Les œuvres d’Intermix Residency incarnent les identités multiculturelles en Arabie saoudite

L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance. (Photo fournie)
L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance. (Photo fournie)
Dans Seguir Respirando, l’artiste argentine Maria Florencia Carranza adopte une approche non conventionnelle des problèmes environnementaux. Une collection de sacs en plastique a été transformée en formes ressemblant à des bactéries pour sensibiliser à l’incidence de notre consommation sur les plus petits organismes. (Photo fournie)
Dans Seguir Respirando, l’artiste argentine Maria Florencia Carranza adopte une approche non conventionnelle des problèmes environnementaux. Une collection de sacs en plastique a été transformée en formes ressemblant à des bactéries pour sensibiliser à l’incidence de notre consommation sur les plus petits organismes. (Photo fournie)
En tant que designer textile, Khadija Arif présente les obstacles d’un nouveau chapitre de sa vie sous la forme d’une robe baptisée Hool, agrémentée de six types de fleurs qu’on trouve dans la région: le cactus, le lys, le jasmin, le solidago, le calendula et la gypsophile. (Photo fournie)
En tant que designer textile, Khadija Arif présente les obstacles d’un nouveau chapitre de sa vie sous la forme d’une robe baptisée Hool, agrémentée de six types de fleurs qu’on trouve dans la région: le cactus, le lys, le jasmin, le solidago, le calendula et la gypsophile. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Les œuvres d’Intermix Residency incarnent les identités multiculturelles en Arabie saoudite

  • Dans Looking Over, l’artiste visuelle et photographe Somaya Fallatah présente une série d’autoportraits réalisés dans le cadre d’un processus continu de découverte et de compréhension de sa culture et de son patrimoine nigérians
  • Khadija Arif évoque la maternité, la migration du Pakistan vers l’Arabie saoudite et la découverte de nouvelles terres et cultures

RIYAD: Le deuxième cycle du programme baptisé «Intermix Residency» a défié les stéréotypes liés aux identités multiculturelles en Arabie saoudite lors de son événement Open Studio, créant un espace sûr pour que les artistes discutent du déplacement, de l’immigration et de l’appartenance sous le thème «Bodies as Landscapes» («Les corps en tant que paysages»).

L’événement de deux jours, qui a pris fin le 28 février, est une production collaborative des Commissions des arts visuels et de la mode, toutes deux faisant partie des sous-secteurs du ministère de la Culture. Cet événement vise à encourager les artistes locaux et internationaux à combler les écarts entre les différentes disciplines par l’innovation, la transformation et la durabilité.

L’événement invite le public à s’intéresser aux œuvres des résidents, notamment Omnia Abdelkader, Hatem al-Ahmad, Safa al-Belushi, Khadija Arif, Maria Florencia Carranza, Eduardo Cassina, Somaya Fallatah, Tamara Kalo, Sadaf Khan, Tra My Nguyen, Hayat Oussama, Adrian Pepe et Angelo Plessas.

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L’artiste résident Adrian Pepe présente une caste grandeur nature constituée de laine de mouton dans son œuvre Sheddings, qui dépeint les rituels funéraires comme une forme de renaissance. (Photo fournie)

Tara al-Dughaither, la conservatrice des deux cycles, déclare à Arab News: «L’Arabie saoudite est un endroit diversifié et cette diversité nous rend spéciaux. Je pense que tout espace qui réfléchit aux artistes et à leurs histoires personnelles est un espace où différentes conversations peuvent avoir lieu. Les récits personnels, en général, sont des thèmes importants dans tout mon travail.»

La conservatrice est à l’origine de la plate-forme Sawt Asura, un projet de recherche dédié à l’archivage de l’Histoire des Saoudiennes à travers le patrimoine du chant. Elle affirme qu’une grande partie de la sélection et de l’idéation du thème en découle.

«L’art est la conservation», souligne-t-elle. «Je pense que c’est une possibilité rare et un privilège de pouvoir faire le pont entre ma pratique personnelle et ma pratique de conservation, qui découle également de mon propre récit. Je crois que c’est pour cela que je suis connectée aux artistes.»

«Il est important pour les artistes, en particulier ceux qui commencent leur carrière, d’assumer leur identité avant de passer à des espaces conceptuels plus vastes», ajoute-t-elle.

Dans Looking Over, l’artiste visuelle et photographe Somaya Fallatah présente une série d’autoportraits réalisés dans le cadre d’un processus continu de découverte et de compréhension de sa culture et de son patrimoine nigérians, qui lui ont été confisqués dans la mesure où elle a grandi en Arabie saoudite.

