Les œuvres d’Intermix Residency incarnent les identités multiculturelles en Arabie saoudite

L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance. (Photo fournie)
L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance. (Photo fournie)
Dans Seguir Respirando, l’artiste argentine Maria Florencia Carranza adopte une approche non conventionnelle des problèmes environnementaux. Une collection de sacs en plastique a été transformée en formes ressemblant à des bactéries pour sensibiliser à l’incidence de notre consommation sur les plus petits organismes. (Photo fournie)
Dans Seguir Respirando, l’artiste argentine Maria Florencia Carranza adopte une approche non conventionnelle des problèmes environnementaux. Une collection de sacs en plastique a été transformée en formes ressemblant à des bactéries pour sensibiliser à l’incidence de notre consommation sur les plus petits organismes. (Photo fournie)
En tant que designer textile, Khadija Arif présente les obstacles d’un nouveau chapitre de sa vie sous la forme d’une robe baptisée Hool, agrémentée de six types de fleurs qu’on trouve dans la région: le cactus, le lys, le jasmin, le solidago, le calendula et la gypsophile. (Photo fournie)
En tant que designer textile, Khadija Arif présente les obstacles d’un nouveau chapitre de sa vie sous la forme d’une robe baptisée Hool, agrémentée de six types de fleurs qu’on trouve dans la région: le cactus, le lys, le jasmin, le solidago, le calendula et la gypsophile. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Les œuvres d’Intermix Residency incarnent les identités multiculturelles en Arabie saoudite

  • Dans Looking Over, l’artiste visuelle et photographe Somaya Fallatah présente une série d’autoportraits réalisés dans le cadre d’un processus continu de découverte et de compréhension de sa culture et de son patrimoine nigérians
  • Khadija Arif évoque la maternité, la migration du Pakistan vers l’Arabie saoudite et la découverte de nouvelles terres et cultures

RIYAD: Le deuxième cycle du programme baptisé «Intermix Residency» a défié les stéréotypes liés aux identités multiculturelles en Arabie saoudite lors de son événement Open Studio, créant un espace sûr pour que les artistes discutent du déplacement, de l’immigration et de l’appartenance sous le thème «Bodies as Landscapes» («Les corps en tant que paysages»).

L’événement de deux jours, qui a pris fin le 28 février, est une production collaborative des Commissions des arts visuels et de la mode, toutes deux faisant partie des sous-secteurs du ministère de la Culture. Cet événement vise à encourager les artistes locaux et internationaux à combler les écarts entre les différentes disciplines par l’innovation, la transformation et la durabilité.

L’événement invite le public à s’intéresser aux œuvres des résidents, notamment Omnia Abdelkader, Hatem al-Ahmad, Safa al-Belushi, Khadija Arif, Maria Florencia Carranza, Eduardo Cassina, Somaya Fallatah, Tamara Kalo, Sadaf Khan, Tra My Nguyen, Hayat Oussama, Adrian Pepe et Angelo Plessas.

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L’artiste résident Adrian Pepe présente une caste grandeur nature constituée de laine de mouton dans son œuvre Sheddings, qui dépeint les rituels funéraires comme une forme de renaissance. (Photo fournie)

Tara al-Dughaither, la conservatrice des deux cycles, déclare à Arab News: «L’Arabie saoudite est un endroit diversifié et cette diversité nous rend spéciaux. Je pense que tout espace qui réfléchit aux artistes et à leurs histoires personnelles est un espace où différentes conversations peuvent avoir lieu. Les récits personnels, en général, sont des thèmes importants dans tout mon travail.»

La conservatrice est à l’origine de la plate-forme Sawt Asura, un projet de recherche dédié à l’archivage de l’Histoire des Saoudiennes à travers le patrimoine du chant. Elle affirme qu’une grande partie de la sélection et de l’idéation du thème en découle.

«L’art est la conservation», souligne-t-elle. «Je pense que c’est une possibilité rare et un privilège de pouvoir faire le pont entre ma pratique personnelle et ma pratique de conservation, qui découle également de mon propre récit. Je crois que c’est pour cela que je suis connectée aux artistes.»

«Il est important pour les artistes, en particulier ceux qui commencent leur carrière, d’assumer leur identité avant de passer à des espaces conceptuels plus vastes», ajoute-t-elle.

Dans Looking Over, l’artiste visuelle et photographe Somaya Fallatah présente une série d’autoportraits réalisés dans le cadre d’un processus continu de découverte et de compréhension de sa culture et de son patrimoine nigérians, qui lui ont été confisqués dans la mesure où elle a grandi en Arabie saoudite.

