Le Brésil est à la recherche d’investisseurs arabes désireux de financer des projets d’infrastructure

Le pays sud-américain est le plus grand exportateur de protéines halal au monde. Des partenariats avec les pays du Golfe pour améliorer les systèmes logistiques du Brésil seraient donc tout à fait naturels. (Photo fournie)
Le pays sud-américain est le plus grand exportateur de protéines halal au monde. Des partenariats avec les pays du Golfe pour améliorer les systèmes logistiques du Brésil seraient donc tout à fait naturels. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 27 février 2023

Le Brésil est à la recherche d’investisseurs arabes désireux de financer des projets d’infrastructure

  • Le pays a ouvert la voie aux investissements privés dans le secteur public au cours des trente dernières années
  • Le Brésil dispose actuellement de nombreux agents locaux qui peuvent apporter une fiabilité supplémentaire aux investisseurs internationaux

SÃO PAULO: Avec de nouveaux gouverneurs et un nouveau président, le Brésil devrait devenir un terreau fertile pour les investisseurs internationaux qui souhaitent financer des projets d’infrastructure. Les pays du Golfe sont bien placés pour participer à ce processus.

Actuellement, plusieurs raisons font du Brésil un lieu propice pour les investissements. Non seulement il doit développer de toute urgence ses systèmes logistiques et ses infrastructures de production d’énergie, mais ses autorités ont également appris, au fil du temps, qu’elles doivent favoriser les partenariats public-privé si elles veulent avoir accès aux fonds nécessaires et accélérer le changement.

Lors du Forum économique mondial (WEF) de Davos en janvier, le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, a rencontré le ministre saoudien de l’Investissement, Khaled al-Falih. Les deux dirigeants ont discuté de partenariats potentiels.

«Ils disposent de fonds d’investissement et ils portent une attention particulière aux appels à partenariats que le gouvernement brésilien, les États et les municipalités vont désormais initier. C’est une situation positive, car cela permettra de dégager un volume important de fonds», a déclaré M. Haddad après la réunion.

Le gouverneur de São Paulo, Tarcisio de Freitas, a également rencontré M. Al-Falih et lui a présenté, ainsi qu’à Bandar Alkhorayef, ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales, le portefeuille d’actifs de l’État.

Au cours du forum, le gouverneur s’est également entretenu avec Mansour ben Ebrahim al-Mahmoud, PDG de la Qatar Investment Authority, et Sultan Ahmed ben Soulayem, PDG de la multinationale émiratie de logistique DP World.

Le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, discute de partenariats potentiels avec le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid al-Falih, lors du Forum économique mondial en janvier. (Photo fournie)
Le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, discute de partenariats potentiels avec le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid al-Falih, lors du Forum économique mondial en janvier. (Photo fournie)

Guilherme Schmidt, associé dans le cabinet d’avocats Schmidt Valois Advogados et expert en projets d’infrastructure, déclare à Arab News: «C’est un moment intéressant pour les investissements potentiels étant donné que les premières années de gouvernement offrent généralement de nouvelles possibilités.»

«Heureusement, le Brésil a appris de ses erreurs passées. Il évitera ainsi de les répéter et de faire fuir les investisseurs.»

Le pays a ouvert la voie aux investissements privés dans le secteur public au cours des trente dernières années. Il n’y a désormais plus de risques politiques pour les agents étrangers dans le pays, déclare Armando Castelar, économiste et expert en infrastructure.

«Le gouvernement fédéral ne provoquera pas de perturbations dans ce domaine. La société brésilienne comprend déjà l’importance des investissements privés», confie-t-il à Arab News.

Le Parti des travailleurs du président, Luiz Inacio Lula da Silva, a critiqué dans le passé les politiques de privatisation initiées par l’ancien président, Fernando Henrique Cardoso (1995-2003).

Toutefois, durant les deux premiers mandats de M. Lula (2003-2010) et les administrations de la présidente Dilma Rousseff (2011-2016), le gouvernement brésilien a collaboré étroitement avec le secteur privé.

