Macron dans trois pays d'Afrique centrale vendredi

Le président français Emmanuel Macron est accueilli par un responsable à son arrivée à l'aéroport international de Luanda, en Angola, tôt le 3 mars 2023 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron est accueilli par un responsable à son arrivée à l'aéroport international de Luanda, en Angola, tôt le 3 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Macron dans trois pays d'Afrique centrale vendredi

  • Le président français est arrivé en Angola en provenance du Gabon où il venait d'assister à un sommet sur la préservation des forêts tropicales
  • Vendredi, il rencontrera successivement ses homologues angolais Joao Lourenço à Luanda puis congolais Denis Sassou Nguesso à Brazzaville

LUANDA: Trois capitales en quelques heures pour une "nouvelle relation" avec l'Afrique : Emmanuel Macron met le turbo vendredi dans sa tournée africaine destinée à montrer le nouveau visage de la diplomatie française sur le continent.

Le président français est arrivé tard jeudi soir en Angola en provenance du Gabon où il venait d'assister à un sommet sur la préservation des forêts tropicales.

Vendredi, il rencontrera successivement ses homologues angolais Joao Lourenço à Luanda puis congolais Denis Sassou Nguesso à Brazzaville, avant de rejoindre dans la soirée Kinshasa, dernière étape de sa tournée.

Avec toujours le même fil rouge: tourner définitivement la page de la "Françafrique", avec ses pratiques opaques et ses réseaux d'influence hérités du colonialisme, et mettre en place un nouveau "logiciel", reposant sur "l'humilité" et des partenariats pragmatiques, de la protection de l'environnement à la santé.

"Cet âge de la Françafrique est bien révolu", a-t-il lancé jeudi depuis Libreville qui a longtemps incarné ces dérives sous la présidence d'Omar Bongo.

"Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre", a-t-il martelé, alors que l'opposition gabonaise l'accusait d'apporter son soutien au président Ali Bongo Ondimba, fils et successeur d'Omar Bongo, en pleine année électorale.

En Angola, ancienne colonie portugaise où son prédécesseur François Hollande s'était rendu en 2015, la tâche sera sans doute plus aisée.

Emmanuel Macron, soucieux de diversifier les liens de la France avec le continent, a multiplié les déplacements dans les pays non francophones depuis son premier mandat (2017-2022).

«Savoir-faire»

A Luanda, un accord de coopération doit être conclu pour renforcer la filière agricole de ce pays et diversifier son économie, très centrée sur la production pétrolière.

L'Angola, qui importe une grande partie de ses produits alimentaires, veut renforcer sa "souveraineté" en la matière et "trouver de nouvelles ressources de revenus dans le domaine agricole", souligne la présidence française.

La France peut apporter un "savoir-faire" pour une filière de la production à la transformation et la commercialisation, ajoute-t-elle.

Le président français sera accompagné de représentants de grands groupes céréaliers, de spécialistes du développement d'infrastructures comme Meridiam et de Total qui est présent en Angola dans la production d'hydrocarbures mais aussi dans l'hydroélectricité.

Le président angolais, dont la réélection en 2022 a été contestée dans l'opposition, s'inscrit dans la continuité du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), au pouvoir depuis l'indépendance en 1975 et longtemps parti unique.

Emmanuel Macron s'arrêtera ensuite quelques heures à Brazzaville où Denis Sassou Nguesso règne d'une main de fer depuis près de 40 ans, une rencontre qui risque là aussi d'apparaître à contrecourant de son nouveau logiciel.

A la veille de son arrivée, des organisations congolaises de défense des droits de l'homme ont exposé leurs préoccupations et demandé au président français de les relayer.

«Attendu sur la paix»

Elles ont notamment plaidé pour la libération du général Jean-Marie Michel Mokoko et d'André Okombi Salissa.

Respectivement ancien chef d'état-major des armées et ex-ministre, ces deux personnalités ont été condamnées à 20 ans de prison ferme après la présidentielle de 2016 qu'elles ont perdue et contestée.