«Je suis une Saoudo-Nigériane de troisième génération», déclare-t-elle à Arab News. «J’ai voulu comprendre et en savoir plus sur la culture et le patrimoine parce que cela m’a frustrée de voir ma famille s’en détacher. J’ai toujours été intéressée par le colonialisme, l’esclavage, l’art africain… J’ai ressenti l’importance de comprendre que c’était véritablement moi. Cela forge mon identité.»

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Dans Looking Over, l’artiste visuelle et photographe Somaya Fallatah présente une série d’autoportraits réalisés dans le cadre d’un processus continu de découverte et de compréhension de sa culture et de son patrimoine nigérians, qui lui ont été confisqués dans la mesure où elle a grandi en Arabie saoudite. (Photo fournie)

Les murs de son studio sont tapissés de motifs nigérians recueillis au fil des ans. Certains lui ont été transmis par des membres de la famille.

Mme Al-Dughaither indique à propos du processus de création: «J’ai dit à Somaya Fallatah de ne pas creuser trop profondément: “C’est le voyage de toute une vie. Il faudrait plutôt que tu te contentes d’exprimer où tu en es maintenant afin de prendre un bon départ et de le représenter à travers le médium que tu souhaites perfectionner.”»

Utilisant les tissus comme un moyen d’explorer davantage son héritage, Somaya Fallatah a demandé à d’autres résidents de l’en recouvrir, comme si elle se trouvait dans l’étreinte du tissu. Le tout est documenté dans une série qui sera également diffusée sur les murs du studio.

À proximité se trouve une galerie d’images capturant sa danse sur de la musique haoussa, un genre originaire du Nigeria.

L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance.

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L’artiste interdisciplinaire Tamara Kalo présente Grounding Alysar, une performance vidéo déconstruisant l’idée du foyer et du déplacement. L’artiste a utilisé des morceaux de tissu trouvés pour créer une corde de la longueur du complexe de son enfance. (Photo fournie)

«Je pense que le fait d’être dans cette résidence m’a certainement aidée à réfléchir à ma pratique et aux sujets et idées qui m’intéressent, mais c’était aussi une belle expérience pour l’échange culturel d’idées et de techniques», déclare-t-elle à Arab News.

Son travail s’inspire de l’histoire d’Elissa, la reine de Tyr (Liban actuel). Elle a été exilée après que son frère a assassiné son mari, ce qui l’a poussée à guider son peuple vers une nouvelle terre de l’autre côté de la Méditerranée. Elle est arrivée dans l’actuelle Tunisie et elle a établi Carthage.

«Il s'agit d'une histoire que ma grand-mère m'a racontée et qui a été transmise de personne en personne, d'une manière ou d'une autre. C’est un événement que j’ai voulu développer en le rattachant à ma propre expérience. Grandir à Riyad dans un complexe appelé «Cordoue» – le complexe où mes parents ont établi leur propre nouvelle communauté et recréé leur propre maison», explique-t-elle.

Dans la vidéo, sa mère enroule la corde, mesurée à l’aide de la longueur du bras de l’artiste, autour de sa fille. En s’appropriant l’espace, Tamara Kalo utilise le rituel du mouvement et de la migration pour prendre conscience de sa propre place dans le monde.

 

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Dans son installation vidéo, l’artiste Tamara Kalo utilise le rituel du mouvement et de la migration pour prendre conscience de sa propre place dans le monde. (Photo fournie)

En tant que designer textile, Khadija Arif présente les obstacles d’un nouveau chapitre de sa vie sous la forme d’une robe baptisée Hool, agrémentée de six types de fleurs qu’on trouve dans la région: le cactus, le lys, le jasmin, le solidago, le calendula et la gypsophile.

Elle évoque la maternité, la migration du Pakistan vers l’Arabie saoudite et la découverte de nouvelles terres et cultures. Chaque fleur est une pièce de qualité dans la mosaïque de son parcours: le cactus symbolise les difficultés, tandis que le calendula représente la protection et le soutien.

L’artiste déclare à Arab News: «Je suis un corps, ici, et l’Arabie saoudite est le paysage. Si nous ne traversons pas des moments difficiles, nous ne pouvons pas atteindre le bonheur. Avoir un enfant, être déplacé et avoir le soutien de mon mari, c’est beau.»

«Je suis extrêmement heureuse d’assister à cette transformation en Arabie saoudite. Nous avons vu les représentations négatives de l’Arabie, mais l’une des principales raisons pour lesquelles j’expose la flore est de montrer aux gens à quel point c’est un beau pays. Je suis si reconnaissante d’être ici et de grandir.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.