«Nous ne devrions pas attendre la privatisation des entreprises publiques pendant le mandat de M. Lula, mais nous aurons plusieurs accords de concession. Mme Rousseff, à titre d’exemple, a ouvert des concessions pour les aéroports», précise M. Castelar.

De nombreuses possibilités de partenariat vont émerger dans les énergies renouvelables et le Brésil dispose déjà d’un solide modèle de concession.

Des projets sont développés pour produire des biocarburants, des appels d’offres pour des centrales éoliennes continueront d’être programmés et l’énergie solaire connaîtra une croissance plus importante.

Le Brésil dispose déjà d’un solide modèle de concession dans les énergies renouvelables. (Photo fournie)
Le Brésil dispose déjà d’un solide modèle de concession dans les énergies renouvelables. (Photo fournie)

Mais les attentes sont plus élevées en matière d’infrastructure logistique. Au mois de janvier, le ministre des Transports, Renan Filho, a annoncé qu’il souhaitait augmenter la participation des chemins de fer dans le système logistique brésilien de 20 à 40% d’ici à 2035.

En avril, a-t-il indiqué, le gouvernement programmera la vente aux enchères d’une nouvelle partie de la concession du chemin de fer d’intégration ouest-est dans l’État de Bahia.

Le gouvernement a également l’intention de reprendre le projet Ferrograo, un chemin de fer qui reliera l’État du Mato Grosso, l’épicentre de l’agro-industrie brésilienne, à l’État du Pará, d’où les expéditions pourront atteindre l’Atlantique par l’intermédiaire du fleuve Tapajos.

Les plans du projet ont été suspendus en raison de préoccupations environnementales, mais M. Filho espère que ces obstacles pourront désormais être résolus et il discutera de la question avec la ministre de l’Environnement, Marina Silva.

«Le domaine des transports présente des défis supplémentaires étant donné que concéder des projets au secteur privé est une démarche assez nouvelle. Parfois, il n’existe pas de modèles établis en ce sens au Brésil», soutient Armando Castelar.

Les ports constituent un autre domaine prometteur. M. De Freitas incite le gouvernement fédéral à lui permettre de privatiser le port de Santos – le plus important du pays.

Le chef de cabinet de M. Lula, Rui Costa, semble disposé à débattre de cette possibilité, tandis que le ministre des Ports et Aéroports, Marcio França, rejette l’idée.

M. França estime cependant qu’un certain nombre de services dans les ports, comme le dragage, peuvent être privatisés.

«Le Brésil compte des dizaines de ports qui pourraient potentiellement être modernisés avec l’aide du secteur privé», rapporte Tamer Mansour, secrétaire général de la Chambre de commerce arabo-brésilienne, à Arab News.

«Nous faisons face à de grandes difficultés étant donné que les ports de Santos et de Paranagua ne peuvent plus répondre aux besoins du commerce entre le Brésil et le Moyen-Orient.»

Le pays sud-américain est le plus grand exportateur de protéines halal au monde. Des partenariats avec les pays du Golfe pour améliorer les systèmes logistiques du Brésil seraient donc tout à fait naturels, souligne M. Mansour, ajoutant que le moment était venu pour faire de tels investissements.

Au cours des quatre dernières années, sous l’administration du président, Jair Bolsonaro, le Brésil a renforcé ses liens avec le Golfe.

M. Bolsonaro a rencontré les autorités du Golfe à différentes occasions et il a signé des accords importants. Le Fonds public d’investissement (PIF) d’Arabie saoudite, à titre d’exemple, a annoncé des investissements d’une valeur de dix milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro) dans différentes régions du Brésil après la visite de Jair Bolsonaro dans le Royaume en 2019.

«Je suis encore plus optimiste avec l’administration actuelle», précise Tamer Mansour, ajoutant que M. Lula «était un grand partenaire des nations arabes lors de ses administrations précédentes. Il œuvrera à intensifier les partenariats et les investissements.»

Le gouvernement brésilien est mieux préparé à accroître la transparence de ses projets, en présentant tous les détails nécessaires en temps voulu, déclare-t-il.

«Je pense que les pays arabes sont prêts à investir davantage dans des pays comme le Brésil. Il y a désormais davantage de stabilité et le bon état d’esprit pour travailler sur des partenariats», poursuit M. Mansour.