Emmanuel Macron rejoindra ensuite la République démocratique du Congo, ex-colonie belge sur l'autre rive du fleuve Congo, pour une visite axée sur la coopération en matière de santé et culturelle.

Il visitera samedi l'Institut national de recherche biomédicale et y rencontrera le professeur Jean-Jacques Muyembe, à l'origine de la découverte du virus Ebola. Il rencontrera aussi des artistes et des entrepreneurs du monde de la culture et de la création.

Cette étape peut s'avérer délicate alors que la France est accusée en RDC de soutenir le Rwanda plutôt que Kinshasa, confronté à une rébellion dans l'est du pays.

Quelques dizaines de jeunes, brandissant des drapeaux russes, ont manifesté contre sa venue mercredi à Kinshasa. Jeudi, une petite dizaine d'entre eux ont brûlé un drapeau de la France devant l'Institut français à Goma dans l'est du pays, a constaté un correspondant de l'AFP.


Entretien Barrot - Barrack sur les dossiers syrien et libanais

L’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack. (AFP)
L’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack. (AFP)
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  • Le ministre et son interlocuteur américain ont également évoqué les avancées récentes dans les discussions entre les autorités syriennes de transition et les Forces démocratiques syriennes
  • Concernant le Liban, les discussions ont porté sur le soutien international aux Forces armées libanaises (FAL), dans le cadre de la mise en œuvre du plan de désarmement présenté le 5 septembre devant le Conseil des ministres

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est entretenu lundi avec l’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, afin d’évoquer la situation régionale, notamment en Syrie et au Liban, ainsi que les perspectives de coopération internationale pour la stabilité du Proche-Orient.

Sur la Syrie

Les deux responsables ont réaffirmé leur soutien à la transition politique en cours en Syrie et à la relance socio-économique du pays. Ils ont souligné l’importance d’une coordination étroite entre les acteurs régionaux et internationaux, ainsi qu’avec les autorités syriennes de transition, afin de faciliter la réintégration progressive de la Syrie dans son environnement régional et dans le système économique mondial.

Le ministre et son interlocuteur américain ont également évoqué les avancées récentes dans les discussions entre les autorités syriennes de transition et les Forces démocratiques syriennes. La France et les États-Unis ont convenu de maintenir leur coordination et de poursuivre leurs efforts en faveur d’un dialogue constructif, notamment pour la mise en œuvre de l’accord du 10 mars et la consolidation du cessez-le-feu du 7 octobre.
Les deux parties ont souligné que seule une solution politique négociée permettra l’unification durable de la Syrie et l’intégration de l’ensemble de ses régions dans le processus de transition nationale.

Sur le Liban

Concernant le Liban, les discussions ont porté sur le soutien international aux Forces armées libanaises (FAL), dans le cadre de la mise en œuvre du plan de désarmement présenté le 5 septembre devant le Conseil des ministres. Les deux responsables ont insisté sur la nécessité pour l’armée libanaise de montrer des résultats concrets et mesurables, notamment dans ses opérations au sud du Litani, tout en clarifiant ses besoins prioritaires.

Le ministre a réaffirmé l’engagement du président de la République à mobiliser la France pour l’organisation, en novembre à Riyad, d’une conférence internationale de soutien aux FAL. Il a par ailleurs sollicité l’appui des États-Unis pour assurer le succès de cette initiative, qui vise à renforcer les capacités de l’armée libanaise et à consolider la stabilité du pays.

Sur le plan économique, les deux responsables ont appelé les autorités libanaises à respecter leurs engagements, notamment en adoptant une loi sur la répartition des pertes bancaires et en concluant un accord avec le FMI. La France a indiqué être prête à accueillir à Paris une conférence consacrée à la reconstruction et au redressement économique du Liban dès que les conditions seront réunies.

