Procès en Suisse contre Gazprombank autour d'actifs douteux d'un proche de Poutine

Un homme pousse une brouette devant un bureau de la banque russe Gazprombank, une filiale du géant public de l'énergie Gazprom, à Moscou le 27 avril 2022. (Photo, AFP)
Un homme pousse une brouette devant un bureau de la banque russe Gazprombank, une filiale du géant public de l'énergie Gazprom, à Moscou le 27 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Procès en Suisse contre Gazprombank autour d'actifs douteux d'un proche de Poutine

  • Les quatre hommes sont accusés d'avoir contrevenu à leurs obligations en matière de vérification malgré les doutes «objectifs» qu'auraient dû susciter ces comptes
  • «L'affaire tourne autour d'avoirs d'environ 50 millions de francs», a souligné la Tribune de Genève, qui s'interroge quant à savoir si le musicien était un «homme de paille» pour le président russe et son entourage

ZURICH: Quatre responsables de la branche suisse de Gazprombank vont devoir répondre la semaine prochaine devant la justice à des questions autour de comptes douteux du violoncelliste russe Sergueï Roldouguine, un proche du président russe Vladimir Poutine.

Les quatre hommes, trois ressortissants russes et un suisse, sont accusés d'avoir contrevenu à leurs obligations en matière de vérification malgré les doutes "objectifs" qu'auraient dû susciter ces comptes, indique l'acte d'accusation, consulté par l'AFP jeudi.

Le procès doit s'ouvrir à Zurich le 8 mars. Le ministère public a requis sept mois de prison contre les quatre prévenus, dont le directeur général de cette filiale suisse de la banque.

Ils sont accusés d'avoir ouvert et géré deux comptes entre 2014 et 2016 pour le violoncelliste et chef d'orchestre russe, sur lesquels ont transité plusieurs millions, notamment pour percevoir des dividendes d'une grande agence de publicité pour les médias russes et d'Europe de l'Est, sans avoir pris la peine de vérifier s'il était l'ayant-droit légitime de ces fonds.

Il n'était pourtant "pas plausible" que M. Roldouguine dispose de tels avoirs "avec ses revenus de violoncelliste et chef d'orchestre", souligne l'acte d'accusation, établissant une longue liste d'indices qui auraient dû éveiller les soupçons.

"L'affaire tourne autour d'avoirs d'environ 50 millions de francs", (une somme équivalente en euros), a souligné la Tribune de Genève, qui s'interroge quant à savoir si le musicien était un "homme de paille" pour le président russe et son entourage.

Les Panama Papers, une enquête publiée en 2016 par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), dont fait partie Tamedia, l'éditeur de la Tribune de Genève, avaient révélé l'existence de ces comptes.

La Finma, l'autorité de surveillance des marchés en Suisse, avait alors ouvert une procédure et lourdement sanctionné Gazprombank Suisse, lui reprochant de ne pas avoir examiné avec le soin nécessaire des relations d'affaires et transactions avec des clients privés.

Pas un homme d'affaires 

Gazprombank Suisse était la filiale dans le pays alpin de Gazprombank, le bras financier du géant gazier russe Gazprom. Ses activités se concentraient surtout sur des produits et services destinés à financer les opérations de commerce international. Mise au ban du secteur bancaire helvétique après l'invasion de l'Ukraine, elle a annoncé mettre un terme à ses activités en Suisse en octobre 2022.

Parmi les indices qui auraient justifié un contrôle plus strict, l'acte d'accusation évoque notamment les importantes sommes déclarées à la banque par le musicien, qui avait pourtant affirmé dans un entretien au New York Times qu'il n'était "pas un homme d'affaires" et ne possédait "pas des millions".

Alors que les banques suisses ont l'obligation de vérifier les avoirs des personnes dites "politiquement exposées", Gazprombank Suisse aurait également dû savoir qu'il faisait partie des proches de Vladimir Poutine, le musicien étant le parrain d'une de ses filles, comme l'avaient rapporté des articles de presse.

Les comptes avaient été ouverts par l'intermédiaire de la banque Rossiya, déjà à l'époque visée par des sanctions américaines en raison de ses liens avec "l'Establishment politique en Russie", ajoute l'acte d'accusation, ce qui aurait aussi dû justifier de plus amples vérifications.

L'acte d'accusation cite nommément le président russe : "Il est notoire que le président russe Poutine ne dispose officiellement que d'un revenu d'environ 100.000 francs suisses et qu'il n'est pas fortuné, mais qu'en réalité il dispose d'énormes valeurs patrimoniales gérées par des personnes proches".

Selon la Tribune de Genève, l'issue du procès est "difficile à prévoir", car "le Ministère public doit effectivement prouver que Sergueï Roldouguine était un homme de paille".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.