L’un des exemples de coopération réussis entre les pays du Golfe et le Brésil dans le domaine des infrastructures est la participation du groupe émirati Mubadala Capital au système de métro de Rio de Janeiro.

Le fonds a acquis une partie de la société en charge du métro en 2017 et il en a pris le contrôle total en 2021.

«La société d’investissement arabe a été très professionnelle et elle a fait un excellent travail. Depuis, on a recouru à ses services pour de nombreux autres projets», déclare M. Schmidt, qui a travaillé sur ce dossier, dans un entretien accordé à Arab News.

Parmi les États brésiliens, non seulement São Paulo, mais aussi Paraná, Rio Grande do Sul et Goiás prendront probablement l’initiative et programmeront des projets d’infrastructure financés par le secteur privé, estime M. Castelar. «Ce sont les États qui ont le plus progressé dans la structuration des modèles de partenariat public-privé», ajoute-t-il.

Tamer Mansour affirme que certains gouverneurs ont assisté à l’Expo 2020 à Dubaï et qu’ils ont entamé le dialogue avec les autorités arabes.

«Ils ont été réélus et la structure de leurs administrations demeure inchangée, ce qui peut donner plus de confiance aux investisseurs», note-t-il.

M. Mansour indique que le Brésil dispose actuellement de nombreux agents locaux qui peuvent apporter une fiabilité supplémentaire aux investisseurs internationaux.

«Quand on parle de mégaprojets, on a toujours besoin de partenaires locaux pour participer aux investissements, de manière directe ou indirecte. Le Brésil dispose d’institutions financières solides qui jouent ce rôle», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’IA, catalyseur de créativité pour l'industrie de la mode saoudienne en plein essor

La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre. (Photo fournie)
La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre. (Photo fournie)
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  • Midjourney, Luma Labs et Krea AI: ces outils révolutionnent le travail des créateurs de mode
  • Comme dans d’autres secteurs créatifs, l'implication croissante de l’IA dans le processus de conception suscite des inquiétudes

RIYAD: L’industrie de la mode saoudienne connaît une métamorphose spectaculaire, s’imposant comme un pôle régional de créativité dynamique. L'intelligence artificielle ouvre désormais de nouvelles perspectives prometteuses.

Alliant tradition et modernité, les créateurs saoudiens séduisent un public international, bousculent les codes culturels et mettent en lumière le riche patrimoine du Royaume à travers une mode contemporaine.

La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre.

Conçue par Snapchat, Tasawar - "imaginer" en arabe - proposait une galerie en réalité virtuelle présentant les créations de cinq designers saoudiens, permettant aux visiteurs d'essayer virtuellement les vêtements.

Abdullah Al-Hammadi, directeur général de Snapchat en Arabie Saoudite, a souligné le caractère pionnier de l’exposition, première du genre au Moyen-Orient à fusionner technologie et mode.

"Tasawar offrait cinq espaces dédiés aux créateurs saoudiens, chacun utilisant différentes technologies de réalité augmentée pour raconter leur histoire", a expliqué Al-Hammadi à Arab News.

En modulant les filtres au sein de chaque espace, l’ambiance se métamorphosait, plongeant les visiteurs dans l’univers unique de chaque créateur et dévoilant ses sources d’inspiration.

Mohammed Khoja, fondateur de la marque Hindamme, a salué l’utilisation innovante de l’IA dans l'exposition. "Tasawar illustre parfaitement l'apport de l'IA à la mode", a-t-il déclaré. 

"Pour Hindamme, nous avons conçu un univers à la croisée du réel et du virtuel. Nous avons développé un miroir magique où les visiteurs pouvaient revêtir nos créations numériques. Grâce à des filtres et des effets spéciaux, ce dispositif innovant propulsait les utilisateurs dans des odyssées sensorielles uniques. Cette fusion entre le tangible et le numérique offrait une expérience immersive totale."

Cependant, comme dans d’autres secteurs créatifs, l'implication croissante de l’IA soulève des questions. Khoja estime que si l’IA est précieuse pour la recherche, elle ne doit pas devenir l'outil principal de conception, au risque d’altérer l'identité et la créativité du designer.