Rapprochement entre le Liban et la Syrie

Le ministre et l’Envoyé spécial américain ont salué le rapprochement en cours entre Beyrouth et Damas, illustré par la visite du ministre syrien des Affaires étrangères à Beyrouth le 10 septembre. Ils ont souligné que ce dialogue contribue à renforcer la souveraineté et la stabilité régionale, et ont encouragé les deux pays à poursuivre sur cette voie.

Cessez-le-feu à Gaza et perspectives de paix

Enfin, les deux responsables ont évoqué la mise en œuvre du cessez-le-feu à Gaza et le plan de paix régional, estimant que ces développements doivent ouvrir la voie à une nouvelle dynamique de paix entre Israël et ses voisins. En ligne avec la Déclaration de New York, la France a réaffirmé son soutien à tous les efforts de dialogue visant à consolider la stabilité et la coexistence dans la région.


Vol au Louvre: la direction du musée défend la qualité des vitrines fracturées

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  • "Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable
  • Le journal satirique affirme que "le vol des bijoux de la Couronne, survenu le 19 octobre au matin, aurait sans doute pu être évité si le musée du Louvre n’avait pas changé les vitrines qui les abritaient pour d’autres prétendument plus sécurisées"

PARIS: La direction du Louvre a défendu mardi auprès de l'AFP la qualité des vitrines qui abritaient les joyaux dérobés dimanche dans la galerie d'Apollon, réagissant à un article du Canard enchaîné qui affirme qu'elles sont "apparemment plus fragiles que les anciennes".

"Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité tant le degré d'obsolescence des anciens équipements était avéré et aurait mené, sans remplacement, à retirer les œuvres de la vue du public", a déclaré la direction du musée parisien.

Le journal satirique affirme que "le vol des bijoux de la Couronne, survenu le 19 octobre au matin, aurait sans doute pu être évité si le musée du Louvre n’avait pas changé les vitrines qui les abritaient pour d’autres prétendument plus sécurisées".

Il n'a fallu dimanche aux malfaiteurs que quelques minutes pour pénétrer dans la galerie d'Apollon hissés sur un monte-charge, fracturer très rapidement à la disqueuse deux des trois nouvelles vitrines installées fin 2019 pour abriter les précieux bijoux, et repartir en emportant huit joyaux dans leur fuite.

Le Canard Enchaîné affirme qu'une ancienne vitrine blindée installée dans la galerie dans les années 1950 et dotée d'un système lui permettant de disparaître "à la première alerte" dans un coffre-fort aurait sans doute permis d'éviter le vol si elle avait été maintenue en place.

La direction du Louvre assure toutefois que ce système ancien, doté d'un nouveau mécanisme dans les années 1980, "était devenu inopérant et obsolète, avec des phénomènes de blocage dans la descente des volets latéraux". "Plusieurs accidents ont été déplorés", mettant "en danger les œuvres", selon le musée.

Trois nouvelles vitrines "présentant toutes les garanties nécessaires", dont les deux fracturées dimanche, avaient donc été commandées à l'issue d'études lancées en 2014, ajoute la direction.


Nicolas Sarkozy est en prison, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Ici, main dans la main avec son épouse Carla Bruni. (AFP)
L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Ici, main dans la main avec son épouse Carla Bruni. (AFP)
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  • "Il y est pour un minimum de trois semaines ou d'un mois" comme il a déposé une demande de mise en liberté, a dit son avocat Christophe Ingrain
  • Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n'était arrivé à aucun ancien chef d'Etat de l'Union européenne

PARIS: L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République.

"Il y est pour un minimum de trois semaines ou d'un mois" comme il a déposé une demande de mise en liberté, a dit son avocat Christophe Ingrain devant les portes de la prison parisienne de la Santé, après y avoir laissé son client. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur cette demande de mise en liberté, déposée immédiatement après l'incarcération.

Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n'était arrivé à aucun ancien chef d'Etat de l'Union européenne.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15, Nicolas Sarkozy, 70 ans, est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé, après avoir été suivi par une noria de caméras et de photographes à moto. Sa voiture a patienté quelques minutes près du haut mur carcéral avant que l'ex-président ne pénètre dans l'enceinte de la seule prison parisienne.