte musicale va au-delà de ses propres chansons: en 1985, il fonde la maison Boucherie Productions, pour tenter d'arracher le rock alternatif à la marginalité, sans se compromettre pour autant avec le show-biz

PARIS: Pigalle en reste sans voix: le leader du groupe du même nom et des Garçons bouchers, François Hadji-Lazaro, est décédé à 66 ans, après avoir marqué l'histoire de la scène alternative rock française.

Le musicien au crâne rasé est décédé "samedi vers 23H55", a affirmé une responsable de sa maison de disques Universal France.

Le chanteur de Pigalle "avait des problèmes de santé depuis quelque temps" et est décédé à l'hôpital d'une septicémie, a précisé son proche collaborateur et saxophoniste, Stef Gotkovski, louant "un musicien hors pair, et très créatif".

Sa voix gouailleuse de titi parisien restera attachée pour le grand public au tube des années 1990, "Dans la salle du bar-tabac de la rue des martyrs", chronique des rades de la capitale à une époque où, dans les bas-fonds de Paris, on peut encore "tout acheter tout vendre / le meilleur et le pire".

Gamin du XVe arrondissement, contaminé par la musique en écoutant Dylan, cet autodidacte à la carrure d'ogre, chanteur multi-instrumentiste, parolier et compositeur, maîtrise la guitare, mais aussi le banjo, l'accordéon, le violon, la cornemuse, ou la vielle...

C'est évidemment dans les couloirs du métro que ce Parigot jusqu'au bout des ongles trouve son premier public. Il abandonne son métier d'instituteur pour se lancer dans la musique.

Fréquentant les mêmes bars et trinquant avec d'autres fondateurs du punk à texte comme les Wampas, ou Bérurier Noir, il racontera sa vision nocturne de la capitale dans les chansons de son groupe Pigalle, mêlant guitares hurlantes et écriture soignée, sourire et spleen.

"Rip Vieille Canaille", a réagi dimanche sur Instagram Didier Wampas.

La pochette de l'album phare du groupe ("Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant", 1991) sera croquée par un autre amoureux de Paname, le dessinateur Tardi.

"Nous revendiquons nos racines françaises même si le rock fait partie de nos racines: on aurait tort de rougir de la chanson française ", déclare en 1988 François Hadji-Lazaro, à propos de l'alliance de rock et de chanson réaliste qu'il prisait.

Colosse à bretelles 

Il fondera également les Garçons Bouchers, auteur de l'anti-tube de l'été "La Lambada on n'aime pas ça" (1990) et d'une reprise punk de "Viens voir les musiciens" de Charles Aznavour.

Son empreinte musicale va au-delà de ses propres chansons: en 1985, il fonde la maison Boucherie Productions, pour tenter d'arracher le rock alternatif à la marginalité, sans se compromettre pour autant avec le show-biz. Il s'agissait de "l’un des premiers labels indépendants pour les groupes alternatifs qui ne voulaient pas dépendre d’une major", explique Stef Gotkovski.

Un label qui jouera un rôle important sur la scène alternative parisienne en donnant leur chance à de nombreux artistes émergents, avant de déposer le bilan en 2001.  Non sans avoir produit une centaine d'albums et couvé les débuts d'artistes alors balbutiants comme la Mano Negra, dont il publiera en 1988 le premier simple ("La Zarzamora") et le premier album ("Patchanka").

Engagé à gauche, François Hadji-Lazaro s'était aussi lié d'amitié avec l'intellectuel Roland Topor, sortant même un album "François détexte Topor". Ses albums solos, plus récents, lorgnent plus du côté de la chanson rock.

Son physique de colosse à bretelles, crâne lisse et visage rond, a aussi tapé dans l'oeil de réalisateurs, qui lui ont confié des  seconds rôles ou de la figuration: il colle parfaitement à l'ambiance de "La cité des enfants perdus" de Jean-Pierre Jeunet, et apparaît notamment dans "Le Pacte des Loups".

Il a également composé des musiques de films.

François Hadji-Lazaro avait fini par rejoindre la major Universal. Ces dernières années, l'ancien instituteur, père de deux enfants, s'était mis à décoiffer le jeune public, avec des livre-disques et des spectacles, intitulés notamment "Pouët" (2016) et "Atchoum" (2018).


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.