"L’IA reste un outil de recherche prédictif", nuance-t-il. " Ainsi, lorsque vous explorez diverses thématiques, l'IA vous propose un cocktail de créations sur mesure.

"Ses suggestions sont intéressantes, mais dénuées d'émotion. Elle ne remplacera jamais notre créativité naturelle."

"L’IA se révèle néanmoins remarquablement efficace en tant qu’assistant pour les tâches répétitives. Dans ce rôle, elle devient un allié précieux, nous permettant de gagner un temps considérable et de préserver notre énergie créative." 

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La Semaine de la Mode de Riyad a collaboré avec Snapchat pour présenter les créations de cinq designers saoudiens à l’exposition Tasawar, qui utilise la réalité augmentée et l’IA pour relier les mondes physique et numérique. (Photo AN par Rahaf Jambi)

Dalia Darweesh, styliste et rédactrice en chef, voit en l’IA un atout pour créer des planches d’ambiance et des looks personnalisés. "Pour les marques, l'IA aide à analyser les tendances et les préférences clients", explique-t-elle à Arab News. "Elle permet même des essayages virtuels, fluidifiant l’expérience d’achat en ligne."

Elle a poursuivi : "Parmi les entreprises innovantes dans ce domaine, je suis particulièrement impressionnée par Taffi Inc. Cette plateforme en ligne marie habilement l’expertise de stylistes professionnels à un assistant IA pour offrir des conseils de style sur mesure."

"L'idée d'un monde dominé par l'IA, surtout dans les sphères créatives, me met mal à l’aise. Néanmoins, je reconnais son utilité indéniable lorsqu'il s'agit d'épauler les créateurs et de prendre en charge certaines tâches."

Le journaliste de mode Mohammed Yousif reste prudent: "L'IA peut réduire les erreurs", a-t-il déclaré à Arab News. "Elle peut également aider les marques durables à obtenir de meilleurs résultats de leurs systèmes écologiques et éthiques."

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La Semaine de la Mode de Riyad a collaboré avec Snapchat pour présenter les créations de cinq designers saoudiens à l'exposition Tasawar, qui utilise la réalité augmentée et l'IA pour relier les mondes physique et numérique. (Photo AN par Rahaf Jambi)

Cependant, il a ajouté: "En ce qui concerne le processus créatif, je pense que c'est là que les designers pourraient perdre l'essence de leur travail. C'est aux designers de trouver des idées, de choisir les tissus et les couleurs. C'est ce qui les distingue les uns des autres et c'est simplement ce qui crée une identité pour la marque."

"La créativité reste une qualité humaine. Même si l’IA peut être créative, elle ne sera pas aussi authentique et influente que les humains."

Face à l’hypothèse d'un "héritage numérique" perpétué par l'IA après le départ des grands couturiers, Yousif affiche un scepticisme marqué. "Coder la mode me semble être une impasse," argue-t-il. "L'essence même de la mode réside dans sa capacité à se réinventer. Elle perd son âme dès qu’elle tombe dans la répétition."

"Certes, préserver l'ADN d'une maison est crucial, mais imaginez un instant que Christian Dior ait figé son style dans un algorithme. Il est fort probable que nous aurions été privés de la vision révolutionnaire de John Galliano. Ce constat s’applique également au duo Coco Chanel et Karl Lagerfeld. Leur génie résidait justement dans leur capacité à honorer l’héritage des fondateurs tout en le propulsant dans la modernité. Ils ont su insuffler leur propre créativité tout en restant fidèles à l'esprit originel de la maison. 

"Quelle présomption pour un créateur de vouloir dicter l'avenir de sa griffe, alors que la mode est par essence imprévisible! Un style qui fait mouche aujourd'hui peut tomber en désuétude demain. Réfléchissez un instant: combien de maisons prestigieuses auraient sombré dans l’oubli sans l'arrivée de nouveaux talents visionnaires? L'exemple de Gucci et de Tom Ford est frappant. 

Malgré ces réserves, designers émergents et établis expérimentent l’IA et l'incorporent dans certains aspects de leur travail.

