Un influent avocat condamné à la prison à vie pour meurtres, une saga qui a fasciné l'Amérique

Alex Murdaugh, a été condamné vendredi à la prison à vie pour le meurtre en 2021 de sa femme et de son fils. (Photo, AFP)
Alex Murdaugh, a été condamné vendredi à la prison à vie pour le meurtre en 2021 de sa femme et de son fils. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 mars 2023

Un influent avocat condamné à la prison à vie pour meurtres, une saga qui a fasciné l'Amérique

  • Le juge Clifton Newman a rappelé qu'Alex Murdaugh appartenait à une dynastie du droit, «une famille respectée qui a contrôlé la justice dans cette région depuis plus d'un siècle»
  • A tel point qu'un portrait de son grand-père trônait dans la salle d'audience, obligeant le magistrat à «ordonner qu'il soit retiré»

WASHINGTON: Son procès a passionné les Etats-Unis et fait la une des médias les plus prestigieux: un avocat issu d'une grande famille de Caroline du Sud, Alex Murdaugh, a été condamné vendredi à la prison à vie pour le meurtre en 2021 de sa femme et de son fils.

Mensonges, addiction aux opiacés et morts suspectes, l'ampleur de la déchéance de ce grand homme roux au visage souvent dénué d'émotion a été révélée tout au long des six semaines d'audiences mais aussi dans de nombreux podcasts et documentaires, dont un sur Netflix.

Avant de prononcer la sentence, le juge Clifton Newman s'est longuement adressé à Alex Murdaugh sur un ton posé qui n'en était que plus cuisant, disant son incompréhension face à la "duplicité" d'un avocat qui avait plaidé devant lui avant de passer de l'autre côté et de devenir lui-même un accusé.

Il a rappelé qu'Alex Murdaugh appartenait à une dynastie du droit, "une famille respectée qui a contrôlé la justice dans cette région depuis plus d'un siècle".

A tel point qu'un portrait de son grand-père trônait dans la salle d'audience, obligeant le magistrat à "ordonner qu'il soit retiré".

Alex Murdaugh, menotté et vêtu d'un uniforme de détenu, a encore clamé son innocence. Son fils Buster se trouvait dans la salle.

"Je respecte cette cour, mais je suis innocent. Je ne ferais jamais de mal à ma femme Maggie et (...) à mon fils Paw Paw", un surnom de Paul Murdaugh, a-t-il assuré.

Alex Murdaugh, 54 ans, était accusé d'avoir volé d'énormes sommes à son cabinet d'avocats, à ses amis et même au fils de sa femme de ménage, et soupçonné d'avoir abattu ses proches pour éviter d'être démasqué. Il a été reconnu coupable des meurtres jeudi soir.

Le magistrat l'a condamné à deux peines de prison à vie qui s'appliqueront l'une après l'autre.

"Je sais que vous devez voir Paul et Maggie la nuit, quand vous essayez de vous endormir", a dit le juge. "Je suis sûr qu'ils viennent vous rendre visite".

«Manipulateur rusé»

Jeudi, les jurés au tribunal de Walterboro, en Caroline du Sud, n'avaient eu besoin que d'un peu moins de trois heures pour rendre leur verdict.

"Les preuves de culpabilité sont accablantes", avait commenté le juge à la lecture du verdict.

Le procureur Creighton Waters a évoqué vendredi un "manipulateur rusé", "un homme qui a violé la confiance de tant de personnes, y compris ses amis, sa famille, ses partenaires, sa profession. Et plus que tout, de Maggie et Paul".

"Personne (...) ne savait qui était vraiment cet homme. Et, Monsieur le juge, c'est effrayant", a-t-il lancé.

S'il a reconnu les vols, destinés selon lui à nourrir une addiction coûteuse aux opiacés et à compenser de mauvais investissements, l'avocat n'a jamais admis le double meurtre.

Selon l'accusation, Alex Murdaugh a abattu avec deux fusils distincts sa femme Maggie, 52 ans, et leur fils cadet Paul, 22 ans, le 7 juin 2021 dans le comté de Colleton en Caroline du Sud, près du chenil de leur immense propriété, baptisée Moselle, où les hommes aimaient chasser le cochon sauvage.

Les jurés s'y étaient rendus mercredi pour mieux comprendre l'agencement des lieux.

L'affaire a fasciné aux Etats-Unis, où les médias, y compris les plus sérieux, ont disséqué la vie de cette famille opulente, fière de ses trois générations de procureurs et juges locaux, ainsi que la vertigineuse chute du père.

Plusieurs podcasts ont déjà été consacrés à l'affaire et un documentaire, "Le Sang des Murdaugh: Scandale en Caroline du Sud", figure dans les programmes les plus regardés sur Netflix, avec 40 millions d'heures visionnées dans le pays la semaine dernière.

Pendant tout le procès, les chaînes d'information ont retransmis en direct le défilé de collègues et d'amis floués, qui ont raconté comment Alex Murdaugh leur avait volé des millions de dollars pendant des années sans qu'ils s'en rendent compte.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.