Après les guerres, l'amère réalité du travail des enfants en Irak

Haydar Karar n'a que 13 ans, mais depuis cinq ans déjà il est apprenti chez un oncle menuisier à Bagdad (Photo, AFP).
Haydar Karar n'a que 13 ans, mais depuis cinq ans déjà il est apprenti chez un oncle menuisier à Bagdad (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 01 mars 2023

Après les guerres, l'amère réalité du travail des enfants en Irak

  • Environ 90% des ménages sondés dans la métropole du nord «ont un enfant ou plus qui travaillent»
  • Environ 75% de ces mineurs ont un emploi «informel et dangereux, dans la collecte des ordures, de la ferraille ou dans la construction», assure une ONG

BAGDAD: Haydar Karar n'a que 13 ans, mais depuis cinq ans déjà il est apprenti chez un oncle menuisier à Bagdad. Comme lui, beaucoup d'enfants irakiens confrontés à la pauvreté et aux conflits sont contraints de travailler très jeunes.

Quotidiennement, depuis l'âge de huit ans, Haydar passe le balai ou déplace des poutres dans l'atelier de son oncle, de huit à 17 heures.

"À cause d'une bagarre j'ai été renvoyé de l'école", reconnaît l'adolescent à la silhouette menue. La famille a donc décidé de le mettre à la tâche "pour construire mon avenir et me marier", dit-il.

Penché sur un fauteuil en bois, il râpe les accoudoirs et le dossier avec du papier abrasif. Il transporte des tréteaux en métal avant de déplacer de larges planches faisant quasiment deux fois sa taille.

Son emploi lui rapporte moins de 20 dollars par semaine et suffit à peine à subvenir à ses besoins et ceux de sa sœur. En raison d'un parcours familial chaotique, il est hébergé par un autre oncle.

Comme lui, d'autres sont apprentis mécaniciens, employés dans des cafés à chichas, dans des salons de coiffure, éboueurs, mais aussi laveurs de pare-brises ou vendeurs de mouchoirs postés aux carrefours.

En Irak, le travail des enfants concerne de plus en plus de monde et pour cause: malgré les richesses en hydrocarbures colossales du pays, près d'un tiers des 42 millions d'Irakiens vivent dans la pauvreté selon l'ONU.

«En hausse constante»

Après des décennies de conflits, l'Irak cherche encore à se construire un semblant de stabilité, même après la mise en déroute en 2017 des djihadistes du groupe Etat islamique (EI), une énième guerre ayant provoqué d'importants déplacements de population.

Il souffre aussi des retombées d'une corruption endémique siphonnant les fonds publics, et de politiques gouvernementales inadéquates pour lutter contre la précarité.

"Le travail des enfants est en hausse constante", reconnaît Hassan Abdel Saheb, responsable du dossier au ministère du Travail et des Affaires sociales, citant comme causes "les guerres, conflits et déplacements, en particulier dans les provinces envahies par l'EI".

"De nombreuses familles ont été privées de pourvoyeur, les mères ont été contraintes de laisser les enfants travailler, pour aider à accroître les revenus du foyer", explique-t-il.

Les provinces les plus touchées sont celles de Ninive, dont le chef-lieu est Mossoul, ancien bastion djihadiste, Bagdad et Kirkouk (nord), selon une étude de son département.

M. Abdel Saheb rappelle que le droit irakien interdit le travail des enfants de moins de 15 ans, sous peine d'une amende ou d'une condamnation à une peine de prison pouvant aller au-delà de six mois.

Pour enrayer le travail des mineurs, des allocations sont distribuées aux plus démunis, allant de 96 à 250 dollars, en fonction du nombre d'enfants.

Pauvreté

"Pauvreté" et "inégalités économiques" font partie des principaux facteurs "ayant poussé de nombreux enfants vers le travail", affirme de son côté le porte-parole de l'Unicef en Irak, Miguel Mateos Muñoz.

Son organisation oeuvre avec les autorités de Bagdad, mais aussi du Kurdistan autonome (nord) pour "construire un système de protection sociale" et aider "ces enfants à sortir de la pauvreté", assure-t-il.

Des programmes pour "consolider les compétences et l'éducation des enfants et reporter leur entrée sur le marché du travail après les 18 ans" sont également prévus, dit-il.

Le Comité international de secours (IRC) a mis en garde contre une "flambée alarmante" du travail des enfants, tout particulièrement à Mossoul, où la reconstruction piétine.

Environ 90% des ménages sondés dans la métropole du nord "ont un enfant ou plus qui travaillent", assurait l'ONG fin 2022 après avoir interrogé 411 foyers et 265 enfants.

Environ 75% de ces mineurs ont un emploi "informel et dangereux, dans la collecte des ordures, de la ferraille ou dans la construction", indiquait l'ONG.

Dans un atelier de Bagdad, Mohanad Jabbar, 14 ans, fabrique des tamis utilisés sur les chantiers en échange de six dollars par jour.

Depuis l'âge de sept ans, il travaille, tout comme son frère aîné, pour aider ses parents à subvenir aux besoins d'une famille de sept personnes.

"J'aimerais étudier et devenir ingénieur", confie-t-il de manière candide, "mais ma famille a besoin de moi".


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com