Lors du Sommet Mondial de la Mode WWD (Women's Wear Daily) tenu à Riyad le 6 juin, la créatrice de mode américaine Norma Kamali a déclaré que sa marque lancera une collection complète en octobre, conçue avec l'aide de l’IA, expérimentant la façon dont elle interprète les anciens designs de Kamali.

"Il ne s’agit nullement d’un simple clonage de Norma Kamali," explique-t-elle. "C'est une création inédite, malléable, avec laquelle je peux interagir et expérimenter à loisir." Elle poursuit: "Bien que je compte bien rester aux commandes jusqu'à mes 120 ans, j'ai conscience de l'importance de préparer la relève. C'est pourquoi je forme méticuleusement mon équipe à maîtriser cet outil. 

Elle a ajouté : "J'apprends à l'IA à adopter ma façon de penser, à se comporter comme je le ferais, à utiliser les mêmes réflexions que moi lorsque je conçois une collection."

Néanmoins, Kamali ne cache pas ses réserves. "L’IA n'est pas une entité créative en soi, et c’est là une qualité difficilement remplaçable," souligne-t-elle. "L’IA peut effectivement épauler le créateur, repousser les limites de son imagination et élargir le champ des possibles. Cependant, elle reste un outil au service de la vision artistique du designer."

L'industrie de la mode semble avoir trouvé un consensus quant à l'atout principal de l'IA : son rôle d'assistant de recherche hors pair. Rakan Al-Shehri, à la tête du design et de la stratégie de marque chez Adhlal, met en lumière un bénéfice crucial de cette technologie : la capacité à dynamiser considérablement le processus créatif.

"Autrefois, nous étions tributaires de plateformes telles que Pinterest, Shutterstock, Pexels ou des réseaux sociaux pour élaborer nos moodboards et nos visuels, quelle que soit la discipline du design," confie-t-il à Arab News. "L'avènement de l'IA a radicalement transformé cette approche. Aujourd'hui, l’IA nous permet de générer des références visuelles d'une précision remarquable dès les prémices de notre processus créatif. "

"Par exemple, si je conçois une identité de marque pour un détaillant de mode spécialisé dans les vêtements pour hommes, je veux transformer le récit de la marque en instruments visuels cohérents pour les campagnes marketing, les médias sociaux, les sites web, etc."

"Dès que le concept est défini, je n’ai qu'à me connecter à Midjourney, notre générateur d’IA, et formuler une requête précise. En un clin d'œil, une myriade de références visuelles surgit, parfaitement alignées avec ma vision," explique-t-il. "En quelques minutes à peine, je peux assembler un moodboard riche et inspirant, alors qu’auparavant, cette tâche me demandait des heures de recherche fastidieuse dans d’immenses banques d'images," poursuit-il.

Al-Shehri a déclaré qu'un autre avantage significatif "est l’efficacité en termes de coûts".

"Pour un créateur indépendant comme moi, le coût des ressources visuelles traditionnelles peut vite devenir prohibitif," confie-t-il. "Les banques d'images et les outils spécialisés grèvent souvent nos budgets. L’IA change complètement la donne. Elle nous ouvre les portes d’un univers visuel quasi illimité, à des tarifs défiant toute concurrence, voire gratuitement."

Un programme qu’Al-Shehri apprécie particulièrement est Midjourney - une IA générative qui crée des images à partir de descriptions en langage naturel, similaire à DALL-E d’OpenAI. "Midjourney est, à mon avis, la meilleure plateforme de génération visuelle par IA disponible", a-t-il déclaré.

"Midjourney regorge de fonctionnalités intuitives qui révolutionnent notre approche créative," s'enthousiasme-t-il. "Parmi elles, la fonction 'blend' me fascine particulièrement. Cette fonction agit comme un pont temporel, mariant harmonieusement le passé et le présent pour créer des styles inédits et captivants."

"J'utilise Midjourney presque quotidiennement et je le recommande vivement à toute personne dans l'industrie créative."

