Affaire Bouraoui: Macron pointe du doigt les partis «opposés à la réconciliation»

Le président français Emmanuel Macron s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
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Affaire Bouraoui: Macron pointe du doigt les partis «opposés à la réconciliation»

  • «Mon message est clair. Je vais continuer le travail que nous avons entrepris»
  • Malgré l'interdiction de voyager qui lui a été imposée, Bouraoui a quitté l'Algérie et est entrée en Tunisie le 3 février

ALGER: Le président français Emmanuel Macron a pour la première fois commenté l'affaire Amira Bouraoui, à l'origine de la crise diplomatique entre Paris et Alger, ce mardi à l'Élysée.

A l’origine de cette nouvelle discorde, l’intervention du personnel diplomatique pour exfiltrer clandestinement la militante, journaliste et médecin de profession, interdite de quitter le territoire algérien.

«Beaucoup de choses ont été dites […] et ce qui est sûr, c'est que beaucoup de partis anonymes ont à cœur que nos relations avec l'Algérie soient vouées à l'échec» a-t-il déploré.

Le président français a également réaffirmé qu’il allait continuer à «avancer» pour le renforcement de la relation de la France avec l’Algérie, au-delà des «polémiques» actuelles, précisant «on va avancer, la période n’est pas la meilleure mais ça ne m’arrêtera pas».

Le chef d’État français a néanmoins déclaré que cet incident diplomatique, survenu alors que les deux pays tentent de pacifier leurs relations, n’entachera pas les progrès effectués. 

«Mon message est clair. Je vais continuer le travail que nous avons entrepris. Ce n'est pas la première fois que je reçois un coup. Nous allons continuer le travail que nous avons entamé il y a plusieurs années» a assuré M.Macron rappelant les progrès effectués sur le dossier de la mémoire. 

«Nous avons également fait un grand travail dans le dossier de l'économie et de la coopération militaire, pour la première fois, nous avons réussi à réunir des ministres de la Défense et des commandants des deux armées, et pour la première fois depuis 1962, le chef d'état-major de l'armée algérienne Said Chengriha s'est rendu en France.»

Ajoutant que «ce sont des indicateurs importants de notre bonne entente». 

Dans ce même contexte, il a également souligné, être «certain de l'amitié, de la volonté et de l'implication du président algérien, M. Abdelmadjid Tebboune, et je suis sûr que nous continuerons à enregistrer des progrès dans les relations de nos deux pays».

L’exfiltration d'Amira Bouraoui sous la protection d'un consulat français a provoqué la colère de l'Algérie, poussant Alger à convoquer son l'ambassadeur à Paris pour «consultations», qui a décrit ce geste comme une «exfiltration secrète et illégale».

Au lendemain du départ de la militante, l’APS (Algérie Presse Service), n’a pas hésité à accuser la DGSE française d’avoir joué «un rôle clé» dans cette évasion.

Qui est Amira Bouraoui 

La médecin s’est fait connaître en 2014 lors de sa participation au mouvement «Barakat» contre la candidature de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat, pour devenir ensuite une figure emblématique du Hirak en 2019. 

En juin 2020, Bouraoui, âgé de 46 ans, a été condamnée à un an de prison, mais a bénéficié d'une libération conditionnelle en juillet.

Malgré l'interdiction de voyager qui lui a été imposée, Bouraoui quitte l'Algérie et arrive en Tunisie le 3 février, avant d'être arrêtée alors qu'elle tentait de se rendre à Paris via l'aéroport de Tunis-Carthage.

Elle est restée en détention provisoire jusqu'à sa comparution devant le tribunal au bout de trois jours, qui a décidé de la libérer et de reporter l'examen de son affaire.

Le même jour, la militante a pu embarquer sur un vol vers la Paris, malgré la tentative des autorités tunisiennes de la renvoyer en Algérie.

Vendredi, un tribunal tunisien avait condamné, par contumace, la militante franco-algérienne à trois mois de prison pour entrée illégale dans le pays, selon son avocat.

Le parquet algérien, de son côté, a annoncé le placement en détention préventive de quatre personnes, accusées d'être «sous contrôle judiciaire», dans le cadre d'une enquête sur l'affaire du départ «illégal» de la militante du territoire algérien.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.