Retraites: avant l'examen au Sénat, gouvernement et LR se tendent la main

Le président français Emmanuel Macron interagit avec les membres du public lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris le 25 février 2023 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron interagit avec les membres du public lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris le 25 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 27 février 2023

Retraites: avant l'examen au Sénat, gouvernement et LR se tendent la main

  • Samedi soir, dans les travées du Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron a semblé donner presque un blanc seing à son gouvernement
  • L'étape du Sénat, si elle se révélait apaisée, ne soldera par ailleurs pas définitivement le dossier: le texte devra forcément repasser par l'Assemblée

PARIS: Deux jours avant l'examen de la réforme des retraites par le Sénat, le gouvernement multiplie les gestes d'"ouverture" et les appels à "l'enrichissement" du texte, notamment sur la situation des femmes, l'une des principales revendications de LR, majoritaire à la chambre haute.

"Je souhaite que le Sénat puisse enrichir" le texte "avec ce qui lui paraît utile": samedi soir, dans les travées du Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron a semblé donner presque un blanc seing à son gouvernement pour toper avec Les Républicains lors des futurs débats de la réforme-phare de son deuxième quinquennat, une descente dans l'arène dont il s'était jusqu'alors gardé.

Dix jours après la fin des discussions à l'Assemblée nationale émaillées d'échauffements et invectives dans l'hémicycle, parfois prolongés jusque dans les couloirs du Palais-Bourbon, l'heure est à l'apaisement.

Car outre sa réputation d'assemblée calme, voire compassée, la chambre haute affiche un triple avantage pour l'exécutif: elle ne compte ni de parlementaire de La France insoumise, ni du Rassemblement national, ni d'Aurélien Pradié - le député qui s'était opposé aux instances de LR, selon lui trop bienveillantes envers la macronie.

Mieux: le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, a promis que le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans serait débattu et soumis au vote, comprendre sans "obstruction".

Mais, en appelant "le gouvernement à aborder (ce débat) avec de l'ouverture et de la volonté d'engager pour bâtir une majorité derrière ce texte", c'est avant tout aux sénateurs Les Républicains - majoritaires dans l'hémicycle - auxquels le chef de l'Etat a fait référence, en notant que la droite avait dans le passé "plusieurs fois porté des réformes qui étaient assez proches de celle d'aujourd'hui".

La main tendue présidentielle intervenait après que le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, avait indiqué dans un entretien au Parisien "souhaiter voter" la réforme "après l'avoir modifiée", en proposant notamment "soit une surcote de 5 % pour les mères de famille qui auraient atteint à la fois une carrière complète et l’âge légal, soit un départ anticipé à 63 ans".

Pas de deux

"Nous sommes d'accord et ouverts", lui a répondu Olivier Dussopt dimanche sur BFMTV, en convenant qu'"avoir des âges de départ différenciés entre les femmes et les hommes, ce n'est pas très juste".

"Dans le texte, le chantier que nous avons à améliorer et à poursuivre concerne la situation des femmes qui, ayant eu des enfants, arrivent à l'âge de la retraite (...) avec des trimestres validés au titre de la maternité" qui souffriront d'un "effet de neutralisation" et seront "perdus" du fait du relèvement de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a convenu le ministre du Travail.

Le gouvernement, a-t-il avancé, envisage par exemple de "se dire qu'à partir d'un certain âge, si vous n'avez pas atteint l'âge d'ouverture des droits (...) mais que votre carrière est déjà complète, les trimestres que vous continuez à faire donnent lieu à une surcote", sans en préciser le taux, mais à l'unisson de LR.

La position de force dans laquelle se trouve la droite la conduirait-elle à en demander toujours plus, après déjà plusieurs concessions obtenues à l'Assemblée? "Ça n'est pas de la surenchère", a juré dimanche sur France Inter l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, qui s'en est pourtant pris avec vigueur à "la clause du grand-père", qui maintient les régimes spéciaux aux salariés déjà en poste qui en bénéficient, un sujet jusqu'alors plutôt consensuel.

Le pas de deux qui s'esquisse entre l'exécutif et LR laisse par ailleurs songeurs plusieurs pontes de la macronie. "Ça va laisser des stigmates dans la majorité", prédit une parlementaire proche d'Edouard Philippe, dont les troupes se sentent moins bien traitées que celles des Républicains.

En privé, un membre du gouvernement va plus loin: "C'est sûr que s'il y a un rapprochement (durable) avec LR, les ministres comme moi partiront, mais de leur propre chef", prévient-il.

L'étape du Sénat, si elle se révélait apaisée, ne soldera par ailleurs pas définitivement le dossier: le texte devra forcément repasser par l'Assemblée. Avec, entre temps, une inconnue de taille: la mobilisation du 7 mars, pour laquelle syndicats et gauche ont appelé à "mettre la France à l'arrêt".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.