«Je suis une Saoudo-Nigériane de troisième génération», déclare-t-elle à Arab News. «J’ai voulu comprendre et en savoir plus sur la culture et le patrimoine parce que cela m’a frustrée de voir ma famille s’en détacher. J’ai toujours été intéressée par le colonialisme, l’esclavage, l’art africain… J’ai ressenti l’importance de comprendre que c’était véritablement moi. Cela forge mon identité.»

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Dans Looking Over, l’artiste visuelle et photographe Somaya Fallatah présente une série d’autoportraits réalisés dans le cadre d’un processus continu de découverte et de compréhension de sa culture et de son patrimoine nigérians, qui lui ont été confisqués dans la mesure où elle a grandi en Arabie saoudite. (Photo fournie)

Les murs de son studio sont tapissés de motifs nigérians recueillis au fil des ans. Certains lui ont été transmis par des membres de la famille.

Mme Al-Dughaither indique à propos du processus de création: «J’ai dit à Somaya Fallatah de ne pas creuser trop profondément: “C’est le voyage de toute une vie. Il faudrait plutôt que tu te contentes d’exprimer où tu en es maintenant afin de prendre un bon départ et de le représenter à travers le médium que tu souhaites perfectionner.”»

Utilisant les tissus comme un moyen d’explorer davantage son héritage, Somaya Fallatah a demandé à d’autres résidents de l’en recouvrir, comme si elle se trouvait dans l’étreinte du tissu. Le tout est documenté dans une série qui sera également diffusée sur les murs du studio.

À proximité se trouve une galerie d’images capturant sa danse sur de la musique haoussa, un genre originaire du Nigeria.

L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance.

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L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance. (Photo fournie)

«Je pense que le fait d’être dans cette résidence m’a certainement aidée à réfléchir à ma pratique et aux sujets et idées qui m’intéressent, mais c’était aussi une belle expérience pour l’échange culturel d’idées et de techniques», déclare-t-elle à Arab News.

Son travail s’inspire de l’histoire d’Elissa, la reine de Tyr (Liban actuel). Elle a été exilée après que son frère a assassiné son mari, ce qui l’a poussée à guider son peuple vers une nouvelle terre de l’autre côté de la Méditerranée. Elle est arrivée dans l’actuelle Tunisie et elle a établi Carthage.

«Il s'agit d'une histoire que ma grand-mère m'a racontée et qui a été transmise de personne en personne, d'une manière ou d'une autre. C’est un événement que j’ai voulu développer en le rattachant à ma propre expérience. Grandir à Riyad dans un complexe appelé «Cordoue» – le complexe où mes parents ont établi leur propre nouvelle communauté et recréé leur propre maison», explique-t-elle.

Dans la vidéo, sa mère enroule la corde, mesurée à l’aide de la longueur du bras de l’artiste, autour de sa fille. En s’appropriant l’espace, Tamara Kalo utilise le rituel du mouvement et de la migration pour prendre conscience de sa propre place dans le monde.

 

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Dans son installation vidéo, l’artiste Tamara Kalo utilise le rituel du mouvement et de la migration pour prendre conscience de sa propre place dans le monde. (Photo fournie)

En tant que designer textile, Khadija Arif présente les obstacles d’un nouveau chapitre de sa vie sous la forme d’une robe baptisée Hool, agrémentée de six types de fleurs qu’on trouve dans la région: le cactus, le lys, le jasmin, le solidago, le calendula et la gypsophile.

Elle évoque la maternité, la migration du Pakistan vers l’Arabie saoudite et la découverte de nouvelles terres et cultures. Chaque fleur est une pièce de qualité dans la mosaïque de son parcours: le cactus symbolise les difficultés, tandis que le calendula représente la protection et le soutien.

L’artiste déclare à Arab News: «Je suis un corps, ici, et l’Arabie saoudite est le paysage. Si nous ne traversons pas des moments difficiles, nous ne pouvons pas atteindre le bonheur. Avoir un enfant, être déplacé et avoir le soutien de mon mari, c’est beau.»

«Je suis extrêmement heureuse d’assister à cette transformation en Arabie saoudite. Nous avons vu les représentations négatives de l’Arabie, mais l’une des principales raisons pour lesquelles j’expose la flore est de montrer aux gens à quel point c’est un beau pays. Je suis si reconnaissante d’être ici et de grandir.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ouverture du Grand Musée égyptien : le monde réuni au Caire pour son inauguration

Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
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  • Le Grand Musée Égyptien, plus grand musée au monde consacré à une seule civilisation, expose plus de 57 000 artefacts, dont la collection complète de Toutankhamon
  • Inauguré par Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé des dirigeants mondiaux et marque un nouveau chapitre culturel et historique pour l’Égypte

LE CAIRE : Le Grand Musée Égyptien — le plus grand musée archéologique au monde dédié à une seule civilisation — a officiellement ouvert ses portes.