AI
Légende: Photos créées par IA. (Photo fournies)

Une autre IA générative qui gagne en popularité parmi les créateurs de mode est Krea.ai. "Krea construit des outils web incroyables basés sur l’art qui offrent plus de contrôle sur les visuels générés, ce qui le rend idéal pour les arts visuels plutôt que pour les graphiques commerciaux", a déclaré Al-Shehri. "Je passe de nombreuses heures à expérimenter avec."

Luma Labs et sa "Dream Machine", qui crée des vidéos de haute qualité et réalistes à partir de texte et d’images, ont également transformé le processus créatif.

"Luma Labs se spécialise dans la génération de vidéos et de mouvements, et certains de mes photographes et directeurs artistiques préférés l’utilisent beaucoup", a déclaré Al-Shehri. "C’est un outil extrêmement bénéfique pour les photographes de mode."

Pour l’heure, les créateurs de mode peuvent respirer: nul besoin de redouter l’avènement d'un AI-Armani ou d'un Robo-Rabanne. Al-Shehri invite plutôt à considérer ces technologies sous un angle différent : L'IA n'est pas là pour nous remplacer, mais pour nous épauler.

"Dans l’ensemble, Ces outils sont de formidables alliés pour optimiser et accélérer le processus créatif des artistes et des designers", a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le président de la SAMA salue les efforts déployés au niveau mondial pour contenir l'inflation

Ayman Al-Sayari, gouverneur de la Banque centrale saoudienne.
Ayman Al-Sayari, gouverneur de la Banque centrale saoudienne.
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  • Le haut fonctionnaire saoudien a souligné l'importance de veiller à ce que le taux de croissance nominal dépasse le taux d'intérêt afin d'atténuer les risques qui pèsent sur la croissance mondiale à court terme. Ce principe permet de soutenir l'expansion
  • En ce qui concerne les efforts de transition énergétique, il a reconnu l'augmentation mondiale de l'utilisation des énergies renouvelables, mais s'est inquiété de l'augmentation de la consommation de combustibles fossiles et des émissions de carbone en 20

RIYADH : Le gouverneur de la Banque centrale saoudienne a fait l'éloge des politiques monétaires « bien calibrées » adoptées par les institutions financières mondiales pour lutter contre l'inflation et renforcer la résilience de l'économie mondiale face à divers défis.

Ayman Al-Sayari s'est exprimé lors d'une session intitulée « Perspectives économiques mondiales et défis en cours » au cours de la troisième réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 qui s'est tenue sous la présidence brésilienne, selon un communiqué publié sur la page X de la banque centrale.

Il a présenté une perspective globale sur les défis et les politiques économiques mondiales.

Le haut fonctionnaire saoudien a souligné l'importance de veiller à ce que le taux de croissance nominal dépasse le taux d'intérêt afin d'atténuer les risques qui pèsent sur la croissance mondiale à court terme. Ce principe permet de soutenir l'expansion économique tout en gérant efficacement la dynamique de la dette.

M. Al-Sayari a souligné les risques importants à moyen terme auxquels l'économie mondiale est confrontée, notamment les conflits géopolitiques en cours et la fragmentation du commerce. Ces facteurs contribuent à l'incertitude et à la volatilité potentielle du paysage économique international.

En ce qui concerne les efforts de transition énergétique, il a reconnu l'augmentation mondiale de l'utilisation des énergies renouvelables, mais s'est inquiété de l'augmentation de la consommation de combustibles fossiles et des émissions de carbone en 2023. M. Al-Sayari a mis en garde contre les actions précipitées et a souligné la nécessité d'une approche équilibrée pour atteindre les objectifs de durabilité sans compromettre la stabilité économique.

« Nous sommes tous favorables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a déclaré le chef de la SAMA.

M. Al-Sayari a identifié l'inégalité croissante des revenus comme un problème critique. Il a souligné l'importance de mettre en œuvre des prestations sociales ciblées et des politiques du marché du travail bien conçues pour combler ce fossé

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La compagnie aérienne saoudienne flynas acquiert 160 avions Airbus

The deal was signed at Farnborough Airshow, attended by President of the General Authority of Civil Aviation Abdulaziz Al-Duailej and Chairman of flynas Ayed Aljeaid. (Flynas)
The deal was signed at Farnborough Airshow, attended by President of the General Authority of Civil Aviation Abdulaziz Al-Duailej and Chairman of flynas Ayed Aljeaid. (Flynas)
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  • L'accord prévoit la commande de 30 gros-porteurs A330neo et de 130 avions à fuselage étroit de la famille A320
  • Le directeur de flynas, Bander Al-Mohanna, a déclaré que l'accord « renforce notre détermination à faire de flynas un transporteur low-cost mondial de premier plan .

RIYADH : La compagnie aérienne saoudienne à bas coûts flynas a signé un accord pour l'achat de 160 avions Airbus, doublant ainsi le volume de ses commandes à 280 appareils. 

Cet « accord historique », signé au salon aéronautique international de Farnborough (Royaume-Uni), comprend une commande de 30 gros-porteurs A330neo et de 130 avions à fuselage étroit de la famille A320, a indiqué le transporteur dans un communiqué.

Cette commande s'inscrit dans le cadre de la Vision 2030 saoudienne visant à transformer le secteur de l'aviation et à soutenir l'expansion ambitieuse de flynas sous le slogan « Nous connectons le monde au Royaume. » Elle conforte également le statut du transporteur comme l'une des quatre premières compagnies aériennes low-cost au monde.

L'accord s'aligne également sur les objectifs du Royaume en matière d'aviation, notamment le triplement du nombre de passagers annuels à 330 millions, l'extension de la connectivité à plus de 250 destinations et l'augmentation de la capacité de fret aérien à 4,5 millions de tonnes de fret par an d'ici 2030.

« Je félicite flynas pour cet accord important, qui reflète le développement et la transformation rapides du secteur de l'aviation en Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030 », a déclaré le président de l'Autorité générale de l'aviation civile, Abdulaziz Al-Duailej. 

« Cet accord est essentiel pour atteindre l'objectif de la stratégie nationale de l'aviation civile de relier le Royaume à plus de 250 destinations internationales et d'augmenter le trafic de passagers à 330 millions par an d'ici 2030 », a-t-il ajouté, décrivant également la croissance et l'expansion de flynas comme “vraiment remarquables”.

Bander Al-Mohanna, PDG et directeur général de flynas, a déclaré : « Cet accord portant sur l'achat de 160 avions Airbus renforce notre détermination à faire de flynas un transporteur low-cost de premier plan au niveau mondial.

Il a ajouté qu'il s'agissait de la première commande de son entreprise pour le gros-porteur A330neo auprès d'Airbus, dont les livraisons débuteront en 2027.

« En doublant le volume de nos commandes pour atteindre 280 appareils Airbus, nous assurons une croissance durable de notre réseau de lignes régionales et internationales, couvrant les vols court, moyen et long-courriers », a déclaré le PDG, expliquant que cela permettra au transporteur d'explorer de nouveaux marchés long-courriers et d'offrir plus de sièges, avec des produits diversifiés et innovants à ses passagers.

Christian Scherer, CEO d'Airbus Commercial Aircraft, a décrit l'accord comme « une étape importante » pour l'A320neo et l'A330-900.

« L'A330neo permettra à flynas de poursuivre sa croissance sur les marchés des gros-porteurs en s'appuyant sur l'A320 et en bénéficiant des points communs uniques d'Airbus », a déclaré M. Scherer. 

« Les deux types d'appareils offrent à flynas la polyvalence et la rentabilité parfaites pour se développer sur de nouveaux marchés, tout en offrant à leurs passagers une expérience et un confort de cabine de pointe », a-t-il ajouté. « Nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration fructueuse avec flynas, qui entame ce nouveau chapitre passionnant. »

Au début du mois, flynas a reçu son 53e A320neo sur les 120 commandés à Airbus dans le cadre de son plan d'expansion stratégique. 

L'avion de nouvelle génération a atterri à l'aéroport international King Khalid de Riyad, consolidant ainsi la position de la compagnie en tant que première compagnie aérienne à bas prix au Moyen-Orient et l'une des quatre premières compagnies aériennes à bas prix au niveau mondial, selon le cabinet de conseil britannique Skytrax.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com