L’événement d’inauguration a réuni de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les hauts responsables arabes présents étaient menés par le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah, accompagné du prince héritier Theyazin d’Oman et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré ce musée tant attendu, vitrine d’un milliard de dollars dédiée aux trésors pharaoniques, affirmant que son ouverture marquait « un nouveau chapitre de l’histoire » pour le pays.

« Aujourd’hui, alors que nous célébrons ensemble l’ouverture du Grand Musée Égyptien, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et de l’avenir de cette patrie millénaire », a déclaré Al-Sissi devant un parterre de princes, reines, chefs d’État et autres dignitaires réunis sur l’esplanade du musée.

Le spectacle fastueux de samedi a illuminé à la fois les pyramides et la façade monumentale du musée, avec de grandes mises en scène musicales et des performances conjointes entre Le Caire et Tokyo, Paris et New York.

Situé à environ deux kilomètres des pyramides de Gizeh, le site s’étend sur 490 000 m². Son design, signé par le cabinet irlandais Heneghan Peng Architects, mêle modernité et histoire.

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Le site, situé à environ 2 kilomètres des pyramides de Gizeh, couvre une superficie totale de 490 000 mètres carrés. (Fourni)

Le musée est le fruit de l’initiative de l’ancien ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosny, qui proposa l’idée en 1992. La construction débuta en 2005, mais fut interrompue trois ans durant les troubles politiques qui suivirent la révolution de 2011.

Le projet a néanmoins surmonté de nombreux défis — bouleversements politiques et pandémie mondiale — qui ont retardé son ouverture à quatre reprises.

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Le Grand Musée égyptien de Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale, Le Caire. (Fourni)

« Dire que le Grand Musée Égyptien est un cadeau de l’Égypte au monde n’est pas une exagération, car l’héritage de la civilisation égyptienne ancienne constitue un patrimoine universel », a déclaré le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly.

Cet héritage sera présenté sur 40 000 m² d’espaces d’exposition, dont 7 500 m² consacrés aux trésors du roi Toutankhamon, tous découverts dans sa tombe sur la rive ouest de Louxor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter.

Le musée abrite plus de 57 000 artefacts répartis entre les galeries de Toutankhamon, les galeries principales, la Grande Salle, le Grand Escalier et le musée de la barque de Khéops. La barque solaire de 4 600 ans du pharaon Khéops, longue de 43 mètres, découverte dans les années 1950 près de la Grande Pyramide, est l’un des joyaux de la collection.

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Un visiteur visite le Grand musée égyptien à Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale Le Caire. (AFP)

« Ce qui distingue véritablement le Grand Musée Égyptien, c’est la présentation complète de la collection de Toutankhamon — plus de 5 000 artefacts exposés ensemble pour la première fois », a confié à Arab News l’ancien directeur du musée, le Dr Tarek Tawfik.

L’inauguration de samedi comprenait notamment l’ouverture de deux salles consacrées à ces 5 000 pièces exceptionnelles.

« Les visiteurs seront émerveillés par les techniques modernes de présentation du musée, qui racontent l’histoire du roi à travers une approche curatoriale novatrice, différente des styles d’exposition traditionnels », a ajouté Tawfik.

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La statue de la reine Hatchepsout au musée. (Fourni)

Certaines sections du musée sont ouvertes au public depuis 2024, et de nouvelles galeries ouvriront le 4 novembre, dans l’espoir d’attirer visiteurs locaux et touristes internationaux.

Dès l’entrée, le parcours débute par l’obélisque suspendu du roi Ramsès II dans la cour du musée. Les visiteurs peuvent également admirer une statue monumentale du pharaon dans le hall d’accueil avant d’emprunter le Grand Escalier — une statue vieille de 3 200 ans et haute de 11 mètres, déplacée ici après avoir longtemps trôné au centre d’un rond-point encombré devant la principale gare ferroviaire du Caire.

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Les galeries principales traitent de trois thèmes principaux - les croyances, la société et la royauté - couvrant différentes périodes de l'Égypte ancienne, de l'ère préhistorique et des anciens, moyens et nouveaux royaumes jusqu'à la période gréco-romaine. (Fourni)

Les galeries principales explorent trois thèmes centraux — croyances, société et royauté — couvrant les différentes périodes de l’Égypte ancienne, de la préhistoire à l’époque gréco-romaine.

Le musée abrite aussi un vaste centre de restauration de 32 000 m², le plus grand du Moyen-Orient, comprenant 16 laboratoires spécialisés ouverts au public — une première mondiale.

Présenté comme un pont entre l’héritage antique de l’Égypte et sa vision moderne, le Grand Musée Égyptien offre une fenêtre unique sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.